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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 13 (Octobre 1899)
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Nozière: Réflexions
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Muthesius, Hermann: Architecture anglaise: M.H. Baillie Scott
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0016

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L'ART DÉCORATIF

Faut-il donc tenir pour négligeable cette
renaissance de l'art décoratif, — dont chacun
parle si pompeusement? Je ne le crois pas.
L'on ne saurait nier en eifet qu'un heureux
mouvement s'est produit dans les esprits; il
semble que, chaque jour, le public se désintéresse
davantage de l'imitation des anciens styles et
c'est là un excellent symptôme.
L'on veut du nouveau et de l'original ; les
classes moyennes de la société paraissent plus
désireuses de s'entourer de bibelots; la bour-
geoisie aspire à du papier peint bien rythmé
et à des salières artistiques. Ce sont là des
conditions favorables à la rénovation de l'art
décoratif. Jusqu'à présent cette renaissance à
été caractérisée par une production d'ignorance
et de mauvais goût. Mais demain peut-être un
ouvrier ou un artiste montrera le bon chemin
et sera suivi par tous ses confrères. Déjà des
efforts individuels se sont produits qui sont
en opposition complète avec les oeuvres des
«maîtres') d'aujourd'hui.
Il me serait aisé de distribuer des éloges à
tel architecte, à tel décorateur ou à tel potier.
Mais le but de cet article n'était pas de dépeindre
exactement la situation de l'art décoratif en
France à la fin de l'année 18pp. C'est une
protestation contre l'absurdité qui menace de
nous envahir et contre les prétendus artistes
qui s'en fait les apôtres. Il serait temps qu'une
voix plus autorisée s'élevât pour faire justice de
ces et montrer ce qu'ils valent aux
critiques qui battent la grosse caisse
devant eux et au public de «snobs)) qui les
acclame. FERNAND WEYL
ARCHITECTURE ANGLAISE
M. H. BAILLIE SCOTT
On ne pourrait voir l'art anglais sous son
véritable jour si l'on ne se pénètre de ceci,
qu'il est est d'essence rustique. C'est à tort
que beaucoup y cherchent l'élégance et le
raffinement; en voulant le faire entrer dans
l'atmosphère des salons parisiens, on tombe
dans la plus grande des erreurs. Mais si l'on
cherche l'impression d'intimité domestique, de
pittoresque naturel, de sensibilité dans la sim-
plicité, c'est à l'Angleterre qu'il faut la demander.
Pour aimer l'art anglais, il faut y être porté
par des penchants en rapport avec ce caractère.
C'est affaire de tempérament.
Si l'on remonte aux origines du nouvel art
domestique, on aperçoit comme c'est dans le
rustique que ses racines ont poussé. Qu'est
le livre de Ruskin, ce livre par lequel les bases
du nouvel art ont été si puissamment préparées?

Est-il autre chose qu'une exhortation au naturel
dans l'art et dans la vie, qu'une glorification
de la simplicité rustique? L'élégance, le
raffinement des salons étaient haïs de Ruskin.
Le même sentiment domine chez William
Morris, chez Burne Jones, chez tous les premiers
apôtres du mouvement artistique moderne.
Leur aversion pour la culture de leur époque
s'étendait jusqu'au vêtement; même dans leur
extérieur, ils voulurent être de simples ouvriers,
des hommes du peuple. Trait démocratique,
primitivité qui contraste avec le caractère dé-
cadent de quelques-uns des courants de l'art
moderniste du Continent.
Cet appel à l'un des penchants les plus
caractéristiques du peuple anglais, sa propension
au naturel et à la simplicité, n'a pas peu con-
tribué à la victoire rapide du mouvement
nouveau. Elle lui a fourni une base solide
et concilié des couches profondes de la nation.
En outre, en s'appliquant avant tout à réformer
la maison — cet élément capital de la vie de
l'Anglais ! — les promoteurs du mouvement
mirent le levier à la bonne place. Entreprendre
d'organiser le home, n'était-cepas, en Angleterre,
s'associer tout le monde du coup?
La réforme de l'art s'est donc liée intime-
ment à celle de la maison. Elle commença
par l'abandon de la «villa italienne)), floris-
sante jusque vers i8yo. Le^ néo-gothiques
avaient déjà livré à celle-ci un combat acharné,
mais sans succès : l'anachronisme de leur
bagage moyenâgeux n'avait pu trouver prise.
On revint aux formes de la maison bourgeoise
au siècle dernier, et la période «de la reine
Anne)) commença: les plâtrages, les peintures
à l'huile, les murs peints en façon de marbre
disparurent, la symétrie des axes passa de mode.
On se remit à bâtir en briques et en gais
pans de bois, à couvrir en hauts et larges toits
de pannes rouges, à membrer les façades
comme le plan l'indiquait. Chaque province
reprit "ses matériaux, ses habitudes de sol et
de climat et ses traditions propres. La couleur
ht sa rentrée en scène. A l'intérieur, les pièces
redevinrent commodes ; on revit les coins in-
times, les bows-windows et les grands manteaux
de cheminée ; elles reprirent la forme qui donnait
le plus d'aises, au lieu de celle que voulaient
les axes de façades. Et du coup, l'excommuni-
cation que la friperie de théâtre qu'était la
mode italienne faisait peser sur l'art domestique
bourgeois fut levée, un vaste champ s'ouvrit
à celui-ci, et le génie des races du nord, leur
sens intime de la demeure se reprit.
Tel a été le point de départ de l'œuvre
commencée depuis trente ans. Depuis, le
talent d'une génération d'architectes anglais

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