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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 15 (Décembre 1899)
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Frantz, Henri: Quelques bijoux de Victor Prouvé
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Gerdeil, O.: Décoration du musée de Neuchâtel
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0123

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DÉCEMBRE 1899

Les bijoux que nous reproduisons aujourd'hui
marquent une intéressante étape dans l'art de
M. Victor Prouvé. Ses premiers essais, tout
en étant personnels comme chacune de ses
oeuvres, n'échappaient pas à une critique que
méritent bien des productions de ce genre:
elles étaient difficilement utilisables, ses diadèmes
surtout, qui apparaissaient comme de belles
pièces de vitrine. Mais voici que M. Prouvé,
chaque jour plus pénétré du côté utilitaire du
bijou, a évolué vers une forme essentiellement
simple et facile à porter.
Il n'est du reste pas besoin de paraphraser
ces œuvres qui s'imposent d'elles mêmes par
leurs belles qualités de modelé, leur gracieuse
imagination, et — ce que la reproduction ne
peut malheureusement pas rendre — par leur
savante et harmonieuse patine.
En présentant ces plaquettes, ces broches et
ces pendants à nos lecteurs, je m'en voudrais
de ne pas dire que ces bijoux ont été très
finement traduits par l'orfèvre Rivaud.
HENRY FRANTZ

DÉCORATION DU MUSÉE DE
NEUCHÂTEL
Le musée des beaux-arts de Neuchâtel (Suisse)
se compose d'un rez-de-chaussée, affecté aux
collections historiques, et d'un étage supérieur,
dans lequel sont les salles de peinture. On
monte de l'un à l'autre par un escalier de
pierre à double volée, au sommet duquel un
vaste palier, ou plutôt un vestibule précède
les salles.
M. Paul Robert, neveu de Léopold Robert
et peintre en renom lui-même, avait peint trois
grands panneaux pour ce vestibule, et le succès
enthousiaste par lequel ses compatriotes accueil-
lirent cette œuvre (M. Robert est de Neuchâtel)
conduisit au projet de décorer complètement
le vestibule.
M. Clément Heaton, de Londres, faisait à
ce moment un séjour à Neuchâtel. Il s'y
occupait entre autres choses d'un travail en
cloisonné pour une église d'Irlande. Il avait
longuement étudié les ressources que ce pro-
cédé de décoration peut fournir. M. Robert, au
courant des idées de M. Heaton, résolut de les
appliquer, et les deux artistes se mirent à
l'œuvre, l'un aidant l'autre: M. Robert facili-
tant l'exécution en composant ses dessins en
vue de celle-ci, AI. Heaton facilitant le dessin
par la suggestion d'idées propres à faire valoir
les matières.

Le cloisonné n'est pas un art récent, comme
quelques-uns pourraient le conclure du fait
que ce sont les cloisonnés du Japon qui ont
attiré l'attention sur lui. Les Egyptiens le
connaissaient déjà; la Phénicie, la Grèce, et
surtout Byzance en firent un grand emploi.
Dans les monuments italiens aux environs du
siècle, on le trouve fréquemment; la cPala
d'Oro» à Venise fut ainsi décorée. Les pre-
mières œuvres de l'art gothique en France et
en Allemagne fourmillent de traces de l'in-
fluence du cloisonnage; il est même probable
que le vitrail, venu plus tard, ne fut qu'une
transformation des émaux cloisonnés.
C'est donc dans l'étude de l'art ancien que
M. Heaton a puisé les principes de celui qu'il
s'attache à répandre ; mais il se rend, bien-
entendu, indépendant du passé dans l'appli-
cation qu'il en fait. Au musée de Neuchâtel,
la décoration ne s'est inspirée que de la nature,
et particulièrement de la flore du pays.
Les parties de la décoration du vestibule
exécutées en cloisonné sont les bordures ou
encadrements des panneaux, les pilastres, la
corniche et les archivoltes. Les matières colorées
que les cloisons de cuivre séparent les unes
des autres ne sont pas des émaux, ce sont des
matières auxquelles l'exposition à l'air donne
la dureté et la résistance sans que le secours
du feu soit nécessaire. Leur surface reste mat.
Cette surface tranquille est plus appropriée
aux revêtements d'intérieur qu'une surface vi-
treuse, s'il s'agit de grandes etendues; à l'ex-
térieur, il faut nécessairement des matières vi-
trifiées, la mosaïque de verre ou le cloisonné
émaillé.
Dans le choix des couleurs, les deux colla-
borateurs se sont arrêtés au parti d'assimiler
les tons des panneaux et pilastres au ton
générale de la peinture. Ainsi, dans les pein-
tures, la dominante est un mélange de bleu,
de blanc et de gris. La bordure, qui est bleue,
verte et grise, fait passer l'œil sans contraste
au vert foncé des pilastres et des archivoltes ;
de sorte que la décoration entière s'harmonise
avec les peintures.
Les bords des plaques de cloisonné (qui ont
été vissées sur place) sont recouverts et
maintenus en place par des moulures en cuivre
martelé et bronze fondu. La corniche et sa
frise à tête de lions en bronze sont également
en cuivre repoussé, de même que le sou-
bassement Les grandes figures ailées au-dessus,
entre les retombées d'archivoltes, ont également
été modelées en plâtre par M. Robert. Enfin,
pour ceux des grands panneaux entre les pilastres
qui ne sont pas occupés par les peintures (on
a vu tout-a-l'heure qu'il n'y en a que trois)

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