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L’ART FRANÇAIS

cation, vous avez raison de me reprocher d’avoir été ma! ou imparfaitement
élevé, et j’ai grand peur de mériter vos reproches jusqu’à la fin de mes jours ».

A cette fiére réplique, il n’est pas sans intérêt non plus de joindre
une lettre de P.-J. Prudhon, qui semble avoir pressenti le caractère de
Courbet :

« Encore une chose ; lorsqu’on connaît beaucoup de gens auxquels on est
obligé de faire sa cour, on se gâte, on perd son caractère, sa façon de voir; on
devient uniforme, petit, mesquin en les fréquentant ; on ne veut chercher qu à
leur plaire et on ne fait plus que comme tout le monde: triste dénoûment.

Si les grands maîtres avaient agi de la sorte, nous n’aurions rien à puiser dans
leurs ouvrages. Un artiste qui étudie, doit être libre ; il doit opérer d après ses
principes et d’après ses réflexions qui, pour être profondes et solides, ont
besoin de solitude.

Léonard de Vinci, cet Homère de la peinture, qui aurait donné des leçons
à Raphaël, Michel-Ange et à tous ces maîtres qui sont venus avant et après
lui, dit lui-même qu’un artiste a besoin d’être tout entier à lui, que la soli-
tude lui est absolument nécessaire pour observer plus attentivement la nature.
Enfin, ce qu’il y a de certain, c’est qu’il faut, ou se résoudre à ne rien savoir
en voyant le monde, faisant sa cour et perdant son temps, ou sacrifier le
monde et ses flatteries pernicieuses, à la science et au plaisir de devenir un
homme de talent. »

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M. LÉONCE BENEDITE

Nous sommes heureux d’apprendre que M. Léonce Bénédite,
qui occupait depuis longtemps les fonctions de secrétaire de la
conservation du Musée du Luxembourg, est nommé conservateur
de ce Musée en remplacement de M. Etienne Arago, récemment
décédé. Parmi les nombreux candidats qui sollicitaient ce poste
éminent, aucun, croyons-nous, n’était plus apte à l’occuper que
notre distingué confrère.

M. Léonce Bénédite, après être sorti de l’Ecole des Hautes
Etudes, était entré dans l’administration à la suite d’un concours.

Il fût d’abord attaché au Musée de Versailles, où l’on a gardé de
son passage les meilleurs souvenirs, puis il fut adjoint à
M. Etienne Arago, que son grand âge réduisait à un rôle de plus
en plus effacé. M. Bénédite, au contraire, jeune, actif, intelligent,
très dévoué à la tâche lourde et à la fois délicate qui lui incom-
bait, s’efforça de réformer et d’améliorer sans cesse, en dépit des
entraves et des empêchements que lui opposait la terrible routine
administrative. On lui doit notamment la création d’une section
de gravure en médailles qui, toute récente encore, compte déjà
nombre de chefs-d’œuvre. Bientôt, le public sera admis à visiter
une collection de dessins également formée par le nouveau con-
servateur, et nous croyons pouvoir affirmer qu’elle sera d’un
haut intérêt. En la créant, M. Bénédite a voulu donner aux visi-
teurs l’idée initiale de la plupart des ouvrages de peinture exposés
au Musée. Ces dessins seront, en effet, les « premières pensées »
des tableaux les plus remarquables et deviendront, pour l’histoire
de l’art moderne., une série de précieux documents.

Nous aurons prochainement l’occasion d’étudier, avec plus de
loisir, le programme de réformes de M. Léonce Bénédite, mais
nous tenions, dès aujourd’hui, à féliciter sincèrement et le nou-
veau conservateur du Musée du Luxembourg et le Ministre cou-
rageux et avisé qui n’a pas craint de placer, à la tête du Musée des
artistes vivants, un jeune ! F. j.

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Echos ^/Artistiques

LE JURY DU SALON

La Société des Artistes français a complété, le 19 mars, la liste des 150
« hors concours » qui formeront le grand jury. On se souvient que des élec-
tions avaient déjà eu lieu à cet effet, le 10 mars, et qu’aucun des élus n’avait |

obtenu la majorité exigible. En conséquence, on a dû procéder à un nouveau
scrutin après avoir décidé que la majorité « relative » suffirait cette fois. li y
avait 209 votants.

Voici les noms des artistes élus :

MM. Toudouze (115 voix); Monginot (114)4 Lobrichon (ni); Jean
Benner (107) ; Baschet (105) ; Lucas (99) ; Bertaux (98); Allongé (96) ; Mail-
lart (96) ; Delacroix (91) ; Truphème (91) ; Guilioux (87); Marius Roy (87) ;
Le Sénéchal (86); Emmanuel Benner (85); Outin (85); Chigot (80"
Tanzi (85) ; Frère (84). ° ' ’

Dans la même séance, les noms des membres du jury de peinture pour le
Salon de 1892 ont été tirés au sort.

Voici les noms des jurés titulaires :

MM, de Curzon, Lenepveu, Cabat, J. Lefebvre, J. Breton, Vibert, Cazin
Renard, Camille Paris, Dawant, Machard, E. Lambert, Jacquet, Galland*
Gueldry, \von, Maillart, Lobrichon, Schommer, de Penne.

Voici maintenant les noms des 20 jurés supplémentaires :

MM. Carolus Duran, Veîter, Gervex, Français, Fantin-Latour, Lerolle,
Dagnan-Bouveret, Vayson, Doucet, Bergeret, Pelez, E. Breton’ Clairin’
Dupray, Le Sénéchal, Tanzi, Petitjean, Olive, Toudouze.

On remarquera que plusieurs de ces artistes font partie de la Société Natio-
nale et qu’il exposeront au Salon du Champ-de-Mars.

Enfin, le 23 mars, la Société des Artistes français nous communiquait l’avis
suivant :

Voici la composition du Jury pour le Salon de 1892 :

Président : M. Jean-Paul Laurens. — Vice-présidents : MM. Lenepveu,
Jules Lefebvre. — Secrétaires : MM. Dawant, Doucet, Renard, Schommer.
— Membres du Jury : MM. de Curzon, J. Breton, Détaillé, Bergeret, Guel-
dry, G. Jacquet, Lobrichon, Machard, Maillard, C. Paris, Pelez, de Penne,
Yvon.

X

Il a été beaucoup question ces jours-ci du docteur Michel, dont la collection
de peintures, dessins, autographes, etc. vient de se disperser à l’Hôtel Drouot.

On a dit que le docteur Michel avait été longtemps l’ami de Gustave Doré.
Voici, à ce propos, une pièce très curieuse et assez oubliée que nous
extrayons du catalogue de la vente de la collection d’autographes de M. Bovet,
dressé il y a quelques années par M. Charavay. C’est précisément un
extrait d’une lettre toute familière de Gustave Doré au docteur Michel,
à la suite d’un différend sans importance.

Voici le fragment que reproduisait le catalogue :

LETTRE DE GUSTAVE DORÉ — FRAGMENT

Nos lecteurs trouveront, dans le présent namérOj la reproduction
d’un remarquable pastel de M. Albert Maignan, figurant à l’Exposition
des Pastellistes français,'laquelle s’est ouverte le 28 mars dans la
galerie Georges Petit.

Nous y reviendrons samedi prochain.

L’Administrateur-Génvnt : SI1.VHS1RE

Glyptograpbi. SI LF HS T RE & C'*, 97, rue Oberkunipf, ù l’uris.
 
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