JUIN 1901
sous le brusque ressaut de la barque. Seulement
l'œuvre de M. Auburtin était traitée d'une ma-
nière iargement décorative, eile était d'une unité
parfaite de coloris, tandis que celle de M. Mon-
tenard encore que briliant par des quaiités
incontestables que je suis loin de vouioir dis-
puter à cet artiste, en est tout à fait dépourvue.
Combien nous nous écartons ici de ces
quaiités primordiaies qui font seules la véritabie
décoration! Et qu'il me soitpermis, puisqu'aussi
bien tant d'artistes au Salon, des artistes français
surtout, tombent dans ce travers, de citer deux
LA MALADIE
P. A. BESNARD
morceaux où des maîtres de ia critique, Théo-
phiie Gautier et Edmond About, énoncent par-
faitement ces iois si souvent méconnues au-
jourd'hui.
La iresque, écrit ie premier de ces écri-
vains, ou pour parler plus exactement, 1a pein-
ture muraie, exige de sérieuses qualités; la
composition, le dessin, le style y prévalent sur
îes délicatesses d'exécution perdues à distance;
au contact de l'architecture la peinture se fait
plus hère et plus robuste : elle prend la mate
solidité des murailles de pierre et ia force tran-
quiile des colonnes de marbre; eile cherche à
se faire éternelle comme l'édihce auquel elie est
iiée. Pius de petits effets mesquins, d'adroites
ressources de métier, de coquetteries à la mode,
99
sous le brusque ressaut de la barque. Seulement
l'œuvre de M. Auburtin était traitée d'une ma-
nière iargement décorative, eile était d'une unité
parfaite de coloris, tandis que celle de M. Mon-
tenard encore que briliant par des quaiités
incontestables que je suis loin de vouioir dis-
puter à cet artiste, en est tout à fait dépourvue.
Combien nous nous écartons ici de ces
quaiités primordiaies qui font seules la véritabie
décoration! Et qu'il me soitpermis, puisqu'aussi
bien tant d'artistes au Salon, des artistes français
surtout, tombent dans ce travers, de citer deux
LA MALADIE
P. A. BESNARD
morceaux où des maîtres de ia critique, Théo-
phiie Gautier et Edmond About, énoncent par-
faitement ces iois si souvent méconnues au-
jourd'hui.
La iresque, écrit ie premier de ces écri-
vains, ou pour parler plus exactement, 1a pein-
ture muraie, exige de sérieuses qualités; la
composition, le dessin, le style y prévalent sur
îes délicatesses d'exécution perdues à distance;
au contact de l'architecture la peinture se fait
plus hère et plus robuste : elle prend la mate
solidité des murailles de pierre et ia force tran-
quiile des colonnes de marbre; eile cherche à
se faire éternelle comme l'édihce auquel elie est
iiée. Pius de petits effets mesquins, d'adroites
ressources de métier, de coquetteries à la mode,
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