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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 46 (Juillet 1902)
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Jacques, G. M.: Les objets d'art aux Salons, 2, Société des Artistes Français
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0168

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LES OBJETS D'ART AUX SALONS



II. SOCIETE DES ARTISTES FRANÇAIS

dit plutôt du mal
V-V de la section d'art
décoratif au Salon des Ar-
tistes français. C'est de
tradition. La Société Na-
tionale fit la première une
place à l'art décoratif; les
Artistes français n'ont suivi
que plusieurs années après,
et d'assez mauvaise grâce
à ce qu'on assure. Bref,
pour ceci ou cela, il est
entendu que la Société Na-
tionale est le Salon «chic";
l'autre n'est que le grand
Salon.
Cependant, CH y a
une foule de choses quel-
conques ou moins que
quelconques dans la sec-
tion d'art décoratif des
Artistes français, de choses
qu'on eût mieux fait de
laisser à la porte, H y
en a d'autre part au moins
autant de bonnes qu'à la
Société Nationale. Si l'on
mm à paru dans celle-ci,
les meubles et intérieurs,
nombreux et classés à tort
parmi les objets d'art (c'est
dans la classe d'architec-
ture qu'ils devraient être),
le reste a de larges équi-
valents au Salon des Ar-
tistes français, même sans
parler de la vitrine de La-
lique, à laquelle la Société
Nationale ne peut rien
opposer. 11 n'est pas ques-
tion ici d'établir un parallèle
désavantageux à la Société
Nationale — d'autant moins
que cette revue n'y compte
que des amis ; — cela veut
seulement dire que l'idée de la mise en
honneur de l'ury 77?Hzor a fini de faire
son chemin, et qu'à cette heure elle est ac-
ceptée, et fêtée, aussi bien dans le milieu
qui s'y montra d'abord hostile que dans ce-
lui d'où elle sortit.

La Société des Artistes français a l'ha-
bitude d'offrir une salie à part à Lalique et
une a MM. Falize. Le second hommage di-
minue vraiment trop la vaieur du premier.
Je n'y trouverais cependant rien à redire si
les deux salies étaient à coté l'une de l'autre;
l'insignifiance du contenu de la seconde de-
viendrait trop frappante au sortir de l'éblouis-
sement de la première pour qu'il ne jaillisse
pas un enseignement de là, à savoir qu'en
dessous du supérieur, rien n'existe dans
l'art.
Tout a été dit sur Lalique; je n'entre-
prendrai pas de le répéter. Je crois ferme-
ment que la postérité verra en lui le plus
grand artiste de la France de notre temps.
Il n'a pas peint de tableaux, il n'a pas taillé
de monuments, mais l'espèce de l'œuvre n'a
pas de rang devant le génie. Il a versé dans des
bijoux les richesses d'une des imaginations
les plus prodigieuses que le monde ait con-
nues. Ces riehesses sont inépuisables; chaque
nouvelle œuvre de Lalique révèle un nou-

LA.L1Q.UE
veau Lalique. Je ne vois pas d'exemple dans
le présent ni l'histoire d'une si étonnante
diversité, d'un renouvellement si continuel
et si complet de soi-même. Lalique montre
ce fait unique d'un grand créateur qui n'a
pas de procédés familiers, pas de formules,
pas de plan habituel sur lequel chaque nou-
velle idée est déroulée. Il est insaisis-
sable, au point qu'on se demande en quoi
le bijou d'aujourd'hui procède tout entier

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