DOI Artikel:
Thomas, Albert: La sculpture au Salon: (Société Nationale)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.36674#0281
LA SCULPTURE
AU SALON
(SOCIÉTÉ NATIONALE)
T. ROQUHS
R/zzçzze/Zc
/^\UAND on entre au Salon de ta Aoczefé
A^u^zozzzt/e, on parcourt, on interroge ta
rotonde, tes vestibutes, tes deux jardins ver-
doyants où se trouvent disséminés les statues
et tes bustes, avec ta même hâte, ta meme
curiosité impatiente que l'on faisait naguère
E. BEETZ
des salles de peinture, en quête de Puvis de
Chavannes : « Rodin expose-t-it cette année?
Où est Rodin? )< C'est que Rodin, à t'exempte
du divin Puvis, représente toute une concep-
tion, toute une époque d'art et que Rodin
seul tiendrait lieu de Saton, mais qu'it ne
saurait y avoir de Saton sans Rodin.
Aussi, l'œuvre du maître une fois
découverte, comme on s'attarde de-
vant elle, comme on se recucitte,
comme on ouvre largement son àme
pour recevoir l'impression de beauté.
Les autres artistes peuvent attendre.
A tout à l'heure les représentations
originales et fines, les notations dé-
licates, les arabesques harmonieuses
qui vont amuser notre esprit au
passage, émouvoir un instant notre
sensibilité, donner à notre rêve l'oc-
casion d'un bref essor vers les pays
chimériques ; à tout à l'heure les
Aman-Jean et les La Touche, et les
Blanche et les Lavery, et même les
Sargcnt et les Besnard. Nous souhai-
tons d'abord la création puissante
et belle qui nous rendra en son in-
tégrité la vie belle et puissante, qui
nous fera concevoir l'éternel et nous
fournira le meilleur critérium pour
notre excursion à travers les autres
œuvres où s'expriment tant de façons
de sentir éphémères, tant de modes
fugitives, tant d'artificiels caprices.
Et nous nous arrêtons, avides de
pensée, devant /<? /Azzxeztz* de Rodin.
Assis, les pieds crispés contre
la roche abrupte, le coude droit posé
sur le genou gauche, rappelant, par
cette attitude si particulière, le dou-
Czege e? Tmzzzez/e loureux é/^o/zzz de Carpeaux, le
32g
AU SALON
(SOCIÉTÉ NATIONALE)
T. ROQUHS
R/zzçzze/Zc
/^\UAND on entre au Salon de ta Aoczefé
A^u^zozzzt/e, on parcourt, on interroge ta
rotonde, tes vestibutes, tes deux jardins ver-
doyants où se trouvent disséminés les statues
et tes bustes, avec ta même hâte, ta meme
curiosité impatiente que l'on faisait naguère
E. BEETZ
des salles de peinture, en quête de Puvis de
Chavannes : « Rodin expose-t-it cette année?
Où est Rodin? )< C'est que Rodin, à t'exempte
du divin Puvis, représente toute une concep-
tion, toute une époque d'art et que Rodin
seul tiendrait lieu de Saton, mais qu'it ne
saurait y avoir de Saton sans Rodin.
Aussi, l'œuvre du maître une fois
découverte, comme on s'attarde de-
vant elle, comme on se recucitte,
comme on ouvre largement son àme
pour recevoir l'impression de beauté.
Les autres artistes peuvent attendre.
A tout à l'heure les représentations
originales et fines, les notations dé-
licates, les arabesques harmonieuses
qui vont amuser notre esprit au
passage, émouvoir un instant notre
sensibilité, donner à notre rêve l'oc-
casion d'un bref essor vers les pays
chimériques ; à tout à l'heure les
Aman-Jean et les La Touche, et les
Blanche et les Lavery, et même les
Sargcnt et les Besnard. Nous souhai-
tons d'abord la création puissante
et belle qui nous rendra en son in-
tégrité la vie belle et puissante, qui
nous fera concevoir l'éternel et nous
fournira le meilleur critérium pour
notre excursion à travers les autres
œuvres où s'expriment tant de façons
de sentir éphémères, tant de modes
fugitives, tant d'artificiels caprices.
Et nous nous arrêtons, avides de
pensée, devant /<? /Azzxeztz* de Rodin.
Assis, les pieds crispés contre
la roche abrupte, le coude droit posé
sur le genou gauche, rappelant, par
cette attitude si particulière, le dou-
Czege e? Tmzzzez/e loureux é/^o/zzz de Carpeaux, le
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