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Jourdain, Frantz: Le mobilier au Salon des Artistes Français
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0078
LE MOBIL!ER
AU SALON DES ARTtSTES FRANÇAtS
choquant meme, qu'on les dote d'une ap-
pellation réservée à des hommes tels que
Carrière, Besnard, Rodin, Whistler, Claude
Monet ou Constantin Meunier. Anzmz tv/Qz/e.
L'année dernière, à pareille époque, au
nom du Syndicat de la Presse artistique,
j'ai adressé aux présidents des deux Salons
annuels une lettre de protestation contre un
état de choses d'autant plus scandaleux que
les membres du Jury savaient pertinemment
qu'une bonne partie des objets exposés n'é-
taient pas l'œuvre
de ceux qui les
avaient signés, et
que cette com-
plicitétacited'une
vilaine action
amènerait la dé-
cadence et la ruine
d'une institution
excellente. A la
Société Nationale
des Beaux-Arts,
notre intervention
a porté ses fruits.
Je n'en dirai pas
de même pour la
Société des Ar-
tistes Français,
où la situation me
semble s'étre ag-
gravée cette an-
née. Il n'y a pas
a insister, et mon
Donquichottisme
ne va pas jusqu'à
défendrela femme
de Sganarelle
quand elle désire
obstinément être
battue. Puisque
les artistes, les
vrais artistes, au
lieu d'émigrer en
masse, se plaisent dans la plus pénible,
dans la plus humiliante promiscuité et ac-
ceptent de rester mêlés à un effarant débal-
lage de bazar — voyez la vente ! — qu'ils
KARRHR
de leurs magasins, je ne m'en offusque nul-
lement, car la plupart se montrent intelli-
gents, honorables, actifs et bien intentionnés.
Je trouve seulement choquant, extrêmement
mi adjoignit aux Salons annuels
une section d'Art décoratif, personne
n'eut, je crois, l'intention bizarre
d'ouvrir un nouveau débouché au com-
merce et de permettre à des industriels pa-
tentés de se parer d'une notoriété artistique
à laquelle ils ne possèdent aucun droit.
Que ces messieurs fassent fortune, devien-
nent juges consulaires, décrochent force mé-
dailles aux expositions universelles et éblouis-
sent leurs contemporains par la splendeur
60
AU SALON DES ARTtSTES FRANÇAtS
choquant meme, qu'on les dote d'une ap-
pellation réservée à des hommes tels que
Carrière, Besnard, Rodin, Whistler, Claude
Monet ou Constantin Meunier. Anzmz tv/Qz/e.
L'année dernière, à pareille époque, au
nom du Syndicat de la Presse artistique,
j'ai adressé aux présidents des deux Salons
annuels une lettre de protestation contre un
état de choses d'autant plus scandaleux que
les membres du Jury savaient pertinemment
qu'une bonne partie des objets exposés n'é-
taient pas l'œuvre
de ceux qui les
avaient signés, et
que cette com-
plicitétacited'une
vilaine action
amènerait la dé-
cadence et la ruine
d'une institution
excellente. A la
Société Nationale
des Beaux-Arts,
notre intervention
a porté ses fruits.
Je n'en dirai pas
de même pour la
Société des Ar-
tistes Français,
où la situation me
semble s'étre ag-
gravée cette an-
née. Il n'y a pas
a insister, et mon
Donquichottisme
ne va pas jusqu'à
défendrela femme
de Sganarelle
quand elle désire
obstinément être
battue. Puisque
les artistes, les
vrais artistes, au
lieu d'émigrer en
masse, se plaisent dans la plus pénible,
dans la plus humiliante promiscuité et ac-
ceptent de rester mêlés à un effarant débal-
lage de bazar — voyez la vente ! — qu'ils
KARRHR
de leurs magasins, je ne m'en offusque nul-
lement, car la plupart se montrent intelli-
gents, honorables, actifs et bien intentionnés.
Je trouve seulement choquant, extrêmement
mi adjoignit aux Salons annuels
une section d'Art décoratif, personne
n'eut, je crois, l'intention bizarre
d'ouvrir un nouveau débouché au com-
merce et de permettre à des industriels pa-
tentés de se parer d'une notoriété artistique
à laquelle ils ne possèdent aucun droit.
Que ces messieurs fassent fortune, devien-
nent juges consulaires, décrochent force mé-
dailles aux expositions universelles et éblouis-
sent leurs contemporains par la splendeur
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