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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,2.1904

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Aubry, Jean: Clémentine-Hélène Dufau
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https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0244

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CLÉMENT! N E-HÉLÈN E DUFAU

[ 'ART de cette époque demeure admirable
i y en sa compréhension de ia vie. Tous
iis nous ia hrent aimer : ia gravité de Puvis
de Chavannes s'unit à ia joie de Besnard,
ia vioience contenue de Rodin se relie à la
laborieuse inquiétude de Constantin Meu-
nier, la mélancolie de Bartholomé ou de
Ménard s'amplifie d'une telle dignité qu'on
ne peut laisser d'aimer la vie qui là encore
se témoigne.
Cependant la femme aura eu peu de
part à la conduite de ce mouvement. Adon-
née à l'art, son âme traditionnaiiste se laisse
étreindre des faibles soucis immédiats et
n'ose point s'échapper d'elle-même. La gran-
deur du geste de fraternel encouragement
passa au-dessus d'elle : elle ne tenta pas de
joindre sa main aux mains déjà tendues, et
sans comprendre la charité plus grande du
geste qui crée, elle ne sut traduire d'ordi-
naire que la moindre vie de ses propres
sentiments ou de ses propres préoccupa-
tions.
Trop rares quelques-unes s'affirmèrent
contraires; hune d'elles, à qui cette étude
est consacrée, accroît encore le regret de
leur petit nombre et la puissance de son
oeuvre témoigne quelle force d'autres peut-
être eussent apportée à la doctrine de la vie,
si elles eussent voulu délaisser le souci de
leur propre faiblesse pour tenter de tra-
duire au travers d'elles l'universelle gran-
deur de vivre.
Une oeuvre dont le développement se
poursuit encore sous nos yeux ne saurait
justifier par sa seule abondance le soin que
l'on prend de la définir si elle ne présentait
en son inachèvement même l'impression
d'un caractère si personnel que l'on en
peut parler presque comme d'une oeuvre
déjà lointaine et définitivement arrêtée, et
quelques considérables espérances que nous
fondions sur ses expressions futures, cette
oeuvre semble maintenant être parvenue en

un point assez haut pour qu'il soit conve-
nable de s'y arrêter quelques instants et
d'en considérer la logique et volontaire con-
duite avec l'émotion où se mêle, au sou-
venir des joies éprouvées jusque-là, le désir
des joies à venir encore inconcevables, mais
certaines.
Ceux qui n'eurent point, dès i8q5, alors
que M**c Dufau exposait son premier tableau
Lox Amochai, l'impression délicieuse pour
des passionnés d'art de se trouver en face
d'un talent assuré dont l'épanouissement de-
meure une certitude, ceux-là en respireront
encore comme le parfum en considérant
quel fut le chemin de grâce et de beauté
volontaires par où s'en vint cette jeune
femme vers les admirables compositions d'à
présent.
Ce fut une affirmation soudaine et forte.
En un cadre volontairement restreint, pres-
que sans horizon, dans l'ambiance lurni-


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