L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (5,1.1903)

P.-E. COKNILHER ^0/^7 C/7^e?tà.7/e

A TRAVERS LES EXPOSITIONS

[usQu'Arx Salons, les petites Expositions
J se sont égrenées depuis l'automne, plus
nombreuses peut-être que jamais; et ce sont
les Pastellistes qui en marquent à peu près
la clôture.
On pouvait regretter, cette année, chez
ces manieurs de poudre colorée que les
crayons de Rafaelli ne réussiront jamais à
suppléer, l'absence de quelques délicats pra-
ticiens, tels que M. Aman-Jean ou M. Helleu;
mais si quelques déplorables morceaux —
rares heureusement — faisaient de fâcheuses
taches dans l'ensemble, le nombre des excel-
lentes pages était grand. Deux nouvelles re-
crues, de valeur inégale, étaient venues
s'ajouter aux anciens sociétaires : M. Cor-
nillier apportait de très solides études, de
belle couleur et de sérieux modelé, d'une
note très personnelle. Cette jeune femme
étendue sur un yo/h C/?qppe/?uO/e, — d'une
harmonie très fine sans mièvrerie, tout en
gardant une tonalité forte, — et deux autres
figures de femmes (EA/ùe et RAre
uh' Crtùore) ont pris tout de suite place
parmi les notes les plus intéressantes de
l'Exposition. Quant aux fleurs de M. Rivoire,
qui a déjà fait éclore à l'aquarelle de quoi
munir tous les paniers des Plalles, toutes
les charrettes des rues et tous les marchés

de nos places, je vois moins l'utilité de son
apport chez les Pastellistes. 11 y a de la
fraîcheur, je n'en disconviens pas, mais peu
de goût personnel dans l'arrangement de
ses gerbes et de ses bouquets, où toutes les
colorations s'entrechoquent. C'est d'un ha-
bile; ce n'est pas d'un artiste.
Par contre, M. Albert Bcsnard nous
surprend toujours par l'éclatante maîtrise
de son talent souple à saisir toutes les car-
nations, tous les mouvements, toutes les


FOUQUET Ærace/e?

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