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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 16 (Janvier 1900)
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Jacques, G. M.: Les limites du décor
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Meier-Graefe, Julius: Ignacio Zuloaga
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Muthesius, Hermann: Architecture anglaise d'intérieurs: M. George Walton
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0168

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L'ART DÉCORATIF -(^=5-

cette tâche par trop délicate. L'art industriel
doit laisser cela tout-à-fait de côté. Le tempéra-
ment de notre race se refuse à l'extrême simpli-
cité, et nos habitudes sociales, en exigeant que
la richesse ou l'aisance se manifeste par un
luxe dosé pour chaque classe, nous astreignent
à composer notre intérieur moins pour nous-
mêmes que pour la galerie. C'est entendu.
Il reste à savoir si ces exigences peuvent être
conciliées, mieux qu'aujourd'hui, avec la raison,
le goût et l'art vrai. Je crois que oui.
G. M. JACQUES

IGNACIO ZULOAGA
T e rôle de l'Espagne dans l'art, si glorieux aux
lyme s'est singulièrement
effacé depuis Goya. Non que l'Espagne manque
d'artistes : les peintres surtout y sont presque
aussi nombreux qu'en Italie, et parmi eux, il
y en a de très-habiles, comme Belliure et Pra-
dilla, dont le renom très-grand dans leur pays
en a franchi les bornes. Mais c'est en vain qu'on
chercherait dans leurs œuvres les traces de cette
grande peinture des Velâzquez, des Ribera, des
Zurbaran, qui domina les artistes du monde
entier comme la puissance des rois d'Espagne
domina celle des autres souverains. Leur talent
s'anémie dans la trop étroite prison d'une tra-
dition précieuse sans doute, mais en laquelle la
marche des siècles a rongé peu à peu le prin-
cipe de la vie; et ce qui fut le superbe chez
leurs prédécesseurs n'est plus chez eux que le
banal.
Fait singulier, il semble que ce soit â la
France que le dernier des grands peintres
espagnols, Goya, ait légué son héritage. C'est
dans l'œuvre ce grand artiste que Manet, qui
le prit pour maître, a puisé le principe du re-
nouveau de l'art. La grande conception de
l'impressionnisme a pris naissance en France,
mais c'est de l'esprit de l'Espagne que s'est
nourri celui de qui elle est sortie.
Aujourd'hui, l'Espagne se réveille. Des artistes
commencent à y surgir, qui ont senti qu'une
grande nation ne peut s'ensevelir dans le Jinceuil
du passé. Deux ou trois de ces hommes nou-
veaux sont venus faire consacrer leur talent à
Paris, et c'est par un coup d'éclat qu'un d'eux,
Zuloaga, s'est affirmé d'emblée. Son tableau du
Salon de i8pp, modestement intitulé par lui-
même «Portraits», a été immédiatement acquis
par l'Etat, et figure aujourd'hui au musée du
Luxembourg.

Zuloaga procède aussi de Goya. Il peint à
grands coups de pinceau, facture mieux appro-
priée que l'ancienne aux besoins de nos nerfs,
aux exigences d'une humanité trop active et
vivant d'une vie trop intense pour s'arrêter
encore aux petitesses de la peinture léchée. Il
y a entre lui et Goya une grande analogie de
tempérament et de concept, sans cependant qu'on
puisse dire que sa personnalité se fond dans
celle de son modèle. Moins étincelant de verve,
il est plus vrai et d'un goût plus affiné. Il a
la même sincérité, avec moins de puissance
pour la traduire.
Zuloagan'excellepasseuletnent comme peintre;
il y a de lui des estampes extrêmement inté-
ressantes. Une de ses meilleures eaux-fortes est
celle publiée dernièrement dans l'album «Ger-
minal». L'artiste y met une grande délicatesse
de dessin au service d'une composition dans
laquelle il est à la fois bien de son pays et
pourtant indépendant.
J. MEIER-GRAEFE

ARCHITECTURE ANGLAISE
DTNTÉRIEURS
M. GEORGE WALTON
T'art appliqué converge tout entier vers l'or-
^ nement de la demeure; il n'y a d'exception
que pour la parure. C'est donc la demeure,
c'est l'intérêt que chacun, selon son tempéra-
ment particulier, porte au milieu dans lequel
il vit que doivent avoir en vue, en dernier
ressort, tous les efforts du nouveau mouvement
artistique. Malheureusement, un grand obstacle
à cette saine compréhension des fins de l'art
appliqué naît du système d'habitation en
appartements loués, qui paralyse le souci que
chacun devrait prendre de sa demeure. Le
mauvais goût des entrepreneurs de bâtisses,
s'étalant prétentieusement partout dans les
maisons de rapport, cause une double nuisance:
il subordonne à ses détestables manifestations
toute tentative personnelle d'arrangement de la
demeure, et est une cause permanente d'abaisse-
ment du niveau du goût de la masse. Avec
la vue constante de ces laideurs pour pain
quotidien, le grand nombre n'a qu'une nour-
riture artistique de si mauvaise qualité, qu'elle
doit nécessairement lui corrompre encore davan-
tage le goût. Aussi, combien sont peu nom-
breux ceux qui, doués d'instincts plus délicats,

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