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l’art français

8

tion anti-artistique au premier chef, que de vouloir imposer à un
homme un ordre d’idées donné.

Un romancier ne relève que de sa conscience et s’il lui convient
de nous retracer une douleur, quand un autre se complaît à pein-
dre une joie, où est le m.d ? Toutes deux ne sont-elles pas de ce
monde ? et la première plus que l’autre encore 1

La sincérité, tout est là, et je ne suis pas bien sûr que le talent
n’en soit pas un effet au lieu d’en être une cause.

Ayons nos préférences ou plutôt nos consonnances, mais
quand il faudra juger, croyez-moi, gardons nos anathèmes poul-
ies menteurs.

Or, en ce Simple, il n’est pas un mot qui ne vienne de l’âme.
L’écrivain a vécu tour à tour ses différents personnages pour en
fixer les moindre nuances, et c’est r bon escient qu’il nous en redit
les illusions exquises ou les déceptions poignantes

Aussi nous a-t-il mis en présense d’une œuvre d’art où se trahis-
sent seulement les quelques tâtonnements inévitables d un début.

Stéphane, par exemple, discute parfois un |. eu longuement avec
lui-même. La gradation de ses sentiments semble trop mathé-
matiquement alignée ou du moins la marche ascendante en est
trop logique, faute de transitions adoucies qui nous eài dissimu-
lent les étapes.

La forme n’est point encore entièrement dégagée desinfluences
subies, mais la personnalité s’affirme ass z pour faire prévoir un
affranchissement prochain. Le style est net, rapide, remarquabL-
ment clair et la justesse de la conception entraine toujours celle
du mot.

Enfin, je vais commettre une grosse indiscrétion en disant que
M. Estaunié met la dernière main à un livre parfait, écrit en
connaissance de cause, un livre tel, en un mot, que les amis eux-
mêmes n’en pourront plus dire de mal.

GÉRARD DE BEAUREGARD.

--

DEUX EXPOSITIONS

L’Exposition internationale comprenant les récents ouvrages de dix-
neuf artistes seulement, vient de s’ouvrir à la galerie Georges Petit, et
durera jusqu’au 28 janvier.

Les artistes exposants sont : MM. René Billotte, Montenard, Emile
Barau, Blanche,, Point, Marcelin Desboutin, Pierre Lagarde, Stewens,
Edelfelt, Forain, Dauphin. Norbert Gœneutte, Dannat, Laurent-Des-
rousseaux, E. Dinet, Kroyer, Sisley, Louis Dumoulin, Zorn.

Chacun d’eux est représenté par un groupe de peintures ou de pastels,
permettant de juger immédiatement de la variété et de la souplesse du
talent de l’auteur.

Nous ne voulions que signaler aujourd’hui cette exposition originale,
en même temps qu’un autre « petit Salon », à peu près du même genre,
organisé dans la galerie Durand-Ruel, rue Laffitte et rue Le Peletier, et

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également fort intéressant.

Nous reviendrons, dans notre prochain numéro, et avec plus de
loisir, sur ces deux manifestations artistiques.

-X -.tÇn— è-

pCHOS Jh. R TI S T I E S

Eugène Lami, le peintre d’histoire, un des maîtres de l’aquarelle, est mort
la semaine dernière, à l’âge de 90 ans.

Rappelons, parmi ses ouvrages les plus connus ; Cromwell, une Mêlée dans
les Balkans, la Course au clocher, Y Attelage rustique, Marie Stuart retrouvant le
corps de Douglas, etc, etc..

Plusieurs tableaux, du célèbre artiste figurent aux Musées du Luxembourg
èt de Versailles.,

Nous apprenons également la mort de M. Eugène-Louis Charpentier, pein-
tre d histoire et de batailles. Il était né à Paris le Ier juin 1811, et avait eu
pour maîtres François Gérard et Léon Cogniet, M. Charpentier, après avoir
débuté au Salon de 1831 par une scène tirée de Walter Scott, la Reine Béran-
gire, continua d’exposer alternativement des sujets militaires ou historiques,
jusqu au dernier Salon où on voyait encore de lui unt Charge de cuirassiers et
un 1Dragon en vedette. Il remporta une médaille de 3e classe en 1841 pour ses
manœuvres à.'artillerie à cheval et un rappel en 1857 pour la Bataille de la Thcher-
naèa. Plusieurs de ses œuvres sont classées dans les Musées publics : Y Armée
française au grand Saint-Bernard est au Musée de Lyon; 1 Ecole Polytechnique à
la bataille de Paris, au Musée de Boulogne-sur-Mer; le Général Despreç-Grassier
à Gravelotte en et le Duc d Orléans davant la citadelle d'Anvers sont dans
les galeries de Versailles ; la Prise de la Moskozua à la présidence du Sénat.
M. Charpentier était chevalier de la Légion d’honneur.

