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Cinquième année. — N° 220.

LE NUMÉRO : 25 CENTIMES

SAMEDI 11 JUILLET 1891

L'ART

Revue

Directeur littéraire :

FRANÇAIS

Artistique Hebdomadaire

Directeurs artistiques:

FIRMIN JAVEL

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

SILVESTRE & Cie

ABONNEMENTS. — Paris & Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs.

Union Postale : un an, 1S francs; six mois, 8 francs

SALON DES CHAMPS-ELYSÉES

Il semble que M. Bouguereau ne
sur cette touchante infortune.

— « Hélas ! s’écriait un jour Paul
t,Amours de Hamon, l’enfant vieillit <

se soit pas suffisamment attendri

de Saint-Victor en considérant les
il vieillit sans grandir ; sa grâce
s’étiole, sa gentillesse se grime,
son atticisme grimace. De grec
qu’il était, il s’est fait helléniste.
Ce n’est plus qu’un vieux mar-
mot qui poursuit les papillons
deCythère, un Dictionnaire d'an-
tiquités sous le bras. J’aime
mieux les amours de Boucher...
ceux-là du moins n’ont pas fait
leurs classes... »

L’Amour mouillé, de M. Bou-
guereau,pourrait bien avoir passé
déjà un an ou deux dans un
lycée... de filles ! Et, à son
sourire pervers, on voit que le
petit drôle a mis le temps à
profit.

SALON DU CHAMP-DE-MARS

M. Richon-Brunet, un tout
jeune artiste, a débuté il y a
quelques années et il obtenait une
mention honorable au Salon de
1888 avec une scène déjà em-
pruntée au monde des marins.
M. Richon-Brunet s’était inspiré
de cette page de Pierre Loti où
il est dit que « les mères et les
veuves des marins passent, cou-
vertes de leurs longs manteaux
de deuil, comme des avertisse-
ments noirs ». Le peintre sem-
blait avoir emprunté à l’écri-
vain non seulement sa vision
subtile, mais encore sa forme
imagée et suggestive. U ne
l’avait pas « imité » toutefois.
Il avait, lui aussi, trouvé sa note
personnelle.

Il nous revient, au Champ-de-
Mars, avec une nouvelle scène
maritime : En relâche à Camaret
(La soupe). Cette fois, le jeune
artiste est en pleine possession
de sa manière. Il s’est fortifié
dans les positions conquises dés
ses brillants débuts. On ne sau-
rait imaginer physionomies plus
vivantes que celles de ce vieux
marin et de ce petit mousse occupés à préparer leur modeste
repas.

Quant au paysage qui encadre cette scène, il est empreint d’un
charme saisissant. C’est une profilée de vieilles maisons aux toits
anguleux et de hauteur inégale qui se développent dans une atmos-
phère très calme, entre le ciel et la mer.

f.j:

L'Amour mouillé, de M. \V. Bouguereau, est d’une pureté de forme
absolument antique. A cet égard, on ne peut qu’admirer cette presti-
gieuse habileté de main dont le maître a déjà donné tant de preuves.
On désirerait seulement, dans un thème comme celui-ci, une pointe
d’émotion.

Le vent, la pluie et l'orage

Contre Y enfant faisaient rage ;

« Ouvres, dit-il, je suis vu... »

Un des artistes qui ont réuni
d’honneur, M. Benjamin-Cons-
tant, a exposé cette année deux
portraits , remarquables tous
deux par le goût de l’arrange-
ment, par la franchise du dessin,
par l’éclat de la couleur et sur-
tout par une liberté d’exécution
qui semble exclure tout effort.
Nous offrons aujourd’hui à nos
lecteurs l’un de ces portraits,
que le jeune maître a bien voulu
nousautoriser à reproduire : c’est
celui de MmcBenjamin-Constant.

Nous avons eu plus d’une fois
l’occasion de le remarquer : les
peintres mettent toujours une
sorte de coquetterie à fixer sur
la toile la grâce et la beauté de
celle dont ils ont fait la compa-
gne de leur vie. Ce sentiment,
fort naturel après tout, est en-
core visible ici. Hâtons-nous de
reconnaître que l’artiste a été
admirablement servi par le carac-
tère de ce profil élégant et aris-
tocratique , auquel une cheve-
lure d’une blancheur précoce ou
artificielle ajoute comme un
accent de puissante originalité.

Le Portrait de Mmc Benjamin-
Conslant est une page hors de
pair dans l’œuvre du jeune
maître. 11 est d’un noble style
et il nous restitue les grandes
traditions des peintres qui se
préoccupaient, tout en imitant
le beau naturel, d’imprimer à
leurs portraits un sentiment
d’art décoratif.

le plus de voix pour la médaille

SALON DE 1891 (Champs-Elysées).

Bleu cl blanc, par M. Coëssin
de la Fosse, est l’émouvant récit
d’un épisode des guerres de la
Chouannerie. C’est l’interroga-
toire d’un prisonnier ou la récep-
tion d’un parlementaire. Peu
importe le sujet exact. Ce que
nous voulons retenir de ce
tableau, c’est que M. Coëssin de
la bosse y a montré une fois de
plus des qualités de peintre , et
l’aventure est malheureusement
assez rare parmi nos annalistes
militaires.

Bfnjamin-Constant.— Portrait de Mmc Benjamin-Constant.
 
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