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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 5.1891-1892 (Nr. 210-261)

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No. 243 (19 Décembre 1891) – No. 249 (30 Janvier 1892)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26595#0306
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L’ART FRANÇAIS

NOS ILLUSTRATIONS

M. Hagborg est un des artistes suédois qui ont le plus rapidement
conquis, chez nous, leurs lettres de grande naturalisation. Son ZMineur
donnera, par la concision du dessin, par la justesse du mouvement,
par l’expression intense du regard, une idée exacte et générale de la
manière très personnelle du peintre.

A côté de cette page remarquable, due à un artiste étranger., en voici
trois signées de noms bien français.

C’est d’abord le tableau de M. Alexandre Bloch: les Francs-Tireurs,
qui est littéralement la paraphrase de cette exhortation de Victor
Hugo :

« O francs-tireurs, allez, traversez les halliers, passez les torrents,
profitez de l’ombre et du crépuscule, serpentez dans les ravins, glissez-
vous, rampez, ajustez, tirez, exterminez l’invasion. Défendez la France
avec héroïsme, avec désespoir, avec tendresse. Soyez terribles, ô
patriotes ! ».

C’est, ensuite, un Coin de Taris, -de M. René Billotte. Par un soir
d’hiver, l’excellent artiste s’est plu à transcrire la froide brume enve-
loppant d’humidité les maisons aux murs gris, apaisant les violences
des rouges et des jaunes qui s’étalent çà et la, sur une enseigne de
déménageur ou sur la devanture d’un marchand de vins. Quel coloriste
et quel artiste, que M. Billotte !

Enfin, on trouvera, dans le présent narpéro de Y Art Français, une
figure nue: Bacchante endormie, de M. Philippe Parrot, d’un joli senti-
ment décoratif en ce vaste coquillage nacré où le peintre l’a enchâssée
comme une perle. Mais, pourquoi cet œil ouvert, alors que le catalo-
gue dit textuellement: Bacchante endormie ?

Est-ce que, là aussi, il y aurait une coquille?

IMPRESSIONNISTES ET1 SYMBOLISTES

C’est' fini de rire, ou à peu près, des jeunes artistes en rébellion
contre l’art conventionnel. Que cette attitude soit sincère — ou
systématique — nous devons nous tenir à la première hypothèse.

Ils. sont sincères, en,effet, ces jeunes,gens épris du vrai, et qui
cherchent à traduire leurs visions librement, sans souci des tra-
ditions. Impressionnistes si l’on veut, leurs impressions —à part
quelques excentricités, quelques extravagances ou s’attardent
notamment les « pointillistes » — sont d’une saveur étrange, ont
une vibration neuve et franche, un accent original et qui mérite
votre attention.

Les Symbolistes, eux aussi, sont de bonne foi. Ce sont des
rêveurs qui tentent de communiquer à notre âme les hantises de
la leur. Ce Sont des poètes, et leurs essais ne manquent point
d’harmonie. Leur but, dit, en une préface très curieuse notre
jeune confrère M. Gaston Lesaulx, est « de taire passer dans le
cerveau du public, enfin accessible à la mystérieuse pensée, le vol
infini des Rêves et Y infini génial des verbes fui m s. »

Est-ce à dire qu’ils y aient réussi ?

Ils l’ont entrepris, du moins, et ce n’est pas nous qui les blâ-
merons. Chacun est libre de se pâmer d’aise devant cette pein-
ture inédite, qui bouleverse toutes les habitudes visuelles et vous
entraîne à une involontaire méditation. Nous laisserons le rire à
d’autres, si vous le permettez.

Dans la petite et très intéressante exposition organisée, rue Le
Peietier, .47, par M. Le Barc de Bouttevilie, il y a des sujets
d’étude à côté de choses parfois enfantines, gro'esques, absolu-
ment folles. Au tond, cela est moins fou, moins grotesque et
moins enfantin que les trois quarts des ouvrages admis, chaque
année, aux grandes expositions. Il y a, disons-nous, des sujets
d’étude. Il y a môme des œuvres de premier ordre.

Sur ce, nous nous bornerons, faute d’espace, à citer MM, An-
quetin, Willette, E. Bernard, Bonnard, Denis, Duke, Giran-
Max, Lepère, Ranson, Roy, Toulouse-Lautrée, Paul Vogler, etc,
parmi les triomphateurs de cette très artistique manifestation.

F, J.