X

Le Comité de la Société des Artistes français, dans son Assemblée générale
du 22 décembre, a entendu la lecture des rapports ordinaires et les a
approuvés.

Dans la prochaine assemblée, fixée au 27 décembre, aura lieu le vote poul-
ie renouvellement du comité, comprenant 50 peintres, 20 sculpteurs, 10
architectes et 10 gravures, pour les années 1891, 1892 et 1893.

X

Une triple élection a eu lieu samedi dernier, à la Société des Pastellistes
français,'en remplacement de John-Lewis Brown et d’Emile Lévy, décédés,
et de M. Luc Olivier Merson, démissionnaire.

Ont été nommés ; MM. G. Latouche, Rosset, Granger et René Billotte.

Nous ne pouvons que féliciter la Société des pastellistes, car les trois nou-
veaux élus comptent parmi les meilleurs artistes de ce temps.

M. René Billotte,. élève de Fromentin, expose depuis 1878 des paysages
baignés de lumière et donnant fidèlement l’impression de la nature.

M. G. Latouche a été également très remarqué aux expositions de ces
dernières années et a vite conquis ses médailles par l’élégance de son dessin
et la délicatesse de son coloris.

M. Rosset-Granger est un peintre de fleurs apprécié et classé.

Dans la même séance, la Société des Pastellistes a décidé, sur la propo-
sition de son président, M. Roger Ballu, d’organiser une vente au profit de la
veuve et de la fille de John-Lewis Brown, le peintre récemment décédé. La
société va faire appel à tous les artistes, sans distinction de genres, et elle
compte sur leur concours dévoué. La situation dans laquelle se trouve la
famille du peintre Lewis Brown est extrêmement délicate et digne d’intérêt.

X

L’Académie des Beaux-Arts a désigné pour sujet du concours Achille Leclère,
un Musée de Sculpture. Ce concours sera ouvert le 29 décembre à l’Ecole des
Beaux-Arts, Le programme détaillé est mis à la disposition des concurrents
depuis le 13 décembre; il comporte le plan d’un Musée destiné à soutenir les
œuvres de trois époques différentes : anlique, moyen-âge et moderne. La
façade, qui doit comporter une certaine richesse, serait décorée de fragments
divers de sculpture qui contribueront à expiimer la destination de l’édifice. Le
monument n’excèdera pas 70 mètres dans sa plus grande dimension. Le juge-
ment définitif aura lieu le samedi 7 mars.

X

Dans sa dernière séance, l’Académie des Beaux-Arts a décidé qu’à l’avenir
la date des envois de Rome sera fixée: peur Renie, au mois d’avril; pour
Paris, au mois de juin.

L’Académie entend ensuite la lecture d’une notice écrite par M. Henner sur
la vie et les travaux de M. Cabanel, son prédécesseur.

X

L’Union des femmes peintres et sculpteurs a pris la résolution de res-
treindre, à l’avenir, l’étendue de ses expositions, et de présenter deux noms à
l’élection du jury du Salon des Champs-Elysées.

De plus, il a été décidé qu’un jury présiderait, désormais, à la réception des
ouvrages aux expositions annuelles des Femmes Peintres et Sculpteurs. Ce
jury sera composés de membres de droit (sociétaires récompensées au Salon,
ou ayant exposé cinq fois), et de membres désignées au sort parmi les socié-
taires de bonne volonté.

Ont été désignées à cet effet par la voie du tirage au sort, Mm« <je Gous-
saincourt, Hesbert, Rey, Salard, Bergerot, Bernamont, Turner, Réal del Sarte,
Berria Blanc, Yasselon.

L’Administrateur-Gérant : SILVESTRE
TypograpbL SILVESTRE & Cic, rue Oberkampf, yyr ® Paris.
 
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