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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

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No.38 (Novembre 1901)
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Saunier, Charles: La médaille française contemporaine, [3]
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Bouyer, Raymond: Un artiste barcelonais: Ramon Pichot
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0092

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L'ART DECORATIF

on ne saurait demander à Pierre Roche de
s'astreindre aux règles étroites, aux procédés
consacrés. L'art, à son avis, peut tout traduire
à condition de varier ses manifestations. C'est
donc dans un but bien défini que le même ar-
tiste qui, dans ses gypsographies, se contente
de reliefs imperceptibles, a accusé fortement le
corps même de la Loïe Fuller, afin de pouvoir
disposer à son gré des saillies du métal dont
l'éclat va mourir selon la loi des vibrations lu-
mineuses.
Henry Nocq, le délicat artiste qui a eu une
si large part dans la rénovation du bijou, s'est
affirmé à la fois sculpteur, médailleur et ouvrier
d'art. Esprit judicieux et réfléchi, il semblait réu-
nir toutes les qualités exigées pour réussir
dans l'art qui nous occupe. Les nécessités de
la vie en ont décidé autrement et il n'a pu
signer jusqu'ici qu'un nombre restreint de mé-
dailles et de plaquettes. Mais ce sont des
œuvres parfaites. Nous n'en voulons pour
preuve que la Diane qui décore la médaille de la
société ((Le Fusil de Chasse)) et la série de
médaillons que l'on a pu voir aux derniers
Salons. Très poussés, ils dénotent en Flenry
Nocq un observateur avisé. Il suffit de citer les
portraits de E. Molinier, de E. Carrière et la
série d'effigies de membres de l'Académie des
Goncourt.
Et ces effigies caractéristiques me font
pensera un autre sculpteur-médailleur, M. Han-
naux, qui en a également signé de parfaites et
d'un haut caractère. La plaquette si vivante, si
noble dans sa vérité, de M. Henner et celle de
l'évêque Dupont des Loges, qui semble inspirée
par la statuaire de la cathédrale de Reims,
peuvent être placées parmi les plus belles
œuvres du temps présent.
Que d'autres sculpteurs sont encore en co-
quetterie avec la médaille! M. Gilbault, qui a
signé de si beaux portraits, Gardet à qui l'on
doit des plaquettes d'une distinction extrême,
M. Peter à qui incombe la tâche de commé-
morer par la médaille les monuments élevés
par d'autres sculpteurs à la gloire d'une idée ou
d'un homme et qui (ait œuvre personnelle dans
des médaillons aussi parfaits que celui d'Emile
Marchon
N'oublions pas M. Hingre, un observateur
ingénu et ingénieux de l'animal, dont il sait
tirer un parti heureux dans mainte plaquette
décorative.
Quoique M. Vallgren soit d'origine fin-
noise, il y a trop longtemps qu'il habite la

France et qu'il traduit avec un goût extrême
en d'exquises statuettes le charme de ses
femmes, de ses hiles des champs pour qu'il
y ait scrupule à le considérer comme nôtre.
Nous placerons donc ici son unique incursion
dans le domaine de la médaille. L'œuvre est, au
reste, charmante, pleine de sentiment, et symbo-
lise avec infiniment de grâce la gloire d'un fils
illustre de la Finlande, cette petite Grèce po-
laire, où l'art est en si belle floraison.
(H SMWrgj. CHARLES SAUNIER.

UN ARTISTE BARCELONAIS
RAMONP1CHOT
(( ()%<? )) Seul mot proféré par
Courbet traversant l'exposition de Manet, son
confrère, avenue de l'Alma, vis-à-vis de l'Expo-
sition Universelle, en 1867 : toréadors et cor-
ridas avaient accaparé ses yeux...
Depuis trois ans, le salonnier reprend l'ex-
clamation pour son compte, mais en transposant
la nuance de blâme en éloge, en appliquant le
mot moins aux sujets qu'aux peintres eux-
mêmes. Que d'Espagnols, en effet, à nos deux
Salons, partout, depuis trois ans! Remarque
qui s'impose et que nous avons plusieurs fois
consignée.
Dès le i5 juin 1899, dans la
nous écrivions : (( L'Italie se dérobe . ,
mais l'Espagne allume quelques regards de
peintres qui reviennent à Velasquez, à Goya,
par Manet: si le Midi chante, avec Sorolla, sur
les plages blondes, la mantille noire caractérise
étrangement les PoiVrnfAs groupés par Zuloaga,
sur fond triste... Revanche latine, non plus du
style italien qui ranime les dieux au seuil des
Mëditerranées heureuses, mais de la sève méri-
dionale, plus brûlante, qui redresse la réalité
contre les énigmes d'Ibsen et les néants de
Whistler, contre le mystère et contre la nuit,
contre tout ce qui se renferme, s'estompe et
murmure : c'est le vgr/siMc en peinture, ana-
logue au wtrsMgMÀs/Mg cuivré de
de la musique à coups de poing qui
se prolonge en galvanisant la réaliste élégie
des '... ))
Longtemps, en effet, le Nord a semblé

* V. nos Salons A (1898 et 1899) et
de la TVoweA? Petw (mai-juin 1901).

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