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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

DOI issue:
No. 45 (Juin 1902)
DOI article:
Thomas, Albert: La peinture aux Salons de 1902, Société Nationale des Beaux-Arts
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0108

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L'ART DÉCORATIF

monde sensible, d'un monde où résidaient
les idées de toutes les choses, les modèles
de tous les êtres, où se trouvaient incluses
les seules réalités. Nous eussions mal conçu
ce domaine, attachés que nous sommes, pour
la plupart, au mensonge des apparences.
Aussi la représentation des apparences ne
manque jamais de nous séduire. Une déco-
ration franchement matérielle, basée sur
l'imitation des images terrestres, je ne veux
pas dire sèche et minutieuse, mais bien large,
abondante, synthétique même, avec les partis
pris de légèreté et de clarté indispensables à
tout décor, voilà qui satisfait notre goût
national. Voilà ce que nous ont donné les
peintres galants du XVIIL siècle, voilà ce
que nous donnent encore deux ou trois

artistes dépositaires de notre clair génie.
TV/g ùgMrgztyg de M. Albert Besnard ne
rappelle en rien les chastes retraites du VoA
Mcrg. L'œuvre est admirable cependant, d'une
ordonnance noble et somptueuse, d'une opu-
lente harmonie. Elle a paru au pavillon de
«l'Union Centrale des Arts décoratifs)), lors
de l'Exposition universelle de igoo, et nous
l'avons reproduite en commentant son rêve
et sa chaude sensualité. Fête des ver-
millons, des orangés, des bleus aigus, des
jaunes citron, fanfare de notes éclatantes,
W/g ùgMrgtMg prouve qu'il peut exister
une peinture murale à côté de celle du
divin Puvis. Sans doute les procédés de
la fresque, les transpositions de tons, les
teintes plates conviennent admirablement à
la décoration d'une église,
d'un institut, d'un Pan-
théon. Mais, pour l'em-
bellissement d'un lieu
moins austère, d'une salle
de fête dans un palais,
d'un Opéra par exemple,
l'autre manière s'impose,
avec sa franchise de colo-
ris, l'entrecroisement de
ses touches, sa bigarrure
de tapis d'Orient. Avant
d'appartenir à Besnard,
cette formule ne servit-
elle pas à Rubens, à Vé-
ronèse, Watteau, Frago-
nard, au fougueux déco-
rateur de la Galerie d'A-
pollon, Eugène Delacroix.
Une vaste composi-
tion de M. Victor Prouvé
fait pendant à /V/g /?gt/-
rgz/Ae. D'un goût moins
rare, d'une coloration as-
surément moins subtile,
elle est également claire,
fleurie, vibrante, elle res-
pire la même allégresse.
Au centre d'une clairière
où, jaunes, roses, bleues,
lilas, palpitent les Hammes
du soleil, sous un chêne
à l'ample feuillage, deux
vieillards se sont assis.
Ils regardent leur des-
cendance, garçons et hiles,
brillants de vigueur et de


J. E. BLANCHE PORTRAIT DU JEUNE PHtLIPPE BARRÉS

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