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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No.23 (Août 1900)
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Riotor, Léon: Les bijoutiers modernes à l'exposition: Lalique, Colonna, Marcel Bing
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Thomas, Albert: Le vitrail à l'expositon universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0205

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-V-LD- AOÛT 1900

la tête, un casque léger de caracoly, d'une ténuité
arachnéenne, plaqué de cabochons de cimo-
phane, lance une aigrette impériale de spath
adamantin. Aux bras nus, des ophidiens d'anti-
paste pour bracelets; aux hanches, à peine voilées
de tissus vaporeux, un caparaçon de santis où
l'urane dessine de capricieuses arabesques, où
les topazes et les calcédoines tracent un lacis
d'étoiles dans le ciel gris d'une nuit d'été. Il
n'est même jusqu'aux jambes qui n'aient leur
parure d'or aux chevilles, aux pieds dont les
délicates pointes ne soient constellées de chryso-
litlies et de péridots !...
Et nous, nous sentirons grandir notre âme
à cette vision étincelante de la femme. L'em-
pire du beau sur les plus vils sera pour elle le
gage du respect. LÉON moioR

LE VITRAIL A L'EXPOSITION
UNIVERSELLE.
rès des siècles d'oubli, l'art du vitrail vient
de revivre. Des artistes sincères, épris des
beautés du passé, soucieux de l'embellissement du
présent, se sont attachés à ce mode de décoration
et, non contents de le rétablir dans les églises où
il est né, l'ont introduit dans les autres édifices
publics et jusqu'en nos propres demeures. La
classe 67, aux palais de l'Esplanade, certaines
classes d'ameublement françaises ou étrangères,
nous montrent quelques-uns de ces efforts vers
l'ornementation par le vitrail du décor de la vie
commune et des existences privées.
Le vitrail est issu de l'architecture du moyen-
âge, il s'est développé avec elle, il a tiré d'elle son
caractère et sa loi. Le même sentiment religieux
qui créa les cathédrales, le mystère des nefs géantes,
l'élancement des clochers vers le ciel, la tension
extatique des sculptures, qui emprunta l'ogive au
geste des mains jointes pour la prière, cette ex-
altation dont l'âme humaine demeura longtemps
soulevée devait faire s'épanouir dans l'ombre des
basiliques la floraison merveilleuse du vitrail.
L'église était en ces temps le lieu ordinaire des
prodiges; la foule y trouvait l'avant-gout de cette
Jérusalem céleste que lui promettaient les prêtres,
elle oubliait dans la paix odorante des chapelles,
dans le silence des hautes voûtes, les duretés d'un

siècle de fer; et quand le soleil traversait le prisme
des vitraux, elle voyait soudainement éclore sur
les murs, les chapiteaux, les statues, les étoles et
les mitres, toutes les roses du Paradis. Bien mieux,
dans le cadre étroit des ogives, des figures de saints
et de saintes s'offraient aux regards fidèles, ruis-
selants de lumière et de gloire, ainsi que des ap-
paritions.
Cette tournure de l'imagination publique, ce
besoin de magie, cet appétit naturel de miracle
dictèrent au peintre sur verre les règles de son
métier. Quand il coloriait les petits morceaux trans-
lucides, quand il les assemblait avec des lames de
plomb, le naïf artiste songeait aux naïfs spectateurs,
s'efforcait de donner corps à leur croyance et à
leur rêve. Il sacrifiait tout à l'obligation de créer
une image brillante, détachée nettement, qui s'im-
posât aux yeux hallucinés. Sa manière était syn-
thétique et décorative. Il ne voulait point la copie
rigoureuse de la nature, mais une forme simple
et pleine, une ligne sobre limitant une surface
colorée richement, une silhouette s'enlevant sur
un fond de clarté. Parfois il accueillait plusieurs
personnages dans sa composition, mais il évitait
les entassements, découpait le contour de ses
figures, ménageait des échappées entre chacunes
d'elles, laissait apparaître le fond sur toute l'étendue
de la scène. Les œuvres du XII" et du XIII"
siècle ont cette belle simplicité d'agencement ;
peu à peu cependant les fortes méthodes se per-
dirent, la foi moins vive réclama une exécution
plus poussée, les vitraux s'encombrèrent de détails
parasites et ne furent plus au XV" siècle, selon
le mot de Viollet-le-Duc, « que des cartons de
peintre rapportés sur verre ».
Les meilleures œuvres qu'ait produites à notre
époque l'art du vitrail ressuscité n'échappent pas
à cette critique. Ni le savoir, ni l'ingéniosité, ni
même le sens historique ou légendaire ne font
défaut à leurs auteurs, mais la simplicité décorative,
l'unité d'effet, l'intelligence du but et des nécessités
du genre. Dans la classe 67 spéciale aux vitraux,
des verrières religieuses de MM. Luc-Olivier
Merson, Gallant, Delalande, Laumonnerie, Lucien
Begule qui se recommandent d'ailleurs pas des
mérites variés, paraissent pour la plupart confuses,
surchargées d'ornements, éparpillées en nuances.
Eugène Grasset montre là un Saint-Michel et une
Jeanne d'Arc relativement simples et d'un charme


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