L’EXPOSITION INTERNATIONALE DE PEINTURE

L’Exposition internationale vient de s’ouvrir, comme chaque année,
dans la galerie Georges Petit. Un de nos confrères disait, comparant
cette exhibition à celle de la rue Le Peietier: « Là-bas, on cherche le
nouveau dans l’inconnu, ici, on le cherche dans le connu.» Distinction
un peu subtile, peut-être, en ce sens que dès qu’il y a recherche, il
y a aspiration vers l’inconnu. Cependant, on ne peut nier que les
internationalistes soient, en général, des peintres déjà acceptés et même
cotés. Il y a là MM. Alfred Stevens, Zorn, Edelfelt, Kroyer, qui repré-
sentent l’art flamand, finlandais, danois, et il a MM. René Billotte,
Monteuard, Pierre Lagarde, Marcelin Desboutins, Norbert Gœneutte,
Laurent Desrousseaux, Louis Dumoulin, Dinet, Point, Léandre, Sisiey,
Lebourg, Dauphin, etc., qui, de leur mieux, personnifient l’art français.

M. Billotte, dont nous publions un très beau paysage parisien,
s’affirme par une série d’ouvrages d’un charme soutenu. C’est toujours
Paris ou la banlieue, ou quelque site pittoresque remarqué au hasard
d’une excursion qui n’est jamais bien lointaine, c’est toujours un tour-
nant de Seine ou un pan des fortifications, ou un carrefour de quelque
quartier excentrique, qui inspire.et séduit cet observateur avisé, ce
peintre délicat et sobre, toujours en progrès.

M. Montenard reste le peintre du soleil, comme M. Pierre Lagarde
s’est constitué celui de la lune, comme M. Norbert Gœneutte celui des
boulevards extérieurs, comme M. Dinet celui d.e‘l’Algérie.

M. Laurent-Dcsrousseaux avec son Fond de jardin, M. Léandre, avec
ses intérieurs rustiques d’un si curieux accent, M. Ménard et M. Point,
avec de ravissantes études de femmes nues, M.V1. Sisiey, Louis Dumou-
lin, Lebourg, Dauphin, avec leurs pavsages, M. Desboutins avec son
propre portrait et ses études de figures, opposent des talents éprouvés
aux non moins remarquables envois des exotiques, savoir : ie Soleil de
minait, une toile lumineuse, où M. Zorn nous montre une vigoureuse
paysanne ramant sur un lac doré de reflets, les plages finlandaises de
M. Kroyer, les paysages de M. Edelfelt et divers tableaux, marines et
figures, de ce coloriste qu'est M. Alfred Stevens.

JÏCHOS ^ARTISTIQUES

L’Assemblée générale de la Société des Artistes français' a eu lieu la
semaine dernière au Palais de l’Industrie, sous la présidence de M. Bonn.it,
membre de l'Institut, vice-président de la Société, assisté d’un grand nombre
de membres du Comité.

M. Bonnat a lu l’allocution que devait prononcer M. Bailly, président de la
Société, empêché au dernier moment d’assister à la séance.

M. Daumet, trésorier, a rendu compte de la situation financière de la
Société et M. T. Robert-Fleury, des travaux du Comité depuis l’an dernier.

Il s’est produit un incident ; un certain nombre de sociétaires ont demandé
le rétablissement du suffrage universel pour la nomination du jury.

On sait que le jury est actuellement tiré au sort dans une liste de cent-
cinquante Hors concours, et ne doit comprendre que vingt membres, tandis
qu’autrefois, il se composait de quarante membres, nommés par le suffrage
universel.

Cette question, n’étant pas à l’ordre du jour, n’a pu être mise aux voix ;
mais le président a pris note des vœux et .réclamations qu’il soumettra au
comité, lequel probablement réunira une seconde assemblée générale, pour se
prononcer à cet égard.

X

Un Praxitèle au Louvre.

Notre musée national vient d’acquérir une fine statuette en bronze décou-
verte à Athènes sur l’Acropole et que tous les hommes compétents attribuent
,à Praxitèle.

Cette œuvre, qui appartenait en dernier lieu à M. Gulio Jambon, repré-
sente un gracieux éphèbe aux cheveux bouclés, ceints d’une couronne de
lierre, au corps couvert cfune simple nébrïde et qui s’appuie sur un thyrse.

L’Administrateur-Géraru : SILVE3TRE
Glyptographie S1LVESTRE & G'-, 97, rue Oberkampf, à Paris.
 
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