L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (3,1.1900/1901)

L'ART DECORATIF

allemande moderne doit ses meilleures trou-
vailles. C'est une assez grande pièce, à laquelle
le motif unique à grande échelle pourrait
paraître d'abord convenir peu; maisM. Eckmann
en corrige avec tact ce qu'il aurait de trop
impératif par l'effacement de sa couleur. Ici,
tout se passe en douceur ; la perception du
motif s'opère sans heurt, pour ainsi dire incon-
sciemment, malgré son étendue et sa nature.
Malheureusement, en pratique, il est pé-

rilleux de trop compter sur la couleur pour
obtenir l'effet voulu dans le tapis. Dans l'état
présent de la chimie industrielle, beaucoup des
couleurs autres que franches tiennent mal.
Pour teindre la laine, on la plonge quelques
heures dans le bain; or, avec les tons complexes,
c'est plusieurs jours, plusieurs semaines même
qu'il faudrait. La coloration n'est que super-
ficielle; les rayons du soleil en ont vite raison.
Le manque de fixité des belles et douces


!)AU.\t l-RÈKES VASESENCRtSTAL

nuances, voilà l'écueil pour l'artiste comme
pour le fabricant. En attendant de nouveaux
progrès de la science, c'est donc bien plus sur
la sagesse de la composition que sur la délica-
tesse des nuances qu'il faut compter ici.
G. M. JACQUES.
QUELQUES VERRiERS
ï'ABUs que nos décorateurs ont fait de la
J_, nature dans le dernier quart du siècle
précédent, on l'a déjà signalé dans cette revue.

Mais cet usage à faux s'exerce encore avec tant
de désinvolture ou d'inconscience qu'il ne faut
pas craindre d'insister sur les inconvénients, les
dangers qu'il entraîne.
Si les manifestations d'art en dehors de la
nature risquent d'être froides, insignifiantes,
sans vie, celles trop naturistes perdent faci-
lement tout caractère décoratif ou le font perdre
aux objets, aux surfaces sur lesquels elles sont
appliquées. Voilà ce dont on ne paraît pas
assez se douter. Et pourtant, il n'y aurait qu'à

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