Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

DOI Heft:
No. 37 (Octobre 1901)
DOI Artikel:
Gerdeil, O.: Les meubles de Majorelle
DOI Artikel:
Saunier, Charles: La médaille française contemporaine, [2]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0039

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
OCTOBRE 1901

avec le pinceau et quelques tubes de cou-
leurs, il faut avoir vraiment du temps à
perdre pour s'amuser à l'obtenir par un
travail cent fois plus compliqué. La bonne
marqueterie est un joli travail, c'est entendu ;
mais vouloir en faire un succédané de la
peinture, cela n'est plus de l'art, cela rentre
dans la classe des travaux de patience.
Indépendamment de ceci, les compositions
même qui servent de prétexte à ces marque-
teries sont vicieuses au point de vue décoratif.
Au lieu d'être synthétiques, de fournir des
lignes rythmiques, elles sont diffuses, em-
brouillées, sans mordant. En un mot, elles
sont, je regrette de le dire, de l'art nancéen
le plus fâcheux.
Que M. Majorelle est supérieur quand la
marqueterie n'intervientpas dans ses meubles et
quand le soin de donner l'intérêt aux surfaces
planes est laissé au bois même ! Dans ce genre,
auquel appartiennent les divers bureaux repré-
sentés ici, il est difficile de surpasser M. Ma-
jorelle. Avec la plus entière liberté d'allures, il
a le tact de ne jamais franchir le point où la
fantaisie dans les formes devient l'excentricité.
11 sait la dose de sculpture qu'il faut pour rendre
le meuble riche et représentatif sans le charger.
11 possède le don rare d'être mondain en restant
simple. Il est inépuisable dans la variété. 11
est, en un mot, l'homme par excellence du
meuble français moderne dans le genre riche
et orné.
Les applications du bronze, dont M. Ma-
jorelle use depuis deux ou trois ans dans cette
classe de meubles, sont fort bien comprises.
Mon sentiment me porte à préférer qu'on
s'abstienne d'introduire le métal dans le meuble
autrement que pour la serrurerie proprement
dite; mais je n'hésite pas à reconnaître
les agréments et le bon goût des adapta-
tions métalliques de M. Majorelle. Choix de
la place, dessin, patines, tout y concourt
pour en faire une ornementation distinguée
et plaisante.
Avec leurs qualités et leurs défauts, les
meubles de M. Majorelle jouissent et conti-
nueront longtemps de jouir de la vogue, parce
qu'ils satisfont parfaitement nos penchants. Il
n'est pas à souhaiter qu'ils fassent école, parce
qu'il faut tout le talent de leur auteur pour que
les bons côtés — qui sont les siens — fassent
fermer les yeux sur les mauvais — qui sont
ceux du milieu où il est né et vit. Leur valeur
dépasse, d'ailleurs, beaucoup celle d'une mode;

ceux qui subsisteront seront un jour recueillis
et cités comme caractérisant une des phases du
temps d'indécision où nous vivons.
O. Gr.RDEIL
LA MÉDAILLE FRANÇAISE
CONTEMPORAINE
(SUITE)
ÏORSQUE, sur l'initiative de M. Roger Marx —
1_, l'écrivain avisé qui a le premier apprécié
comme il fallait les œuvres des médailleurs
français contemporains, — la création de nou-
veaux types monétaires fut décidée par le mi-
nistre Doumer, le gouvernement s'adressa aux
deux maîtres dont nous avons parlé dans notre
précédent article.
A M. Chaplain échut l'honneur de créer et
d'exécuter le type des nouvelles monnaies d'or,
à M. Roty fut confié celui des monnaies d'ar-
gent.
On sait avec quel bonheur ces deux artistes
se sont acquittés de la difficile mission qui leur
a été confiée.
La besogne était enviable, certes, mais dif-
ficile plus qu'on ne croit : une médaille et une
monnaie étant choses fort différentes.
Dans le premier cas, toutes les ressources
de l'imagination sont les bienvenues : le détail


25
 
Annotationen