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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 44 (Mai 1902)
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L'Exposition rétrospective et moderne de la gravure sur bois à l'École des Beaux-Arts
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MAI

1902

L'EXPOSITION RÉTROSPECTIVE ET MODERNE DE LA
GRAVURE SUR BOIS
A I.'EcOLE DES BEAUX-ARTS
/^^E sera l'un de nos meilleurs souvenirs que
j d'avoir pris part à chacune des manifesta-
tions successives affirmant la renaissance
imprévue de la gravure sur bois : après l'année
de l'Anao-e (i8g6-gy), qui fut volontairement
unique, après la section de la Centennale de
igoo, qui résumait l'effort limité d'un siècle, au-
jourd'hui commence une exposition plus com-
plète et plus significative encore en sa spécialité,
puisqu'elle évoque tout le passé d'un art et
qu'elle l'offre aux regards du présent comme un
encourageant exemple. Aussi bien le but de cette
exposition rétrospective et moderne n'est pas
uniquement de charmer les yeux, d'attirer les
amateurs à l'Ecole des Beaux-Arts et de les dis-
puter aux floraisons des Salons annuels ou du
mois de mai : grandiose est le spectacle qui per-
met de remonter le cours de l'évolution jus-
qu'aux origines, d'admirer, pendant un mois,
des merveilles nouvelles, de suivre les progrès
de la xylographie primitive depuis les premiers
livres d'heures jusqu'aux splendeurs sévères du
XVL siècle; alors, parmi ceux que Bracquemond
appelle si bien « les antiques de l'estampe H,
fleurissent déjà les cu777uü?MA*, la couleur appa-
raît qui s'épanouira de nos jours, à son retour
du Japon... Ensuite, après un silence de deux
siècles, le èoïx tenait, vignette romantique et
luxe du livre. Aujourd'hui, le canif des nova-
teurs se réclame des primitifs afin de lutter
contre les du procédé, fils bâtard de la pho-
tographie conquérante... Et ce cours d'histoire
devient une salutaire leçon de choses : l'exposi-
tion du prouve la vitalité d'un art qu'on
pouvait croire décadent, elle déclare ce renou-
veau légitime puisqu'il est appuyé sur les tradi-
tions du passé. La portée de cet ensemble est
donc à la fois artistique et sociale : la démons-
tration relèvera le courage, enhardira l'outil de
nombre d'artisans menacés par la photogravure
ou réduits à l'imiter. Je la recommande aux
lecteurs de l'/DT DAwu/ï/*, car elle intéresse au
plus haut point l'architecture et la décoration du
livre: le èo?y, lié par une intuition d'artiste au
texte qu'il illustre, compose avec les caractères
un tout harmonique, une harmonie décorative
que nul p7mc&M ne saurait offrir. L'union du
texte et de l'image, enfin réconciliés sous la
même encre, est un problème vital pour l'ar-
tiste et pour l'artisan, son collaborateur naturel.
Les cadres sont donc attachants deux fois par
l'avenir et le passé qu'ils retiennent : un peu
d'âme est en eux. RAYMOND BouYER.

j 'xposiTioNS ou Mois. — La -Soc?'A<? A7^Lï<?^
[A a tenu dans les Serres du
Cours-la-Reine sa 18" Exposition. Au milieu
des extravagances les plus folles, des plus ex-
traordinaires candeurs, elle offre certaines oeuvres
sincères, réfléchies, mais qui souffrent malheu-
reusement d'un si bizarre voisinage. Les scènes
religieuses et familiales de M. Maurice Denis
respirent une douceur charmante, une naïveté
cachant, elle au moins, un art très délicat ; les
silhouettes espagnoles de M. Milcendeau ont du
caractère; les paysages de MM. Petitjean, Chau-
vel, Maglin, Korochansky plaisent par des agen-
cements, par des tonalités décoratives; on aime,
au contraire, dans les toiles de MM. Albert,
Llary-Baroux, Mortier, Van Rysselberghe, René
Jaudin, Roux, Champion, Le Bail, un vif accent
d.e nature, la juste notation des atmosphères et
des effets lumineux; puis les toiles d'Henri Le-
basque, avec d'exquises intimités, avec des pav-
sages de la campagne de Lagny, épanouissent,
pour la joie de tous, de frais bouquets chan-
tants, pleins de souffles, de murmures et d'agrestes
parfums. Les ligures d'Emile Bernard, fellahs,
torero, musiciens arabes, sont d'une couleur
riche et d'un vigoureux dessin; les figures de
Luce me paraissent un peu lourdes, dans des
violets trop durs. Je n'ai pas pour MM. Bonnard
et Vuillard toute l'admiration désirable, non plus
que pour M. Signac. Ce dernier peintre renon-
cera-t-il un jour à son pointillisme fâcheux! Je
signale enfin les notations aiguës de feu Toulouse-
Lautrec, les portraits de Vallotton, spirituelle-
ment synthétiques. Quant à Cézanne, j'estime
qu'à notre époque, après tant de siècles d'études,
il n'est pas permis d'être ignorant ni naïf d'une
certaine manière. Je préférerai toujours, quant à
moi, les chefs-d'œuvre de Rembrandt, Vinci,
Raphaël au premier linéament gravé sur un silex,
à l'âge des cavernes, par un anthropoïde de
génie! A.T.

Rue du Colisée, dans les salons de l'ancien
Hôtel de Poilly, la Société artistique des Compa-
gnies de chemins de fer a donné sa seconde ex-
position. La réunion, fort aimable, témoignait
d'un zèle souvent heureux. Les plus hauts digni-
taires n'avaient pas dédaigné d'y prendre part :
M. Noblemaire, directeur du P.-L.-M., avec un
buste de vieille dame, d'expression énergique et
vive; MM. Geoffroy, sous-directeur, etGerhardt,
ingénieur principal, avec des aquarelles très bril-
lamment lavées. Parmi les œuvres de fonction-
naires plus modestes, il faut goûter les petites
toiles de M. Périnet, grises, délicatement bru-
meuses, qui prouvent un joli sentiment rus-
tique, les vigoureuses pochades de M. Robineau,
les notations impressionnistes de M. Petitbon,
les envois de MM. Létaudy, Bonvalet, Lebrat,
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