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Roseau, ...: Du style Russe: les industries artistiques de Talachkino
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0162
DU STYL E R LJ SSE
LES INDUSTRIES ARTISTIQUES DE TALACHKINO
i
une tâche fort malaisée que de
définir le caractère général de l'art
russe, de dégager ses origines et de suivre
son développement à travers les siècles pour
arriver au début du nôtre et en présenter
les nouveautés dernières de Talachkino.
Après avoir étudié tout ce que l'art
religieux et l'art rustique nous ont transmis
des mille ans que la Russie se rattache au
monde occidental par sa filiation chrétienne
de Byzance, nous sommes frappés par le
fait manifeste qu'elle ne s'en est jamais dé-
tachée et qu'elle se soustrait et se dérobe à
l'esprit de logique et d'analyse latine qui
nous est coutumière, avec cette même dé-
daigneuse et mystérieuse impersonnalité qui
caractérise le cours de l'histoire byzantine :
résultat ultime du principe chrétien appliqué
à outrance, qui place l'œuvre, l'effet tangible
de l'inspiration de i'Ayprz'?, au-dessus de
l'importance de son interprète du moment,
l'artiste.
D'abord déroutés par la rareté, pour ne
pas dire l'absence de la pierre de taille
dans l'immensité plane de la vaste Russie
(sauf le granit qui ne sert dans la construc-
tion qu'en surfaces lisses), nous voyons que
l'Art a utilisé admirablement les matériaux
indigènes secondaires : l'argile, le bois et le
lin — en laissant de côté, pour le moment,
les métaux qui abondent.
Les seuls monuments stables qui nous
sont restés du passé sont: les églises, les
cloîtres, quelque tour massive, les murs
d'enceinte des villes fortifiées. Les demeures
seigneuriales, même en ville, furent de bois,
communément. On sait qu'il y eut des sei-
gneurs qui s'érigèrent des châteaux-forts sur
les bords des fleuves qui courent vers la
mer Noire; en Petite Russie on se servit
aussi de la brique. Mais tout fut remanié et
rebâti dans la fureur de changement moderne.
Point de vestiges d'un style antérieur au
ALEXIS ZtNOVIEFF
t38
Lit
LES INDUSTRIES ARTISTIQUES DE TALACHKINO
i
une tâche fort malaisée que de
définir le caractère général de l'art
russe, de dégager ses origines et de suivre
son développement à travers les siècles pour
arriver au début du nôtre et en présenter
les nouveautés dernières de Talachkino.
Après avoir étudié tout ce que l'art
religieux et l'art rustique nous ont transmis
des mille ans que la Russie se rattache au
monde occidental par sa filiation chrétienne
de Byzance, nous sommes frappés par le
fait manifeste qu'elle ne s'en est jamais dé-
tachée et qu'elle se soustrait et se dérobe à
l'esprit de logique et d'analyse latine qui
nous est coutumière, avec cette même dé-
daigneuse et mystérieuse impersonnalité qui
caractérise le cours de l'histoire byzantine :
résultat ultime du principe chrétien appliqué
à outrance, qui place l'œuvre, l'effet tangible
de l'inspiration de i'Ayprz'?, au-dessus de
l'importance de son interprète du moment,
l'artiste.
D'abord déroutés par la rareté, pour ne
pas dire l'absence de la pierre de taille
dans l'immensité plane de la vaste Russie
(sauf le granit qui ne sert dans la construc-
tion qu'en surfaces lisses), nous voyons que
l'Art a utilisé admirablement les matériaux
indigènes secondaires : l'argile, le bois et le
lin — en laissant de côté, pour le moment,
les métaux qui abondent.
Les seuls monuments stables qui nous
sont restés du passé sont: les églises, les
cloîtres, quelque tour massive, les murs
d'enceinte des villes fortifiées. Les demeures
seigneuriales, même en ville, furent de bois,
communément. On sait qu'il y eut des sei-
gneurs qui s'érigèrent des châteaux-forts sur
les bords des fleuves qui courent vers la
mer Noire; en Petite Russie on se servit
aussi de la brique. Mais tout fut remanié et
rebâti dans la fureur de changement moderne.
Point de vestiges d'un style antérieur au
ALEXIS ZtNOVIEFF
t38
Lit