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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No. 21 (Juin 1900)
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Thomas, Albert: La peinture à l'exposition centennale
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0142

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L'ART DÉCORATIF -(3=^

moelleux, d'une couleur sombre, chaude, fluide
qu'on dirait patinée par des siècles de gloire,
figures d'hommes pensives et quelque peu hau-
taines, figures de femmes au teint de lait et d'opale,
aux lèvres délicieusement fondantes, aux yeux
fixés sur un rêve lointain. Mais pourquoi souhaiter
autour de cette œuvre divine, le bruit des grandes
renommées. Ricard aima durant sa vie les admira-
tions rares et ferventes, l'ombre tiède des petites
chapelles, le culte que lui ont voué quelques âmes
exquises serait certes selon son cœur.
ALBERT THOMAS

CHRONIQUE
-w- -yoici BIEN DES ANNÉES déjà que nous appelions
\/ de tous nos vœux la réorganisation, le rema-
y niement de fond en comble du Musée du
Louvre. Nous venons enfin d'être conviés à
revoir un Louvre nouveau et à admirer, classées
comme il convient tant de merveilles dont on ne
pouvait jouir jusqu'ici, et cela pour plusieurs
raisons.
Depuis qu'est née la critique scientifique des
Bode, des Venturi, des Bredius, des Armstrong,
les plus grandes galeries d'Europe — Londres,
Berlin, Turin, Vienne —- ont été remaniées, et leurs
collections disposées d'une manière rationnelle, par
écoles et par artistes. Seul, le Louvre était resté en
arrière, et à part quelques groupements, tels que
les italiens du XV" siècle, les Rembrandt, les Van
Dyck, toutes les autres écoles étaient dans un
pèle mêle incompréhensible, et cela surtout dans la
salle La Caze où l'on voyait des Fragonard cotoyer
des Murillo, des Van Ostade à côté de Lancret, et
cela de telle façon qu'il était bien difficile d'avoir
jamais un aperçu d'ensemble de l'œuvre de ces
maîtres.
Mais oublions le Louvre d'autrefois pour ne son-
ger qu'à celui d'aujourd'hui. Grâce à la création de
la nouvelle salle des Etats où les grands tableaux
de Rubens trouvent enfin toute leur signification
décorative, on a gagné de la place, on a pu mettre
les bonnes choses, ou presque toutes, sur la
cimaise, à la portée des regards. Puis de nouvelles
petites salles ont été faites où l'on peut admirer
tour à tour les tableaux placés par écoles et dans
leur ordre chronologique. Ainsi le visiteur au lieu
de flotter au hasard d'une école à une autre, peut
suivre facilement, en comparant les œuvres entre
elles, l'évolution d'une ou de plusieurs générations
d'artistes. Alors seulement il découvrira les liens
mystérieux qui unissent le disciple au maitre, alors
il pourra aller d'un coup d'œil et sans que son
attention soit distraite par d'autres sujets, des
bégaiements d'une école jusqu'à sa pleine éclosion
et à sa décadence. Et les lois suivant lesquelles le
génie d'une race s'est développé ou appauvri lui
apparaîtront alors dans une génération plus large.
De simples impressions, de pures notations esthé-
tiques, la critique s'élèvera à la véritable philoso-
phie de l'art et saisira tout le côté largement humain
qui s'en dégage.
En remaniant ainsi le Louvre, M. Lafenestre a
bien mérité de l'art. Grâce à lui, notre beau musée
reprend enfin sa place, en tête parmi toutes les
galeries du monde.
H. F.

*yous Nous UNISSONS au vœu de la revues Arf
a appuyant la campagne
y menée par M. Léonce Bénédite, conser-
vateur du Musée du Luxembourg, pour le
transfert de ce Musée au Petit Palais des Champs-
Elysées.
Les locaux du Luxembourg sont devenus in-
suffisants pour les collections nationales de ta-
bleaux, de sculptures et d'objets d'art modernes,
dont l'importance ne cesse de s'accroître. La né-
cessité de nouveaux locaux à bref délai s'impose.
On n'en pourrait trouver de meilleur sous tous les
rapports que le Petit Palais, auquel aucune desti-
nation définitive n'est encore assignée. Ce palais
est vaste ; il est construit de manière que les
œuvres d'art puissent y être mises en valeur ; il est
enfin admirablement situé. Dans la plus belle pro-
menade de Paris, le musée national d'art moderne
serait dans des conditions d'emplacement telles,
qu'il deviendrait pour ainsi dire impossible à qui
que ce soit de n'y jamais entrer. Le seul fait qu'il
se trouverait à cette place contribuerait puissam-
ment à familiariser les masses avec l'art. Cette
considération suffirait seule — et il y en a beau-
coup d'autres — à rendre très désirable la réalisa-
tion du projet de M. Léonce Bénédite. J.

-g- E PAVILLON RoDiN situé sur le terre-plein
! triangulaire à l'angle du Cours-la-Reine et
^ de l'Avenue Montaigne (place de l'Alma),
se compose de six salles, dans lesquelles est
exposée l'œuvre entière du maître depuis quarante
années, à l'exception des pièces dont le poids ou
d'autres circonstances ont interdit le transport.
Dans la première salle à droite est rangée la
collection des dessins anciens et récents de Rodin.
Tous les originaux de la collection de M. Fenaille
y sont exposés avec soin. Elle se compose surtout
des dessins anciens de Rodin, de ceux qu'il com-
posait ici ou là, en hâte, sur sa table de travail, ou,
après le déjeuner, sur la table du restaurant, avec
un peu d'encre et ses doigts ou sa spatule pour
pinceau. Ce sont de mystérieuses et tragiques évo-
cations d'ombres, des masques noirs où les yeux
et la bouche font de grands trous lumineux, des
corps, des torses, des jambes qui semblent comme
sculptés dans un métal dur.
Et, au-dessous, on trouve les dessins récents,
des dessins légèrement aquarellisés en jaune d'ocre.
Voici deux ans environs que M. Rodin s'est mis à
faire, d'après le modèle vivant, des silhouettes hâ-
tives, on pourrait presque dire des <?. Instantanés a
si ce mot n'était du domaine des photographes. Et
nul spectacle n'est plus étrange, plus passionnant
aussi, que celui que présente le long des murs de
cette petite salle, cette longue théorie de formes
humaines, qui courent, qui tombent du ciel, qui
tendent les bras, qui rampent et qui se tordent, qui
plongent et qui se relèvent en triomphe. Il y a là
notamment (n° 12) un de ces dessins aquarellisés
qui représente un torse de femme et dont la sévé-
ritéeestnueet splendide comme une terre cuite
grecque.
Les autres salles contiennent l'infinie série des
petits groupes du maitre. Ils sont placés soit sur
de hauts fûts de colonnes, soit sur des piédestaux
en plâtre composés et moulés d'après les indica-
tions de M. Rodin. Il est impossible de faire l'énu-
mération de cette armée de personnages si pas-
sionnés et si vivants. Ce sont surtout les D'ofx
dansant en rond et les Dtvx G/o/r^s

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