DOI Heft:
No. 28 (Janvier 1901)
DOI Artikel:Frantz, Henri: E. Feuillâtre, émailleur
DOI Artikel:Gerdeil, O.: Le meuble
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0198
L'ART DÉCORATIF
limité à la parure et aux petites pièces décora-
tives? Ne pourrait-il pas jouer un rôle significatif
dans l'ornementation de nos objets usuels et dans
l'embellissement de notre demeure? Les œuvres
futures de l'artiste répondront à cette question.
Contentons-nous pour le moment d'en-
registrer les résultats acquis: les émaux appli-
qués sur l'argent, les secrets de nouveaux coloris
trouvés, des décors simples cherchés pour
rompre avec les errements des émailleurs qui
se contentaient de reproduire les motifs des
émaux anciens, motifs admirables il est vrai,
mais qui ne cadrent plus avec les exigences de
la vie moderne. Tout cela suffirait amplement
pour inscrire dès aujourd'hui M. Feuillâtre
parmi les maîtres de son art. Mais il ne s'ar-
rêtera pas là. Doué de volonté, l'artiste ne se
laissera pas griser par les premiers succès qui
furent grands, mais continuera à chercher encore
et à se rapprocher du but qu'il s'est fixé. Dans
l'orfèvrerie, par exemple, il a à son actif certaines
œuvres des plus intéressantes, mais qui ne sont,
à son avis, que le point de départ d'une technique
nouvelle.
Il n'est pas sans intérêt de noter que les
œuvres de Feuillâtre ont porté dans les musées
étrangers le bon renom de l'émaillerie française
contemporaine. Ainsi le Musée de Breslau pos-
sède son vase A celui de Prague a une
reproduction de la même œuvre et les CAurrfuMs
(cioisonnés sur or). Le Musée de Pforzheim
a acquis récemment le vase et
ceux de Berlin, de Stockholm, de Stuttgart, de
Hambourg, de Budapest viennent également de
s'enrichir d'œuvres nouvelles de M. Feuillâtre.
Le Musée des Arts Décoratifs a acheté en i8$8
un vase décoré de pavots et en igoo un vase
décoré de chardons.
Enfin, et cet hommage a du être particuliè-
rement précieux à M. Feuillâtre, les Japonais
ont emporté une OrcAziAh en émail translucide
d'une délicate teinte lilas, qui figurera très
dignement au Musée de Tokio et supportera la
comparaison avec les œuvres les plus vivantes
de l'art oriental. HENRI FRANTZ.
LE MEUBLE
! E pavillon de l'Art Nouveau Bing à l'Exposition
j_, représentait un grand effort de création et
un travail d'exécution énorme. Aussi, malgré
l'extraordinaire activité mise aux préparatifs,
plusieurs des principaux meubles ne furent ter-
minés que bien longtemps après l'ouverture de
l'Exposition. C'est pour cette raison que nous
nous sommes bornés à reproduire d'abord (dans
le numéro 2q) le boudoir et le cabinet de toilette,
remettant à plus tard la reproduction des autres
pièces encore inachevées à l'époque où furent
prises les photographies d'après lesquelles deux
ou trois revues étrangères les publièrent. Ainsi,
l'on trouvera dans les illustrations de ces pages
le dressoir de la salle à manger, ainsi que l'ar-
moire de la chambre à coucher, qui sont restés
complètement inédits jusqu'à ce jour.
Il est impossible de ne pas s'incliner devant
le haut sens des convenances de Fart dans l'objet
170
GAILLARD
SELLETTE
limité à la parure et aux petites pièces décora-
tives? Ne pourrait-il pas jouer un rôle significatif
dans l'ornementation de nos objets usuels et dans
l'embellissement de notre demeure? Les œuvres
futures de l'artiste répondront à cette question.
Contentons-nous pour le moment d'en-
registrer les résultats acquis: les émaux appli-
qués sur l'argent, les secrets de nouveaux coloris
trouvés, des décors simples cherchés pour
rompre avec les errements des émailleurs qui
se contentaient de reproduire les motifs des
émaux anciens, motifs admirables il est vrai,
mais qui ne cadrent plus avec les exigences de
la vie moderne. Tout cela suffirait amplement
pour inscrire dès aujourd'hui M. Feuillâtre
parmi les maîtres de son art. Mais il ne s'ar-
rêtera pas là. Doué de volonté, l'artiste ne se
laissera pas griser par les premiers succès qui
furent grands, mais continuera à chercher encore
et à se rapprocher du but qu'il s'est fixé. Dans
l'orfèvrerie, par exemple, il a à son actif certaines
œuvres des plus intéressantes, mais qui ne sont,
à son avis, que le point de départ d'une technique
nouvelle.
Il n'est pas sans intérêt de noter que les
œuvres de Feuillâtre ont porté dans les musées
étrangers le bon renom de l'émaillerie française
contemporaine. Ainsi le Musée de Breslau pos-
sède son vase A celui de Prague a une
reproduction de la même œuvre et les CAurrfuMs
(cioisonnés sur or). Le Musée de Pforzheim
a acquis récemment le vase et
ceux de Berlin, de Stockholm, de Stuttgart, de
Hambourg, de Budapest viennent également de
s'enrichir d'œuvres nouvelles de M. Feuillâtre.
Le Musée des Arts Décoratifs a acheté en i8$8
un vase décoré de pavots et en igoo un vase
décoré de chardons.
Enfin, et cet hommage a du être particuliè-
rement précieux à M. Feuillâtre, les Japonais
ont emporté une OrcAziAh en émail translucide
d'une délicate teinte lilas, qui figurera très
dignement au Musée de Tokio et supportera la
comparaison avec les œuvres les plus vivantes
de l'art oriental. HENRI FRANTZ.
LE MEUBLE
! E pavillon de l'Art Nouveau Bing à l'Exposition
j_, représentait un grand effort de création et
un travail d'exécution énorme. Aussi, malgré
l'extraordinaire activité mise aux préparatifs,
plusieurs des principaux meubles ne furent ter-
minés que bien longtemps après l'ouverture de
l'Exposition. C'est pour cette raison que nous
nous sommes bornés à reproduire d'abord (dans
le numéro 2q) le boudoir et le cabinet de toilette,
remettant à plus tard la reproduction des autres
pièces encore inachevées à l'époque où furent
prises les photographies d'après lesquelles deux
ou trois revues étrangères les publièrent. Ainsi,
l'on trouvera dans les illustrations de ces pages
le dressoir de la salle à manger, ainsi que l'ar-
moire de la chambre à coucher, qui sont restés
complètement inédits jusqu'à ce jour.
Il est impossible de ne pas s'incliner devant
le haut sens des convenances de Fart dans l'objet
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GAILLARD
SELLETTE