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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

DOI issue:
No. 46 (Juillet 1902)
DOI article:
Bouyer, Raymond: Henry Caro-Delvaille
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0165

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JUILLET 1902




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H. CARO-DELYAILLE

LE PETIT DÉJEUNER

laids à force d'ame à Heur de peau, n'au-
raient-ils pas charmé le poète précis des
EYezzztS' ùzz Afu/, l'admirateur désabusé de la
TuxxuzzYe qui cherchait «le peintre de
ta vie moderne"? Ce n'est plus, ici,
le peintre mondain qui cultive le petit
genre et le joli, le sujet spirituel ou
sentimental; mais un tempérament à
la fois sensuel et subtil qui devine
juste et voit fin. Le vice même ne
l'effarouche point, pourvu qu'il soit
discret d'allure et plastique aux yeux.
Le choix des modèles exprime non
seulement une âme d'artiste, mais une
société, le moment d'une société, de
l'àge moderne, le nôtre, où le monde
et le demi-monde n'ont pas des fron-
tières bien définies: je parle des appa-
rences. Les physionomies disent les
mœurs; le décor exprime la mode:
M. Caro-Delvailie et ses contempo-
raines goûtent les étoffes Liberty, les
brochés, les broderies , les lignes
onduleuses et les teintes pâlies ; l'ob-
servateur apprécie les coiffures mous-
seuses et l'art féminin, si fort en pro-
grès, la parure et le geste, l'ampleur
de la jupe et le chiffonnement de
la mine, le costume original m les
bijoux rares, toute l'influence de l'art H. CARO-DELVAiLLE

nouveau sur la vie et sur le ta-
bleau qui la reflète.
Etudes ou tableaux sont
toujours des portraits, tant le
caractère individuel se trouve
expressivement écrit, sans être
chargé, dans la pâte : mais des
portraits composés, c'est-à-dire
prémédités, stylisés, conçus par
un regard d'artiste que l'impres-
sion de Manet ne rend pas in-
grat pour la ligne d'Ingres. Et
c'est ainsi que la réalité devient
une harmonie: couleur et com-
position collaborent pour ex-
primer la vérité la plus humaine
en beauté. Ici, le peintre appa-
raît dans le psychologue. La
peinture ne vaut jamais sans
l'exécution ; demandons - nous
toujours : comment le peintre
va-t-il rendre ce qu'il a bien
senti? Le jeune M. Caro-Del-
vaille doit chérir par-dessus
tout, après la vie, la famille des peintres
U7*g*<?7zYz'7zx aux fines tonalités, Velasquez
et notre Chardin, les peintres de la vie.


LA JEUNE SERVANTE

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