DOI Heft:
No.36 (Septembre 1901)
DOI Artikel:Saunier, Charles: La médaille contemporaine en France, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0275
L'ART DECORATIF
travaillé, perd son aspect implacable, dur et
revêche. Mais ce n'est pas là tout. Jusqu'à
lui, des manœuvres, des débutants gravaient
la lettre. M. Ponscarme 1a composa, en varia
1a grandeur, apparenta la disposition au type
et au sujet. Cette réforme était 1a logique
même. Cependant M. Ponscarme eut des contra-
dicteurs qui, bientôt, durent se taire devant
l'évidence. Les efhgies de M Ponscarme sont
1e point de départ d'une numismatique nouvelle
dont 1e chef-d'œuvre le plus typique est peut-
être 1a monnaie d'or du prince de Monaco.
M. Ponscarme pourra être dépassé dans 1a
grâce de Pinvention, avec lui un peu sèche et
sans imprévu ; il ne sera, par contre, que bien
rarement égalé dans 1a gravure d'une effigie.
Son exemple et son enseignement ont été
féconds. Nous 1e constaterons dans 1a suite
Iorsque nous retrouverons ses élèves. ^
Jamaisla liberté technique
préconisée par Chapu ne s'est
afhrmée plus génialement que
dans les œuvres du regretté
Degeorge. La médailie, avec
lui, acquiert une grandeur, une
^ A notre très-grand regret,
nous n'avons pu réunir en temps
utile les documents nécessaires
pour donner à l'œuvre de M.
Ponscarme la place qu'il con-
vient dans nos reproductions.
Nous espérons pouvoir réparer
ultérieurement cette lacune dans
unarticle sur ce maître éminent.
ampleur toute sculpturale. Mais, encore une
fois, à quoi servirait le mérite technique si 1e
souffle, l'enthousiasme, 1a pensée, bref, tout ce
qu'il y a de meilleur dans l'humanité, ne venaient
pas viviher l'œuvre ? Degeorge eut tout cela à.
l'excès. Et, il n'y a pas besoin de connaître
l'histoire, d'être érudit ou lettré pour com-
prendre les deux médailles consacrées aux
Elèves de l'EcoIe des Beaux-Arts morts pour la
Patrie et aux Communications aériennes, qui
disent si bien i'ëtat moral de 1a France pendant
l'AnnéeTerrible.
Degeorge eut encore, au plus haut point,
1e sentiment du paysage et de 1a perspective.
Quelle plus magnihque page de nature que sa
médaille de l'AméHoration de 1a race chevaline,
et comme il a su rendre à merveille 1a sérieuse
grandeur de 1a nef de l'église Saint-Pierre de
Montrouge, ce chef-d'œuvre de Vaudremer,
dans 1a médaille commémora-
tive qu'il a gravée à l'occasion
delafondationdecemonument!
Chapu, Ponscarme, De-
george ont dans larenaissance
actuelle un rôie bien défini.
Le premier prèconise le libre
modelé qui assure aux œuvres
modernes l'ampleur, 1e second
assurelalégitimitédecette
révolution dans des œuvres
d'une perfection technique
extrême, enfin 1e troisième
agrandit 1e sujet, i'humanise,
fait entrer génialement dans
la médaille 1a nature et 1a vie.
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travaillé, perd son aspect implacable, dur et
revêche. Mais ce n'est pas là tout. Jusqu'à
lui, des manœuvres, des débutants gravaient
la lettre. M. Ponscarme 1a composa, en varia
1a grandeur, apparenta la disposition au type
et au sujet. Cette réforme était 1a logique
même. Cependant M. Ponscarme eut des contra-
dicteurs qui, bientôt, durent se taire devant
l'évidence. Les efhgies de M Ponscarme sont
1e point de départ d'une numismatique nouvelle
dont 1e chef-d'œuvre le plus typique est peut-
être 1a monnaie d'or du prince de Monaco.
M. Ponscarme pourra être dépassé dans 1a
grâce de Pinvention, avec lui un peu sèche et
sans imprévu ; il ne sera, par contre, que bien
rarement égalé dans 1a gravure d'une effigie.
Son exemple et son enseignement ont été
féconds. Nous 1e constaterons dans 1a suite
Iorsque nous retrouverons ses élèves. ^
Jamaisla liberté technique
préconisée par Chapu ne s'est
afhrmée plus génialement que
dans les œuvres du regretté
Degeorge. La médailie, avec
lui, acquiert une grandeur, une
^ A notre très-grand regret,
nous n'avons pu réunir en temps
utile les documents nécessaires
pour donner à l'œuvre de M.
Ponscarme la place qu'il con-
vient dans nos reproductions.
Nous espérons pouvoir réparer
ultérieurement cette lacune dans
unarticle sur ce maître éminent.
ampleur toute sculpturale. Mais, encore une
fois, à quoi servirait le mérite technique si 1e
souffle, l'enthousiasme, 1a pensée, bref, tout ce
qu'il y a de meilleur dans l'humanité, ne venaient
pas viviher l'œuvre ? Degeorge eut tout cela à.
l'excès. Et, il n'y a pas besoin de connaître
l'histoire, d'être érudit ou lettré pour com-
prendre les deux médailles consacrées aux
Elèves de l'EcoIe des Beaux-Arts morts pour la
Patrie et aux Communications aériennes, qui
disent si bien i'ëtat moral de 1a France pendant
l'AnnéeTerrible.
Degeorge eut encore, au plus haut point,
1e sentiment du paysage et de 1a perspective.
Quelle plus magnihque page de nature que sa
médaille de l'AméHoration de 1a race chevaline,
et comme il a su rendre à merveille 1a sérieuse
grandeur de 1a nef de l'église Saint-Pierre de
Montrouge, ce chef-d'œuvre de Vaudremer,
dans 1a médaille commémora-
tive qu'il a gravée à l'occasion
delafondationdecemonument!
Chapu, Ponscarme, De-
george ont dans larenaissance
actuelle un rôie bien défini.
Le premier prèconise le libre
modelé qui assure aux œuvres
modernes l'ampleur, 1e second
assurelalégitimitédecette
révolution dans des œuvres
d'une perfection technique
extrême, enfin 1e troisième
agrandit 1e sujet, i'humanise,
fait entrer génialement dans
la médaille 1a nature et 1a vie.
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