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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No. 24 (Septembre 1900)
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Jacques, G. M.: L' intérieur rénové
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Peacock, Netta: Le village russe et le mouvement d'art moscovite
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0257

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^sg5)- L'ART DECORATIF

la première fois que M. de Feure fait de l'objet,
et précisément à cause de sa fertilité d'imagination,
il eût été impossible qu'il en fût autrement. Je
crois sincèrement qu'aussitôt que l'artiste aura
discipliné cette imagination, qu'il se sera fait à
lui-même un code de son emploi — car il ne
faut pas oublier que dans le domaine du meuble,
l'imagination n'est pas libre comme dans les
objets qui ne relèvent que de la fantaisie, par
exemple le bijou ; elle est au contraire étroitement
enchaînée — qu'alors M. de Feure sera l'un des
deux ou trois artistes par lesquels l'intérieur
français moderne sera créé.
Une critique ne sera pas suspecte de mal-
veillance après ceci. Elle ne concerne d'ailleurs
pas particulièrement l'œuvre de M. de Feure,
mais aussi d'autres pièces du pavillon de l'Art
Nouveau Bing — ainsi la chambre à coucher
composée parM. Gaillard; et ce n'est pas sans
une certaine surprise qu'on constate que sous
l'impulsion d'un esprit si clairvoyant que l'est
M. Bing, ces artistes semblent n'avoir pas même
entrevu ce qui suit.
La question de la modernisation des intérieurs
a deux faces: l'une est le mobilier, l'autre
l'architecture intérieure et la décoration murale.
La première est la moins importante des deux.
Car, placez les meubles les plus simples, de
purs ouvrages de menuiserie honnêtement
dessinés, placez cela dans un milieu ordonné et
mis en rapport avec eux par un véritable
artiste et vous obtiendrez un effet merveilleux.
Or, au pavillon Bing, c'est le contraire qui a
lieu. Avec des meubles admirables, avec un
ensemble d'objets qui représentent le plus grand
et l'un des meilleurs efforts de notre temps
pour rénover l'intérieur, on n'aboutit qu'à un
effet qui ne répond pas à l'effort. Pourquoi?
parceque la seconde face de la question, celle
de l'architecture intérieure et de la décoration
murale, est restée à peu près inaperçue. Com-
ment cela se fait-il? je n'en sais rien.
Les tentures murales de M. de Feure sont
merveilleusement dessinées; d'accord. Mais est-
ce que tendre quatre murs de haut en bas d'une
étoffe, si belle soit-elle, constitue une ordonnance
ou une décoration? Non, cent fois non. C'est
le contraire d'une décoration; et si vous en
voulez la preuve, observez sur vous-même l'espèce

de soulagement que vous éprouvez dans le
boudoir et le cabinet de toilette de M. de Feure,
lorsque, levant les yeux, vous rencontrez la pein-
ture des sofütes, qui ne sont là que par nécessité
locale (pour les besoins de l'éclairage), et que cette
peinture vient vous faire échapper à la monotone
vision du motif de l'étoffe uniformément répété
sur les quatre faces des murs, du bas jusqu'au
haut. Je me suis expliqué longuement là-dessus
dans un article précédent.
Il n'y a pas de révolution à faire dans le
mobilier. Il y a de vieux errements à abandonner,
mais le neuf n'est à chercher qu'en le détail. La
révolution dans l'intérieur, c'est l'ordonnance et
la décoration murale qu'elle doit viser! C'est
là que le champ est libre pour l'innovation, et
qu'on peut tout tenter sans risquer de s'insurger
contre des lois naturelles auxquelles nulle
imagination d'artiste ne pourrait rien changer!
G. M.JACQUES

LE VILLAGE RUSSE
ET LE MOUVEMENT D'ART
MOSCOVITE
ersonne n'a été plus surpris du succès sans
précédent des objets exposés au « Village
russe » de l'Exposition Universelle que ses
organisateurs. Avant de nous occuper de ceux
d'art décoratif moderne, auxquels cet article est
spécialement consacré, il est intéressant de
décrire brièvement le style des constructions
auxquelles les Français ont donné ce nom de
« Village russe », et d'énumérer ce que chacune
renferme.
Elles ne sont pas la copie de constructions
existantes; elles s'inspirent des maisons et des
églises de village dont il reste encore des
vestiges dans le gouvernement d'Arkhangeh
Elles sont faites d'après les plans d'un artiste
russe, Constantin Korovine. Les portes, les
fenêtres et toute la partie ornementale ont été
exécutées par le « koustar » Poliakoff, aidé
d'autres artisans du bourg qui entoure le
couvent fameux de Troïtza, d'après les dessins
de MM. Korovine et Golovine, et mises en
couleurs par M"' Nathalie Davidoff et M. Alex-
andre Golovine. Les constructions donnent
une forte impression de robustesse et d'ampleur;

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