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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 47 (Août 1902)
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Soulier, Gustave: L' exposition de Turin, 1, Les édifices
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0214

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L'EXPOSITION DE TURIN

]. — LES ÉDIFtCES

T 7 N de nos maîtres sculpteurs — et non
des moins respectueux des œuvres qui
demeurent — me disait l'autre jour qu'après
un récent voyage en Italie, où il avait revu
toutes les villes d'art, le labeur du passé,
malgré sa gloire, lui apparaissait comme
un grand cimetière, gardant le souvenir
de choses mortes, où nous ne nous re-
trouvions plus guère nous - mêmes ; et en
arrivant à l'Exposition de Turin, il avait été
heureux de trouver là de la vie. Par quoi
la vie se manifeste-t-elle en effet? Par un
caractère de perpétuelle transformation ; à
tout moment, elle ne saurait rien nous
donner de définitif, d'arrêté. Elle n'est que
dans le mouvement perpétuel, la marche
vers autre chose, qui révèle en tout cas
une incessante activité, un désir toujours
renouvelé.
Il y a dans ces réflexions une grande
part de vérité ; et l'on peut voir par là que
demander à notre art de l'heure présente
d'affirmer des principes trop fixes, des formes
trop accomplies, pour ainsi dire, c'est
lui demander de n'étre déjà plus qu'un aspect
fini de la continuelle évolution, et de laisser
la place à des aspirations nouvelles. Tout
caractère d'art ne se précise et ne se définit
que lorsqu'il n'est plus sujet aux modifica-
tions de tout instant, c'est-à-dire lorsqu'il
appartient déjà au passé.
11 ne faudrait jamais juger un art émi-
nemment contemporain pour ce qu'il nous
donne, mais pour ce qu'il nous annonce ; il
ne faudrait pas le considérer comme un phé-
nomène durable, mais comme un stade per-
mettant d'atteindre un autre point ; ce sont
ses tendances qu'il nous faut envisager et
apprécier.
C'est pourquoi l'erreur même n'est pas
toujours absolument condamnable ; il y a
souvent plus à redresser qu'à détruire, et
certains défauts donnent plus matière à
leçon et à profit que bien des qualités.
.l'ai dit, dans les notes préliminaires à
ces articles sur l'Exposition de Turin, que
l'architecte, M. d'Aronco, avait adopté les
formules de la nouvelle école autrichienne.
Je voudrais examiner d'un peu plus près

aujourd'hui les caractéristiques de cette archi-
tecture et son origine, et voir les excès qu'il
convient surtout de lui reprocher.
Bien qu'italien, M. Raimondo d'Aronco
résidait depuis plusieurs années à Constan-
tinople, où il avait perdu, peut-on dire, le
contact avec sa patrie ; mais ce n'est pour-
tant pas une influence orientale qui s'est
exercée sur lui : très désireux de prendre
part au mouvement de l'architecture moderne,
il se tenait au courant des productions nou-
velles et avait été séduit par un des centres
les plus actifs, celui où le professeur Otto
Wagner a déjà créé de nombreux disciples.
Sans doute des bâtiments d'exposition
peuvent constituer une classe d'architecture
un peu spéciale. Il ne s'agit pas d'édifices
destinés à durer ; c'est une architecture de
fête que l'on demande, comportant plus de
légèreté et de fantaisie, plus de couleur que
n'en admettrait une construction sérieuse.
Mais pour la fantaisie et la couleur, les
traditions des anciennes villas italiennes
étaient dignes de fournir à M. d'Aron-
co un intéressant point de départ, et ses
pavillons auraient été plus naturellement
en harmonie avec cet élégant paysage des
bords du Pô, se seraient plus intimement
accordés avec cette nature.
Si ces bâtisses, par leur destinée éphé-
mère, ont droit à certaines licences, nous
devons bien déclarer pourtant que l'archi-
tecture viennoise nous apparaît absolument
pareille lorsque l'architecte veut construire
des maisons d'habitation ou des palais publics;
on y retrouve exactement les mêmes partis
généraux de construction et les mêmes élé-
ments de décor.
Ce style architectural sur une terre
italienne est doublement factice , car il
est déjà artificiel en Autriche même: on
ne saurait trouver de formes plus scolaires,
plus imposées par le goût personnel d'un
chef d'école. Si nous considérons les as-
pects d'ensembles et les détails d'orne-
mentation de cette architecture, nous vo-
yons qu'ils ne tendent à rien moins qu'à
une restauration du style Empire, qui fut
au premier chef un style volontaire, un style
 
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