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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

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No.38 (Novembre 1901)
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Jacques, G. M.: Un restaurant allemand à Paris
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Saunier, Charles: La médaille française contemporaine, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0082

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L'A R'l' DECORATIF

briques émaillées mordoré, virant au vert, et
dans ce revêtement sont enchâssés des pan-
neaux de peinture décorative, œuvre de M. de
Feure. Les crudités auxquelles se complaît
M. Môhring se retrouvent d'ailleurs dans le vert
des boiseries et des meubles, et sa prédilection
pour les cuivreries tapageuses dans les cintres
ajourés des caissons de ventilation, à la voûte.
Au milieu de ces violences, les délicatesses de
couleur de M. de Feure sont à peu près perdues,
et c'est dommage, car ces panneaux sont extraor-
dinaires : le mot n'est pas de trop. On ne peut rien
imaginer de plus suave, et en même temps de
plus neufque ces harmonies où des mauves et des
lilas atténués — si ces tons charmants peuvent
recevoir un nom — donnent la dominante. On
peut penser ce qu'on voudra des conceptions
de M. de Feure, de sa mise en scène de la
femme; elle est de ces choses dont on raffole
ou qu'on exècre, selon son propre tempéra-
ment. Mais sur le coloriste, il ne peut y avoir
qu'une voix : il est incomparable. Le charme
dans la couleur n'a pas été poussé plus loin.
J'aurai terminé, quand j'aurai répété ce
que je disais en commençant: ceci est mon
sentiment, et rien de plus. Je ne pense pas, je
ne sens pas comme il faut penser, sentir pour
prendre contact avec l'œuvre de M. Môhring.
Mes instincts de Latin sont fermés à sa concep-
tion germanique. Je n'en reconnais pas moins
le talent de l'homme, l'importance de l'effort, et
leur rends l'hommage qui leur est dû.
G. M. JACQUES.

LA MÉDAILLE FRANÇAISE
CONTEMPORAINE
(SUITE)
u début de cette étude, nous avons rap-
pelé avec quel intérêt l'un des plus cé-
lèbres sculpteurs de ce temps, Chapu, suivait
les travaux des médailleurs; M. Roty nous a dit
Futilité de ses conseils, la nouveauté de ses
vues. La reproduction de la médaille commé-
morative de la pose de la première pierre de
l'Eglise du Sacré-Cœur a prouvé, enfin, que
Chapu ne fut pas seulement un théoricien di-
sert, mais aussi un exécutant génial.
Deux grands sculpteurs du siècle qui vient
de Unir : Pradier et David d'Angers, avaient
témoigné des mêmes dilections. Pradier se plai-

sait à modeler des médaillons et des modèles
de médailles et poussait ses élèves à s'intéresser
à cet art. De son atelier sortirent deux grands
prix de gravure en médaille : Bovy et Merley, à
qui l'on doit une des monnaies d'or de la Ré-
publique de 1848; un second grand prix: Chapu.
David d'Angers, lui, doit le meilleur de
sa gloire à ses célèbres médaillons. Qui ne
connaît les typiques effigies qui réunissent
les épaves de la grande Révolution à la
glorieuse génération de i83o? H voulut aussi
composer de véritables médailles, Mais s'il eut
l'inspiration, il n'arriva jamais à subordonner
les plans, à grouper les personnages en vue de
cette entente de l'effet qui est une des lois pri-
mordiales de la médaille. Cependant, telles
quelles, ses compositions ont une éloquence
qui manque aux travaux de beaucoup de tech-
niciens plus adroits. On ne peut, par exemple,
regarder sans émotion la médaille des quatre
sergents de La Rochelle, dont les énergiques
têtes tranchées, placées deux par deux, en-
cadrent le symbolique faisceau de l'implacable
loi; au revers, la Liberté en deuil soulève
la hache sanglante oubliée sur le billot Com-
bien encore est-on remué par un autre essai
que David a consacré à la mort du maréchal
Ney! Il est seul, acculé au mur au delà du-
quel est pour lui le néant. Rien autre sur le
champ de la médaille, si ce n'est l'extrémité des
douze fusils qui vont accomplir l'œuvre de
mort.
Il faut encore citer Barye, qui avait con-
couru en 1819 pour le prix de gravure en mé-
daille. Le sujet : vW/on <%? Cro/ow ^?r
MM /foM, était fait pour lui Cependant, il n'obtint
qu'une mention : le prix fut donné à Vatinelle,
aujourd'hui bien oublié.
Bon nombre de sculpteurs parmi les meil-
leurs se sont donc intéressés à la médaille. Ils
ont été séduits par la grâce et l'intellectualité
extrême de cet art et ont tenu à s'y essayer.
Mais, en général, ils n'ont guère été encou-
ragés par les professionnels, qui craignent que
ces essais, en faisant dévier leur art de sa véri-
table voie, n'amènent une confusion regret-
table entre le haut-relief de sculpteur, où le mor-
ceau continue à dominer, et le véritable bas-
reliefj où tout doit être dit au moyen d'une série
de plans dont l'établissëment est une science.
Ici pourraient peut-être se placer des consi-
dérations esthétiques intéressantes sur le bas-
relief, base de la statuaire ornementale, et la
ronde-bosse, si dangereuse pour les sculpteurs


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