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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

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No. 32 (Mai 1901)
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Gerdeil, O.: Charles Cazin
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Chronique
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MAI 1901

Après la guerre, il partit pour l'Angleterre, où
ie poste de professeur de dessin au Musée de
South-Kensington lui était offert. 11 y resta jus-
qu'en i8y5. Son séjour en Angleterre eut une in-
fluence décisive sur lui. «La liberté des artistes
angtais — ëcrit M. Henry Fouquier dans un de ces
articles où la hauteur de !a pensée et rélégance de
i'écrivain s'unissent pour attacher le lecteur — la
liberté des artistes anglais ne pouvait manquer de
frapper son esprit. Elle le prépara à « l'impression-
nisme') français et à l'école du plein air. Ces élé-
ments nouveaux se combinèrent dans son esprit
avec la connaissance très approfondie de ia tradi-
tion classique. 11 en résulta une manière très origi-
nale, très personnelle, encore qu'elle fût compo-
site. Et je ne sais pas si cette manière n'est pas
celle vers laquelle se dirige l'école de peinture
française, si elte doit, quelque jour, retrouver l'unité
qu'elle a perdue? ')
C'est au Salon de 1880 que les profondes qualités
de sentiment etd'expression de Cazin s'affirmèrent
avec son Loyo^ ^/g 7o7/^ (aujourd'hui au Musée
de Lille); bientôt après parut son 6? 7^^o:/'/,
que tout le monde a vu au Luxembourg. Cette
dernière toile reste peut-être le chef-d'œuvre ca-
ractéristique de celui qui devait peindre tant de
légendes sacrées ou profanes: y%Ù2//;.so;*/aM/oVs
rA /<?A,
/^ D<^ar/, 17;/ 7^o^/g <7^ ^ooM^.
11 avait obtenu en 1878 une mention honorable;
par g/ ZsTMaZ'/, il imposa son nom à la foule
et mérita lapremière médaille, quiluifutdécernée
sans hésitation.
Mais Cazin fut paysagiste avant tout. C'est dans
le paysage que sa fraîcheur d'impressions captive
le spectateur et que se révèle l'originaiité d'un
peintre dont le caractère fut de ne s'inféoder à au-
cune école et de mettre sagement le meilleur de
chacune au service du sentiment profond quil'ins-
pirait.
Moins connu du public comme céramiste, Cazin
est au contraire désigné par les artistes comme un
des initiateurs de la céramique française actuelle.
Comme Puvis de Chavannes, Cazin a vu ses
dernières années embellies par l'unanimité dans
l'admiration et ie respect. Sa mort est plus qu'une
perte pour l'art français, c'est un deuil national.
O. GERDEIL.

CHRONIQUE
1—' xposiTiONS Du Mois. — Dans la grand' salie de
la rue de Sèze, !a Bo<?/^/7 <7^ jP^/^/ZA/r^ a
succédé à la So<?'/^/<? ?MMw//<? <7<?o P*<?/MA<?s* <?/
S<?M///rM^. Ce ne sont pas les mêmes artistes;
c'est !a même tenue, la même distinction, le même
souci de saine originalité. La transformation que
subit en ce moment le paysage se montre là parti-
culièrement sensible et les œuvres exposées af-
hrment pour la plupart une réelle préoccupation

du caractère et du style, un goût très vif de !a
composition, des agencements heureux, des at-
mosphères assombries, où les silhouettes prennent
toute leur ampleur. Le procédé aussi bien prête à
l'enveloppement. Avec sa douceur, son velouté,
sa souplesse, le pastel exprime à ravir le charme
voilé de l'aube, la grâce obscure du crépuscule.
Voici de René Ménard, poète à l'âme virgilienne,
un soir grave et harmonieux, du robuste Léon
Lhermitte un bord de rivière solennisé par le
couchant, les sites enténébrés de Guignard où
rêvent des troupeaux, les notes impressionnantes
de Nozal et de Lagarde, les frêles nocturnes de
Le Sidaner et les clairs de lune de Billotte si
calmes, si déiicieusement fluides, qui rappellent
un peu la suavité des Cazin. Seules les ma-
rines de Montenard évoquent le plein jour et le
plein soleil, avec des golfes bleus, des rochers
violets et l'immuable azur du ciel méridional. Les
hgures sont peu nombreuses : des portraits de
Léandre, remarquables d'expression et d'allure,
les visages subtilementdéchiffrés par l'art physio-
nomique de Lévy-Dhurmer, les études qu'Albert
Besnard rapporta de Biarritz, images féminines à
la grâce vivante et chaude, les danseuses de
Gaston Latouche et sa nymphe qui s'ébat, parmi
des cygnes, sous le ruissellement d'un jet d'eau.
Aux Galeries Georges Petit, en même temps
que les A^/^/ZA/^, exposition de Victor Vignon.
Ce peintre est encore peu connu, mais son ceuvre
est considërable et charmante. Elle témoigne d'une
âme tendre, d'un esprit sincèrement rustique, d'une
vision hne, d'une main attentive. La qualité du
sentiment, la subtilité de l'atmosphère, la délica-
tesse des valeurs font songer à Corot, l'intelli-
gence et l'amour de la lumière aux meilleurs im-
pressionnistes. Victor Vignon reste d'ailleurs
profondément original et ses aspects variés de
campagne, ses prés, ses meules, ses vergers, ses
chemins creux, ses maisons parmi les arbres
compteront sans nul doute dans l'histoire du pay-
sage français.
Galerie Durand-Ruel, M. Gustave Loiseau nous
offre l'effort de trois années laborieuses. Ce sont
des toiles claires, aérées, couvertes rapidement,
mais avec le souci des plans et des valeurs.
Au yoM^M<?/, les AAM/r^s <7g war/Më ont organisé
ieur exposition. La réunion de tant d'œuvres sur
un même thème engendre quelque monotonie. On
s'intéresse pourtant aux petites toiles de Le Goût-
Gérard, si hnement pittoresques, d'une enveloppe
si transparente et si légère, à celles d'Iwill, joli-
ment vaporeuses, de Maufra, de Jousset, de Fou-
queret, deGuillou; puisonretrouve l'ingéniosité
du sculpteur Pierre Roche dans une décoration de
yacht et de curieuses gypsographies.
L'^4^/ AoMW<?M A/;;^ présente les envois de la
Société A%o?3-Gwa<&a/de Tokio. Cette association
d'artistes a pour principale tendance de résister
aux inhuences européennes, de défendre les tradi-

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