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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

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No. 70 (25 Août 1888) – No. 79 (27 Octobre 1888)
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Deuxième année. — N° 75

LE NUMÉRO : 15 CENTIMES

20 Septembre 1888

L'ART FRANÇAIS

JUcuitc jpïvtistiqitc Jsf^fbïromaïtrtirc

Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTllE & Cie, par leur procédé de Glyptographie

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 francs; six mois, 5 francs. — Départements : un an, 10 francs; six mois, 6 francs.

Nos Illustrations

Nous avons déjà signalé, dans notre dernier numéro, la statue
de M. Ludovic Durand, Espé-
rance ! qui figure à l’exposi-
tion des artistes bretons et
normands.

C’est cette statue dont VArt
français publie aujourd’hui la
reproduction.

Si l’on se rappelle la svel-
tesse, la gracilité de la figure
qui, dans le tableau de M.Pu-
vis de Chavannes, symbolise
aussi l’Espérance, on sera cer-
tainement frappé de la plan-
tureuse beauté de cette figure-
ci. Autant celle du maître-
décorateur est idéalisée, au-
tant celle de l’excellent scul-
pteur affecte le dessin le plus
réaliste. Il y a là un singulier
conflit de tempéraments.

D’ailleurs, ni l’une ni l’au-
tre de ces «Espérances» ne
verse dans le couplet d’opéra-
comique, qui a tant abusé du
sentiment susdit. L’une, celle
du peintre, est d’un style no-
ble et marque une aspiration
élevée. Elle est d’une écriture
grave et fine. Elle reflète bien
la foi dans l’avenir. Plutôt que
de donner à sa bouche un
sourire qui en eût dérangé la
parfaite symétrie, l’artiste a
simplement placé une fleur
dans la main de son Espérance.

Toute autre est la concep-
tion du sculpteur. Hardie,su-
perbe, belle comme Diane aux
narines frémissantes, VEspé-
rance de M. Ludovic Durand
est plus vraie, plus tangible,
moins idéale, en un mot. Celle-ci est humaine. Elle ne dit pas
précisément ce qu’elle doit dire. Elle exprimerait tout aussi bien le
patriotisme, l’amour de la liberté, l’enthousiasme, la gloire.
Ce qu’il y a de certain, c’est qu’elle dit quelque chose, elkJiussi.

A l’exposition des artistes bretons et normands, VEspérance
occupe la place d’honneur, dans la section de sculpture, comme
les admirables Portraits de M. Ribot dans la section de peinture.
Car le maître de la Comptabilité a tenu sa promesse, et, depuis

quelques jours, deux de ses
ouvrages figurent parmi les
toiles de ses jeunes confrères.
Jamais M. Ribot n’avait atteint
à plus de puissance de couleur,
ni à plus d’intensité vitale que
dans ces portraits merveilleux
qui, ainsi que nous le disions
dernièrement, suffiraient au
succès de l’exposition nou-
velle.

Dans la grande mêlée des
écoles et des tendances con-
tradictoires, M. Ribot a su
demeurer constamment en
dehors des partis (si le mot
n’est pas prétentieux). Il s’est
affranchi de toutes les con-
ventions, de toutes les for-
mules et, dès ses débuts, a
arboré le drapeau ^e l’indé-
pendance absolue. Tout au
plus distinguerait-on , dans
certaines de ses toiles, comme
un ressouvenir de la peinture
de Ribera. Mais on reconnaît
bien vite que le maître de
Bois-Colombes, lui aussi, a
sa manière personnelle, de
même qu’il a son charme, sa
magie, que nul ne lui saurait
disputer.

Signalons également l’en-
voi de Mlle Louise Ribot : un
groupe de figures des plus
intéressantes.

Parmi les ouvrages remar-
qués à l’exposition dont nous
parlons, il n’est que juste de
citer encore les peintures de
Mmc Le Fustec, d’un coloris
chaud et vibrant, et d’un dessin plein d’élégance; celles de
M. Krug, qui s’est affirmé dans les genres les plus divers; les
marines si limpides de M. Guillemet et de Mme La Villette, et
enfin les toiles de MM. Léandre, Fouace, Chaillou, Yan Dargent,

EXPOSITION DES ARTISTES BRETONS ET NORMANDS

Ludovic durand. — Espérance.
 
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