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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

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No. 26 (Novembre 1900)
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Jacques, G. M.: Réponse à deux articles
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0107

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NOVEMBRE 1900

Jacques; donc nous devons vivre dans les meubles
du temps de Voltaire, d'Helvé ius et de Jean"
Jacques. Certains diront peut-être que les ébé-
nistes qui les imaginèrent à l'intention de M"" de
Pompadour et de la comtesse Dubarry n'ont pas
consulté Jean Jacques, et que s'ils l'avaient fait,
l'auteur d'Æw/A les eût peut-être préférés autrement.
Mais M. Paul Adam n'est pas gêné pour si peu.
On ne se serait guère attendu à ce singulier rai-
sonnement sous la plume d'un écrivain qui se
pique de logique serrée, et cette tendresse inat-
tendue pour la défroque du Parc aux Cerfs
contraste étrangement avec les fulgurantes visions
de l'avenir dont M. Paul Adam détient la spécialité.
Est-ce que tout cela ne serait que de la littérature?
N'insistons pas. En abstrayant le fond de ces
articles de la phraséologie de M. Paul Adam et
de l'immobilisme universitaire de M. Hanotaux, il
s'en dégage ceci, que la partie cultivée du public
dont ces écrivains reflètent le sentiment est dés-
orientée; qu'elle aperçoit d'une part des œuvres
nobles, sans doute pas encore parfaites, mais d'un
goût pur, vers lesquelles elle ne demande pas
mieux que de se tourner, et d'autre part, un mon-
ceau de choses incohérentes, violemment bizarres,
sans plus de rapport avec la vérité qu'avec les
instincts de notre race, qu'elles prétendent vio-
lenter et ne font qu'écœurer. Il ne faut pas que
celles-ci se multiplient au point que les premières
soient noyées dans la masse. Les maîtres, ceux
dont les noms sont venus tout à l'heure sous ma
plume et leurs pairs, savent ce qu'ils ont à faire.
Que les autres regardent à deux fois avant de
choisir la voie dans laquelle ils s'engagent. Parti-
culièrement en tout ce qui n'est pas du domaine
de la pure imagination, en tout ce qui est soumis
aux lois physiques et positives, ce n'est pas la
fantaisie arbitraire, encore moins la recherche de
l'original à tout prix qui peuvent édifier l'avenir,
mais bien plus un travail d'élimination, où la raison,
le discernement et la pureté du goût ont une part
plus large peut-être encore que l'invention.
Les influences étrangères qu'on déplore n'ont
rien de redoutable. Elles nous ont rendu le service
de nous réveiller de notre torpeur; ce sont, recon-
naissons-le, l'Angleterre, la Belgique, la Hol-
lande, l'Allemagne qui, lasses avant nous du joug
du passé, ont cherché à faire œuvre et nous ont
forcé à faire de même. D'aveugles enthousiastes
ont voulu la faire en les calquant. Ils se sont trom-
pés : on le leur dit. Qu'ils écoutent l'avertissement,
et surtout, qu'ils ne se méprennent pas sur le
sens. On ne les prévient pas de faire machine ar-
rière, mais d'aiguiller vers la voie libre.
G. M. JACQUES.

CHRONiQUE
! 'EXPOSITION TRIENNALE DES BEAUX-ARTS A
-L-' BRUXELLES. La première salle renferme les

œuvres présentées au concours Godecharle,
importante fondation particulière; et c'est une
sensation lourdement triste, celle qu'aucun de ces
jeunes gens ne mérite véritablement ce nom. Nous
ne croyions pas que personne osât encore se
rendre coupable de telles compositions poncives,
pompeuses, accablantes d'ennui; et les voici pro-
duites par les derniers venus, ceux de qui l'on
attendrait toutes les audaces, toutes les extrava-
gances plutôt que cette détestable sagesse, les
Walther de Stolzing qui devraient apporter la
déroute au camp des vieux, et qui, non contents
d'une imitation servile des maîtres, Puvis, Holbein,
Delacroix, aspirent dès leur début à la gloire des
Beckmesser d'ici. Il est étrange, en vérité, de
devoir retourner vers un passé de dix ou douze
ans pour retrouver parmi les débutants qu'alors
nous eussions vu batailler, — Schlobach et Henry
de Groux, Ensor, Finch, Lemmen, — les hardiesses
qui révolutionneraient aujourd'hui ce groupe de
précoces vieillards.
Comment un Monet, comment un Seurat
peuvent-ils, pour certains, avoir été inutiles? com-
ment les chemins anciens ne se sont-ils pas à
jamais embroussaillés de ronces après leur pas-
sage, et pourquoi les claires routes qu'ils ont
ouvertes, afin que leurs descendants les suivissent
— mais librement, mais différemment — pour-
quoi ces routes restent-elles si désertes?
Comme on souhaiterait, pour ne parler ici
que des Belges, la présence d'Heymans et de Van
Rysselberghe, de Schlobach, de Minne! Voici,
néanmoins, ceux qui réconfortent : Claus et Fré-
déric, Laermans, Evenepoel et l'admirable Baron,
— encore que la maîtrise de ce dernier ait été
assez affirmée par sa glorieuse exposition pos-
thume pour rendre inopportune, peut-être, l'exhi-
bition de ces quelques paysages de la dernière
manière.
Plus que Ad: le de
Claus charme immédiatement par sa douceur
blonde, par sa bonne fraîcheur. Au contraire, la
seule toile de Léon Frédéric, la 71A?rg
ne conquiert pas vite : il y a des heurts de tons
auxquels l'œil ne s'accoutume pas, mais que l'on
oublie lorsque, peu à peu, vous pénètre la réelle
beauté de certains morceaux, la sérénité, le senti-
ment profond et primitif qui se dégagent du ta-
bleau. Nulle mièvrerie, nulle sentimentalité n'en-
tache le joli groupe de la paysanne et de l'enfant
assis parmi les blés jaunes. Peut-être le buisson
de roses qui l'ombrage détonne-t-il un peu dans
un ensemble réaliste de nature très agreste.
Voici s'allonger les hordes miséreuses de
Laermans :
« Il est ainsi de pauvres dos
plus lourds de peine et de fardeaux
que les toits des cassines brunes
parmi la dune. B
Comme l'art d'Emile Verhaeren, celui de

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