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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,1.1904

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Saunier, Charles: Un sculpteur animalier, Pierre Christophe
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https://doi.org/10.11588/diglit.36674#0195

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UN SCULPTEUR ANIMALIER

PIERRE CHRISTOPHE
A Æ ÉPHisÉE pendant plus de deux mille
iVi années, l'étude sincère de l'animal a
repris droit de cité en art. C'est là un des
mérites du dernier siècle.
Il faut, en effet, remonter jusqu'aux
Egyptiens et aux Assyriens pour trouver,
avant le XIX*= siècle, une compréhension
raisonnée de la force, de la beauté ou dé-
corative ou purement sculpturale de la faune.
A de rares exceptions près, ce que l'on a
produit entre ces deux époques extrêmes
n'est que fantaisie.
Les artistes grecs, épris exclusivement
de rythme et d'harmonie, furent peu sen-
sibles aux allures imprévues de l'animal.
Seul, le cheval, compagnon des héros, trouva
grâce devant eux. Encore l'idéalisèrent-ils
bien vite.
Puis ce fut l'oubli.
La figure de l'homme, seule, préoccupe
les Romains. Les lions les intéressent au
cirque, non en statuaire. Ont-ils à les re-
présenter, à les faire intervenir en tant que
symbole, ils s'en tiennent à un type con-
ventionnel, sans vie ni naturel, qui se per-
pétue à travers les siècles et aboutit, pour
l'amusement de nos yeux et de notre esprit,
à ces guignols de pierre qui roulent une
boule ou vomissent de l'eau et dont le pa-



lais de l'Institut conserve quatre types iné-
narrables.
Le spiritualisme du moyen âge empêche
les artistes médiévaux, pourtant si observa-
teurs, de s'intéresser à la réalité de la faune.
Les types auxquels ils font jouer un rôle


dans les scènes légendaires qui ornent les
chapiteaux de colonnes sont presque tou-
jours chimériques. Leur anatomie arbitraire
est empruntée à l'homme, au lion, au che-
val, au vautour. Figures apocalyptiques, elles
sont la négation de la réalité, de la vie. La
Renaissance marque un progrès. Tandis que
Verocchio, que Léonard de Vinci, chargés
de modeler des statues équestres de princes
et de condottières, poussent fort loin l'étude
du cheval, créent le type de ces coursiers
solides sur lesquels sont si bien d'aplomb
les chevaliers bardés de fer, les sculpteurs
français, principalement ceux des châteaux
de la Loire, se plaisent à fixer soit la grâce
des animaux domestiques, soit la svelte al-
lure de ceux qui peuplent les guérets et les
 
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