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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

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No. 30 (Mars 1901)
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Frantz, Henri: Les peintures décoratives à la nouvelle Gare de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0261

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N°30

MARS 1901

L'ART DÉCORATIF

LES PEINTURES DÉCORATIVES
A LA
NOUVELLE GARE DE LYON
L convient ici d'applaudir à l'idée plus qu'à
la réalisation elle-même ; car certaines fautes
— imputables soit à l'architecte M. Toudoire,
soit au conseil d'administration de la Com-
pagnie P.-L.-M. — sont venues entraver la
parfaite exécution de l'œuvre.
Quelques critiques en effet, s'imposent.
C'est, sans même insister sur l'ornementation
surchargée et dorée à l'extrême de la salle, le
trop grand morcellement des panneaux qui
surprend désagréablement, rompant l'unité d'un
ensemble. Ainsi les horizons bleutés des mon-
tagnes de Suisse de M Burnand voisinent avec
les terrains rougeâtres de M. Buffet, que les
blancheurs des maisons arabes de M. Allègre
viennent heurter à leur tour, alors qu'il eût été
si facile de confier à un seul artiste tout ce côté
de la salle. Les plus grandes œuvres déco-
ratives qui soient, depuis les fresques du Campo
Santo de Pise jusqu'aux décorations d'Amiens,
furent toutes conçues suivant ce principe d'unité
que l'on cherche vainement ici.
Enfin, le choix des artistes ne fut pas
toujours heureux. Assurément je vois ici des
peintres de premier ordre : Billotte, Lagarde,
Auburtin, Latouche, qui ont fait leurs preuves.
Mais que viennent faire à côté d'eux les peintres
médiocres, que je ne veux pas désigner
autrement, dont les signatures se lisent au
bas des plus piteux essais d'amateurs qui se
puissent voir ?
11 ne manquait pourtant pas à Paris de
vrais peintres et dont personne ne discute plus
le talent. Des orientalistes comme Dinet ou
Prouvé auraient pu nous apporter de fulgu-
rantes visions d'Orient. Beaudouin, auteur du
beau panneau: A<? ÆoÀs, qui décorait un des
palais des Invalides à l'Exposition universelle,
était tout désigné pour exécuter ici quelque
paysage. Et Besnard, de quelle voluptueuse
gamme de coloris il eut enveloppé le lac

d'Annecy peint, hélas! par M. Cachoud! Et
cette bataille de fleurs à Nice, je l'aurais voulue
non par M. Gervex, qui l'a si lourdement traitée,
mais par notre Chéret, peintre nerveux du
geste, évocateur de la joie lumineuse où se
complaisent Pierrettes et Arlequins, ainsi qu'en
de nouvelles fêtes galantes dignes de celles
d'antan.
Ceci n'est pas à dire que tout ici soit
mauvais. Bien au contraire. Parmi ces œuvres,
il en est de charmantes. Au premier rang brille
M. René Billotte avec sa <Tf?,s vue à
l'heure crépusculaire chère au peintre. En face
de lui M. Lagarde a très heureusement inter-
prété le et le lac où
nagent de blancs essaims de cygnes. M. Paul
Buffet reste fidèle à l'Orient, qui nous a valu de
lui tant d'impressions charmantes, et M. Allègre
peint avec succès une (que j'aurais
peut-être préférée sans les danseuses un peu
factices du premier plan) et un joli A07T
M. Burnand a de belles montagnes du
Dauphiné ; M. Olive une entrée du port de
Marseille; M. Auburtin une AAg admi-
rablement composée. M. Montenard a des effets
de lumière un peu factices, mais reste infiniment
supérieur dans son grand panneau à son vis-à-
vis M Décanis.
Le plafond de M. Flameng, quoique bien
dessiné, est d'une dureté métallique dés-
agréable. Je lui préfère celui de M. Maignan
Mais trop souvent les auteurs de ces
œuvres — à part quelques heureuses exceptions
qui se signalent d'elles-mêmes — paraissent
oublier qu'ils font de la peinture et
nous donnent simplement des tableaux de
chevalet agrandis suivant les besoins de la
cause et manquant d'unité, de dessin et de
coloris.
Malgré tout, ces salles sont agréables
d'aspect ; et, la part faite à la critique, il n'est
que juste de féliciter la Compagnie P.-L.-M. de
son heureuse initiative, d'autant plus que toute
préoccupation artistique avait été jusqu'ici
bannie des gares de chemins de fer.
HENRI FRANTZ.

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