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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 44 (Mai 1902)
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Bénédite, Léonce: Quelques souvenirs sur Falguière
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Bouyer, Raymond: Quelques nouveaux bijoux: de MM. Lalique, feuillatre et L. Boucher
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0070

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L'ART DÉCORATIF

martyr chrétien lapidé par ies infidèles, soit
la Ranime ardente de foi religieuse et pa-
triotique de la grande pucelle guerrière.
Et comme il sait que cette identihcation
intense entre la réalité vivante et le rêve
sera toute passagère et momentanée, il en
Rxe immédiatement l'image qui servira, à
chaque séance, de point de repère et de do-
cument concret et précis.
La plupart de ses oeuvres se retrouvent
ainsi, comme dans une sorte de recueil pré-
liminaire de poses prises avec la nature.
Pour la peinture, c'est : LTo/zPT/ zA^ozg*zzzzz*h.
AAzaL/ez'zze, ies LzzAezmx, dont la photogra-
phie a été tranquillement portée au carreau
directement sur la toile, Czzzzz g? ATA,
l'Aûu?Yzg*<? û'zzzz mzzzœzzzz et la DAo/LtLozz t/g
xzzz'zz^ yetzzz-AnyzêA^g, etc. Pour la sculpture,
c'est Àng, les Ancc/znzz^x, Jgtzzzzzg TA;*c, les
Rgures allégoriques de la AAo/zzVozzet
cette série de documents pour le monument
de TztAezzz*, pour lequel il dispose si pitto-
resquement sous divers arrangements ingé-
nieux une famille de jeunes et jolis bam-
bins italiens dont la taille était plus à
l'échelle du socle provisoire et qui jouent,
avec une gentille mimique, inquiète et ex-
pressive, la comédie farouche de la Diphtérie
guettant un pauvre petit être au bras de sa
mère atterrée, aux pieds d'un bonhomme
gravement assis que couronne sa petite sœur,
comme la Muse de Cherubini.
Tout cela, c'est un coin caché de l'ate-
lier d'un grand artiste, dévoilé en soulevant
le rideau de l'intimité. Cela n'apprendra
rien de nouveau sur son mérite et cela
n'ajoute pas plus que cela ne retranche à sa
gloire. Il m'a paru cependant qu'il pourrait
être assez instructif de pénétrer jusque dans
le secret de son travail.
Et, pour terminer, je voudrais citer en-
core une petite anecdote que me racontait
un jour notre ami commun, Hector d'Es-
pouy. Falguière était venu passer quelques
jours chez lui, dans sa petite vide de Cazères,
dans la Haute-Garonne. C'était jour de
foire, et tous deux étaient venus jouir de
ce tableau vivant et familier. C'était le
soir; ils se promenaient sur le pont. Le
ciel était devenu menaçant. L'orage s'avan-
çait avec rapidité, et subitement les paysans
rassemblaient leurs bêtes, rattelaient Durs
voitures, pressaient leurs gens pour gagner
leurs fermes ou leurs villages avant la pluie.

Les animaux, pris d'inquiétude, meuglaient,
hennissaient ou grognaient ; les paysans ju-
raient et faisaient claquer leurs fouets, et
tout ce monde affolé, hommes, chevaux,
bœufs, porcs, moutons, se précipitait dans
une débandade épique, pressé entre les pa-
rapets du pont, se répandant sur toutes les
routes, derrière tous les vallonnements,
a Oh ! que c'est beau ! que c'est beau !
s'écriait Falguière. Quelle fuite ! On dirait
une invasion. Tenez, regardez. C'est extraor-
dinaire. Voyez comme c'est beau ! H II ne
voyait plus rien d'autre, n'entendait plus
rien, tout entier à sa contemplation ardente
et profonde. Tout à coup, comme cet ad-
mirable et émouvant spectacle s'éloignait
sous le ciel noir, il donna sur le sol un vi-
goureux coup de canne et, comme se par-
lant à lui-même : « Au diable toutes les his-
toires et toutes les académies ! s'écria-t-il.
La voilà, la vie, la voilà! et voilà ce que
que j'aurais dû faire ! H
LÉONCE BÉNÉDITE.

QUELQUES NOUVEAUX
BIJOUX
DE MM. LALIQUE, FEUILLATRE
ET L. BOUCHER
OTRE joie fut grande quand nous dé-
lN couvrîmes la sympathie de Fantin-
Latour pour Lalique. Après avoir délicate-
ment vanté les paysages profonds de ce
René Ménard qui nous est cher entre tous
les peintres, le maître resté romantique (et
qui n'est pas toujours tendre pour « l'art
nouveau))) Rt l'éloge le plus subtil de notre
statuaire du bijou. C'était au Salon de
l'année dernière, où la vitrine opulente de
René Lalique faisait pressentir, par la dis-
crétion de ses tons pales, ce perpétuel souci
de renouvellement qui désigne aussitôt /ùz-
/Aû? «qui mêle à l'or la pensée)). Ainsi
Victor Hugo parlait fraternellement de Fro-
ment-Meurice. Et le ciseleur, quand il est
Froment-Meurice, est le frère du poète. S'il
est Lalique. il devient la poésie même.
Depuis sept ans bientôt, depuis le Salon
de i8g5, qui fut une révélation, jusqu'à la
vitrine de fçoo, qui fut une consécration,
le bijou français, le bijou contemporain s'est
métamorphosé par Lalique. Les derniers te-

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