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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,2.1899

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No. VII (Avril 1899)
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Meier-Graefe, Julius: L' exposition de la Libre Esthétique
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Jacques, G. M.: Horloges et pendules
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Nos illustrations
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https://doi.org/10.11588/diglit.34202#0017
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L'ART DÉCORATIF

En rësumé, la Libre Esthétique a pris un
temps de repos cette année. Ehe l'avait bien
gagné. Ne doutons pas qu'elle se remette en
chemin l'année prochaine. M. G.

HORLOGES ET PENDULES
L'horloge ressuscite ! La vieihe horloge tuée
par la penduie, usurpatrice détrônée ehe-même
par la montre.
C'est le progrès! A quoi bon l'heure à la
maison? Nous y sommes si peu! C'est partout
où l'on est qu'ii k faut. Les minutes sont
comptées, il faut porter sur soi l'avertisseur du
temps, dëcoupé d'avance en petites tranches.
Que ferait dans notre vie à la vapeur la
grande stèle de nos pères, accompagnant de
son tic-tac monotone la causerie plus monotone
encore de la famihe réunie dans la chambre
commune ?
La penduie, invention française, remplaça
l'horloge à mesure que ies prëtentionsmondaines,
envahissant la bourgeoisie, se substituaient à
l'ancienne vie de famille. Car la pendule est
plutôt une pièce décorative qu'un appareii
ciironométrique ; ies trois quarts du temps, elle
ne rnarche pas. La penduie qui marche est
un rafhnement tout moderne ; ehe n'existe que
dans les restaurants à la mode et chez ies gens
de bon ton. Au iond, on ne s'en soucie
guère; mais ii est entendu qu'ehe doit être
correcte comme ie reste. Ehe marque l'heure
de même que ia tenue des gens de la maison
est à l'ëtiquette.
Avec Napoieon, la pendule fait le tour de
i'Europe. Ce n'est plus le luxueux bibeiot de
Boule; ehe s'est transformée en une sorte de
monument où quelqu'une de ces allégories qui
charmaient i'ame naïve desguerriers de ce ternps
s'adosse à un motif d'architecture antique. Mais
la marée de ia bourgeoisie monte; ies héros
sont emportës dans le hot de la mëdiocrité, et
sous Louis-Phiiippe, la penduie devient l'objet
innommabie dont l'industrie de ia rue de
Turenne conserve la pieuse tradition. Le Parisien
d'aujourd'hui n'en veut plus; mais dans ies
sous-préfectures, son gaibe en zinc doré reste
encore le plus bel ornement du salon, précieuse-
ment abrité sous ia cloche de verre que le
galon de veiours rouge clot hermétiquement.
Sort iamentable !
L'armée des ouvriers de i'art nouveau surgit.
Dans ses rangs, quelques cœurs compatissants
se trouvent, qui pensent à rendre la vie au
mêtre du temps. Chacun s'y prend à la ma-
nière de son pays. En France, Charpentier

trouve dans ia pendule l'occasion de ciseler un
de ses ravissants groupes, auquel Tony Selmers-
heim donne pour piédestai une monture en beau
bois dont la grâce laisse ies iignes de Bouie
loin en arrière. C'est ia résurrection du beau
bibelot inventé par i'art rafirné du siècie de
Louis XV. L'Angiais Ashbee s'inspire des
meiileurs modèies du temps de ia reine Anne,
dont il décore les formes un peu raides d'une
ornementation en mëtal repoussé, exécutée avec
ia perfection dont l'Angieterre a seule ie secret
en ce genre de travaux. Mais c'est peut-être
à l'Ahemagne que revient la palme. Rien de
pius séant que les penduies de M. Morawe,
avec les lignes élégantes sans mièvrerie, sobres
sans sècheresse de leur monture en bois d'acajou.
Et ies horioges de M. Franz Ringer! Dans ies
mains de cet artiste, ie coucou de la Forêt
Noire est devenu ie pius gracieux des bibelots
sans perdre sa fruste naïveté.
Qu'adviendra-t-il de ces tentatives? Nous ne
voudrions pas nous risquer à ie prédire. 11
faudrait savoir comment ces jolies choses peu-
vent s'accorder dans l'ensemble du milieu nou-
veau. En tous cas, ii faut d'abord que l'hor-
ioger trouve moyen de faire taire le tic-tac.
Après la journée au milieu du brouhaha de
la vilie, assourdis par le grondement des omni-
bus, le roulement des voitures, ies nerfs exas-
pérés des hurlements des marchands de jour-
naux et des glapissements des camelots, gràce
pour nos oreihes ! Et puis, ce battement in-
exorable dans le silence du soir, qui nous
rappelie sans trêve que l'heure iuit, c'est le
«frère, il faut mourir!» Nous ne sommes point
Chartreux ! j.

NOS iLLUSTRATIONS
M. Bruno Môhring occupe une place brillante
en Allemagne parmi les architectes de la jeune
génération. 11 s'est fait connaître principalement
par ses constructions de ponts, dont la dernière,
le pont du Rhin près de Bonn, est une œuvre
dans laquelle les plus récents progrès de la science
dei'ingénieurontétémisà contribution, enmême
temps qu'on y constate — chose trop rare —
un efFort sërieux en vue de donner à l'art la part
qui lui revient dans la grande construction
métallique. On ne pourrait certes dire que le
pont de Bonn représente un pas dëcisif dans
ce sens; M. Môhring s'y montre retenu encore
aux formules traditionnelles par bien des attaches ;
mais tout au moins s'ehorce-t-il de se mettre
en rapport avec l'esprit moderne, surtout dans
le détail. C'est assez pour désigner son œuvre

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