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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 45 (Juin 1902)
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Soulier, Gustave: L' exposition internationale d'art décoratif moderne à Turin
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Jacques, G. M.: Pour l'hiver prochain
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0150

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L'ART DÉCORATIF

mique, qui pour être neuve n'en serait pas
moins stérile.
Les pays étrangers ont répondu avec largesse
à l'invitation du comité italien. L'Allemagne,
sous la direction architecturale de M. Mohring;
l'Autriche, qui a construit un pavillon spécial;
la Hongrie, la Belgique, la Hollande, ont parti-
culièrement pris au sérieux leur contribution.
Elles nous offrent des aménagements dignes
d'être étudiés, présentant des caractères très nets
de cohésion et de réflexion, imposant en un
mot l'impression d'un style particulier , qui
n'est point conçu pour notre tempérament
français, et que nous aurions tort de nous
approprier, mais qui mérite l'attention et l'a-
nalyse. Ce sont ces pays du nord qui nous
donnent les signes les plus évidents d'entente et
d'activité. La Suède encore abonde en char-
mants exemples d'un art délicat, dans ses céra-
miques, ses broderies, ses ouvrages de métal.
L'exposition anglaise prend surtout — si vite
que cela ! — un caractère rétrospectif : tous les
modèles de Walter Crâne, et les produits du
mouvement préraphaélite inauguré dans l'in-
dustrie par William Morris apparaissent étran-
gement factices, conçus en dehors de la vie
moderne, dans une claustration moyen-âgeuse,
pour quelques dilettantes spleenétiques. Et la
jeune école de Glasgow semble une petite classe
primaire, recrutée parmi de jeunes communiantes
pour préparer dans la naïveté de leur cœur des
reposoirs de processions, ornés d'images simples
et de roses artificielles.
Mais de notre section française, à son tour,
que dirons-nous ? Des artistes très estimables
sont représentés chez nous, de ceux même qui
sont à la tête de notre mouvement moderne,
puisque MM. Plumet et Selmersheim, Majorelle,
Alexandre Charpentier, Bigot, ' Sauvage ont
envoyé, qu'une figure de M. Rodin orne le
centre de la salle, que des peintures décoratives
de M. Besnard et de M. Georges Picard y sont
accrochées, et que l'on compte aussi sur M.
René Lalique. Mais tout cela est encore trop
maigre ; ces œuvres ont figuré à nos derniers
Salons, et le public étranger qui s'intéresse à
l'art est fort au courant de nos manifestations
annuelles. Nous ne lui apportons, par conséquent,
rien de nouveau, et surtout nous ne nous sommes
pas mis en frais pour constituer un ensemble
significatif, digne de nous, comme tant d'autres
sections ont eu à cœur de le faire. Aussi faut-il
louer les entreprises particulières de « L'Art
Nouveau Bing)g de MM. Paul Bec et Diot, de
H La Maison Moderne H, qui ont cherché, pour
leur part, à créer des décors d'intérieurs homo-
gènes.
L'exposition française de Turin, cahoteuse,
groupée en hâte et au hasard, nous fait vivement
sentir l'apathie générale de nos artistes et notre

défaut d'organisation. Il n'y avait pas que les
intérêts personnels à consulter pour savoir si
l'on exposerait à Turin ; il s'agissait de révéler
des tentatives solides, un art sérieusement
constitué, en face des apports des autres nations :
nous ne donnons qu'une impression de mor-
cellement. Il y aurait à créer un instrument
toujours prêt à assurer pour ces expositions à
l'étranger une digne représentation de notre pays,
une sorte de syndicat recrutant les collaborations,
aplanissant les difficultés matérielles, s'occupant
des expéditions. La question doit être mise à
l'étude sans retard ; notre insouciance n'a que
trop duré. G. S.

POUR UHIVER PROCHAIN
La Société des Artistes décorateurs, fondée
depuis un an, n'a pas encore fait parler beau-
coup d'elle. Se proposant la défense des intérêts
d'une classe nombreuse de producteurs artis-
tiques, elle a commencé d'organiser les moyens
de faire prévaloir leurs revendications. Elle veut,
en outre, montrer au public comment le talent
de l'artiste décorateur peut trouver son emploi
dans la plus grande mesure. Dans ce but, elle
se prépare à faire l'hiver prochain une expo-
sition qui différera tout à fait des expositions
ordinaires d'arts décoratifs, et dont le lieu sera,
selon toute probabilité, le Petit Palais.
La partie principale du programme sera une
expérience extrêmement intéressante, on peut
même dire décisive. On se propose d'établir un
salon de thé, à l'installation duquel les membres
de la Société concourront sous la direction de
l'un d'eux et la surveillance d'un comité. Non
un simulacre de salon que le public contemple
à distance, arrêté par une corde sous l'œil d'un
gardien : un salon pour le bon, où les dames
iront lapper de vraies tasses de thé, grignoter
de vrais gâteaux, se susurrer de vrais potins —
oui, ma chère — et où des amateurs du beau sexe,
jeunes et vieux, iront se livrer à des travaux
d'approche, sous l'abri de remparts en sandwichs.
Voilà, pour mettre en scène les arts du XX^
siècle, un sujet excellent. Comme fond au tableau
d'une société se promenant tout au bord d'insti-
tutions devenues trop étroites, en attendant qu'elle
s'en évade, on n'eût pu trouver mieux. Voilà de
plus une vraie idée pratique, puisqu'une exploi-
tation lucrative se lie à la chose exposée, et que
le matériel de celle-ci — théières, tasses, argen-
terie, napperons, etc. — se composera d'objets
de l'usage le plus courant, dont on pourra vendre
des unités, des douzaines ou des grosses à qui
le demandera : d'où, premièrement, propagande
pour l'œuvre ; ensuite, contribution à l'amortis-

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