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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

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No. 40 (Janvier 1902)
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Bouyer, Raymond: La féerie des heures: d'Henri Rivière
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La lampe
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0190

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L'ART DÉCORATIF

ce n'est pas un éperdu crescendo de surna-
turel, mais une renaissance du goût classique
frayant avec toutes les curiosités les plus
neuves; et cela, dans l'unité d'un sobre idéal.
L'art d'un Rivière, c'est d'unir le particulier
au général sans lequel il n'y a pas plus d'art
que de science, de marier la particularité du
site à l'infini de l'hure, de choisir telle loca-
lité qui convienne à tel clair et telle couleur
qui s'accorde avec telle arabesque, enfin d'ex-
traire de la nature qui propose l'art prémé-
dité qui seul dispose. Les titres mêmes des
actes principaux de sa Aéert'e se portent garants,
dans l'absolu de leur vague. C'est, avant tout,
lÆz&e, la Ahzz'f... Et le délicieux
(ytM/Aer ne vaut-il pas toutes les pédantes
leçons d'esthétique ?
La technique de Rivière procède, comme
son esthétique même, par succession : de
même que le décor se déduit peu à peu
dans le regard de sa pensée depuis l'étude
loyale sur le vif jusqu'à la savante magie du
rêve, de même chaque lithographie colorée
s'obtient par une série de tirages patients,
de repérages délicats, d'épreuves se rappro-
chant de plus en plus du résultat rêvé par
le créateur. Comme le burin d'un Gaillard,
la lithographie d'un Rivière passe par nombre
d'é&ttv, — parfois une vingtaine pour une
seule planche ! Les pierres et les encres se
succèdent, les lignes et les teintes se super-
posent ou voisinent, les aspects défilent et
s'agrègent, les tons se rapprochent ou se
fondent, les Jég-rttJA les plus fins ont fleuri
sous la presse, au commandement de l'artiste:
l'illusion naît. Mystère encore pour la foule
et féerie des heures laborieuses! Étonnant
alliage d'art et de science, qui fait avancer
non seulement le procès toujours pendant du
paysage aux yeux des philosophes, mais celui,
palpitant, vivant, de la couleur sur l'estampe!
Tout est dans la virtuosité de l'impression,
du tirage, dans le tour de main et dans l'œil
du maître, que n'ont pu vaincre à l'envi ni
la c/;rot7?o//7/:og'r<tp/;/e vulgaire ni le savoir
mécanique des c/?rcw?Mte.s'.' Observez telle
reproduction piteuse, avec ses lie-de-vin qui
voudrait jouer les roses! Le crépuscule est
rebelle au procédé mercantile. Et les Japo-
nais sont dépassés sur leur terrain même.
Avec les d'abord, avec le canif ro-
buste et les ù p/uf du At/vfozz si ferme, avec
la série toujours poursuivie des
F*efo;;.s' colorés d'après tant d'aquarelles iné-

dites, — ensuite avec la /z'Aogz'up/zze et le
trait gras sur la pierre, au C/za?-ACz'z- enfumé
comme au grand air salin de la Bretagne,
en été, découvrant des sites et piochant des
motifs d'après nature, en hiver, chez l'im-
primeur, élaborant son rêve et dirigeant la
perfection du décor, un artiste a voué sa vie
entière à son art: bel exemple de labeur et
d'inspiration! Le dimanche seulement, il
n'abandonne les presses de Verneau que pour
se cloîtrer dans ses collections, parmi l'es-
tampe japonaise, au pied de la Butte sacrée,
auprès des meubles familiers de sa composi-
tion, de son choix, dont les blondes lignes,
toutes françaises encore, donneraient d'utiles
conseils à notre zzzoafez'zz en se rehaus-
sant discrètement d'une pièce unique, laque
d'or de Korin ou vase grec. Et que d'inédits
en ses cartons, dans ses dossiers bourrés de
croquis rayonnés, aquarellés, brossés, lavés
d'après nature ou déjà par la volonté-
dû décorateur! Que de manuscrits, pour ainsi
dire, et qui n'attendent que l'impression!
Que de .s-éz'z'cv rêvées auprès des séries qui
nous enchantent! D'apres ces 7AzzAr-Aa//e7A,
devinez les 7mzziîft!A'^Qzzc.s, ou, d'après cette
page inédite, l'album retenant les 71*ezz?e-.s't',\.*
<7e /a 7'ozzz* Tfzye// Et Le Izctzzz pqy.s ale
7Jz*c7tzg*7zc aux résumés vigoureux, en cinq
planches! Et tant de TLrms-ug'e.s' qui
naissent encore de la pierre ou du bois!
Contentons-nous du présent, qu'un prochain
catalogue va dénombrer. Et disons, dès aujour-
d'hui, que le nom de Rivière incarnera tout
un chapitre de l'histoire de l'estampe et du
paysage : qpz*è^ l'impressionnisme, il a son
rang précis dans l'évolution. Avec Lepère,
avec Bracquemond, avec Fantin-Latour, ce
rédempteur de l'estampe originale, Rivière
restera comme un des rares grands tzz'fz'xfe^
de ce temps, après tant de gloires viagères
et de réputations usurpées !
RAYMOND BonYER.

LA LAMPE
!'ADOPTION de la lumière électrique n'a pas
j_, tué l'éclairage au pétrole, et ne le tuera
pas de sitôt. L'électricité fournit des effets
merveilleux, tant par l'éclatante blancheur de
sa lumière et par la distribution des points
lumineux, qu'on peut multiplier et placer
comme on veut, que par les combinaisons

tôo
 
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