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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 5.1891-1892 (Nr. 210-261)

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No. 260 (16 Avril 1892) – No. 261 (23 Avril 1892)
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Cinquième année. — N» 2ül.

SAMEDI 23 AVRIL 1892

LE NUMÉRO : 25 CENTIMES

L'ART FRANÇAIS

Directeur littéraire :

FIRMIN JAVEL

Revue Artistique Hebdomadaire
Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

Directeurs artistiques:

SILVESTRE & Cie

ABONNEMENTS.

Paris & Départements : un an, 12 francs ; six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 15 francs; six mois, 8 francs.

NOS ILLUSTRATIONS

atténuations si délicates, de ses pâles harmonies, de ses fêtes discrètes,
sourd l’au-delà infini et troublant.

Le délicieux profil de jeune fille que nous publions à notre première
page est l’une des plus
récentes études de M.

J.-J. Henner. C’est une
figure exquise de grâce
et de sentiment, un
petit chef-d’œuvre de
couleur, de dessin et,
on ne saurait trop le
dire, de psychologie.

Uneâmevibre, en effet,
dans ces traits d’une
incomparable pureté.

Jamais, croyons-nous,
le maître n’atteignit à
un charme plus péné-
trant en même temps
qu’à un style plus élevé.

D’un, beau livre paru
ces jours-ci : Y Art im-
pressionniste (i), livre
d’un sincère et d’un
ardent défenseur des
modernes doctrines,

M. Georges Lecomte,
j’extrais ces quelques
lignes vengeresses où
l’art de M. Puvis de
Chavannes est juste-
ment défini :

« C’est, en effet, par
synthèses et simplifica-
tions que procède M.

Puvis de Chavannes ;
il éloigne les superflui-
tés du dessin, proscrit
les minutieusesénumé-
rations de détails, parce
qu’au lieu de concou-
rir à l’expression de la
pensée, ils l’enténè-
brent; il évite les ges-

ticulationsviolentes,les I" *' ENNEl<*

turbulences de couleurs et de lignes parce que tant de fièvre et
d’éclat nuirait à la sérénité de ces surgissements d’idées. Alors, de ses

(i) L’Art impressionniste, par M. Georges Lecomte, d’après la collection privée de
M. Durand-Ruel, i volume illustré de 36 eaux-fortes de M. A.-M. Lauget.

» Quelques esprits, que seule séduit la réalité immédiate, ont mé-
connu cet art si noble.

» Selon eux, M. Puvis
de Chavannes serait
un pitoyable coloriste,
parce que ses tons ne
chatoient pas en ac-
cords fastueux et que
la vivacité d’une palette
pimpante ne resplendit
pas en ses toiles. Mais
les distinguées euryth-
mies que réalise ce
peintre avec des lilas,
des mauves, des vio-
lets, des gris et des
ors pacifiés, ses lumi-
neux poèmes en demi-
teintes montrent qu’on
peut être un coloriste
éminent en usant des
seules nuances atté-
nuées et de très dou-
ces valeurs.

» Ils disent aussi que
M. Puvis de Chavannes
élude, par impéritie,
les difficultés du dessin.
Ils attribuent à l’igno-
rance cette volontaire
abstraction Q;es détails
inutiles à l’expression
de l’idée, ce rendu syn-
thétique des seuls as-
pects essentiels. Us ne
sentent pas que dans
les attitudes et les corps
largement dessinés sans
minuties, tous les dé-
tails de l’anatomie hu-
maine se reconstituent
aisément et que ces
contours simplifiés,très

y logiques et très exacts.

Jeune fille. . , ,’

J s animeraient vite du

feu des muscles et au gré du peintre, bientôt se compléteraient de nerfs

et d’ossatures. D’ailleurs, quand M. Puvis de Chavannes ne se soucia point

d’exprimer l’immatériel par la peinture, quand il voulut réaliser des

académies complètes, sans abstraire ni simplifier, il montra avec quelle

maîtrise il sait mettre en place et faire vivre tout le système anatomi-
 
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