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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

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No. 60 (16 Juin 1888) – No. 69 (18 Août 1888)
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Deuxième année. — N° (50

LE NUMERO : 15 CENTIMES

1(5 Juin 1888

L'ART FRANÇAIS

j^Lftiôtiquc J^rbîiomniUiirc

Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE N C'c, par leur procédé de Glvptographie

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 francs; six mois, 5 francs. — Départements : un an, ÎO francs; six mois, 6 francs.

Salon de 1888

La Légende- de saint Denis, de M. Paul Delance, et la d\Cort d’un
héros, de M. Nils
Forsberg, ont paru
dans le dernier nu-
méro de Y Art fran-
çais. Ces deux toiles,
on le sait, ont été
récompensées d’ une
manière exception -
nelle, puisqu’elles ont
valu à leurs auteurs les
deux seules premières
médailles qui aient
été décernées de -
puis plusieurs an-
nées. Cette faveur
toute spéciale est-elle
justifiée ? L’opinion,
ici, est-elle d’accord
avec le jury ?

En ce qui concerne
l’œuvre de M. De-
lance, on peut dire
que c’est l’opinion
publique elle-même
quia dicté la détermi-
nation de Messieurs
les jurés. Dès le pre-
mier jour, en effet, la
Légende de saint Denis
a produit cette «sen-
sation » qui ne va
guère sans la qualité
suprême d’une œu-
vre : la maîtrise.

Il faut bien recon-
naître que le peintre
a abordé de Iront les
plus hautes difficultés
de son art, et qu’il
en a triomphé. Cer-
tes, par le natura-
lisme qui sévit, il
était assez téméraire

, J. TURCAN. -

de nous montrer un

décapité portant sa tête dans ses bras et se promenant tranquille-
ment sur un chemin vicinal. Comment nous faire croire à cette
mauvaise plaisanterie ?

Comment ? Mais, en « reconstituant la scène », simplement et

sincèrement. Avant d’avoir vu le tableau, je vous avoue que je
me refusais encore à admettre ce miracle pieusement rapporté par
les écritures. Mais depuis que je l’ai vu, depuis que M. Delance

m’a prouvé qu’un
homme pouvait mar-
cher le plus naturel-
lement du monde en
se r r a n t d a n s ses m a i n s
sa tète fraîchement
tranchée , j’ai senti
s’évanouir mes der-
nières indécisions.
J’y crois désormais, à
cette singulière his-
toire qui avait déjà
inspiré tant de pages.

M. Delance y a
cru, je puis bien v
croire à mon tour.
Ah ! si l’Eglise sa-
vait recourir à des
artistes de cette va-
leur, comme elle au-
rait bientôt retrouvé
sa splendeur des
grands siècles ! Les
Rubens, les Véro-
nèse, les Raphaël, les
Murillo, les Le Sueur,
n’ont-ils pas contri-
bué pour beaucoup à
la propagation du
dogme ?

Il n’est pas jus-
qu’au ‘Baptême du
Christ, de notre
grand Corot, qui,
perdu dans une cha-
pelle sans lumière,
presque ignoré, vi-
sité seulement de
quelques initiés, ne
vaille à lui seul les
sermons les plus élo-
quents.

La Légende de saint
Denis, en mêlant la
vie réelle au mysticisme religieux, a donc résolu ce problème : de
nous faire accepter l’impossible. L’auteur a si bien décrit l’étonne-
ment de ces paysans qui rencontrent le saint personnage, la piété
de ces femmes qui s’agenouillent et tombent en puères; il a si

DE iSSS

L’Aveugle et le Paralytique.
 
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