L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (3,1.1900/1901)

FEVRIER 1901

d'établissement. Regardez les hligranages de
Hollande, de Suède et de Danemark, opposés à
la robustesse des grosses pièces d'orfèvrerie, et
vous verrez si ce n'est pas la logique éternelle
de ces pays où les forêts sont formidables et les
fleurs si frêles.
C'est en méconnaissant cette loi du décor
universel que les orfèvres français ont perdu
pendant près d'un siècle la renommée qui s'at-
tachait naguère à leurs œuvres, et qu'ils ont
desservi la Beauté. LÉON MAILLARD.

S. D. PAOLETTI
TES productions de l'art italien contemporain
J_, sont peu connues en France. Nous sommes
inondés de peinture anglaise, américaine, nor-
végienne, danoise, belge, hollandaise, tandis

qu'une toile italienne à nos expositions est une
rareté. Pourquoi?
Il n'est pas facile de le dire. Une cause qui
doit avoir son importance, c'est que beaucoup
de peintres des pays du Nord et de l'Amérique
ont fait à Paris leurs études artistiques, ou des
stages assez longs; ils y ont gardé des relations
et ne rencontrent pas de difficultés quand, dans
la suite, ils veulent se faire recevoir membres
ou être invités par les groupes d'artistes de
Paris. Au contraire, les Italiens ont chez eux
tout ce qu'il faut pour étudier les arts; aucun lien
de jeunesse ne les attache à la France, et l'idée
leur vient peu d'exposer leurs œuvres chez
nous. En peinture, New-York est plus près de
Paris que Florence.
Puis, la vogue est à ce qui vient du Nord.
Ce n'est que dans l'esprit du Nord que germent


S. D. PAOLETTI «NAUTA

20$