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L' art ornemental: revue hebdomadaire illustrée — 2.1884

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Nr. 92 (1 Novembre 1884)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19486#0162
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158

L'ART ORNEMENTAL

« S'il est une matière impérieuse, dit M. Viollet-le-Duc, ce sont les
métaux. Il n'est que deux manières de les employer. La première consiste
à les faire entrer en fusion et à les couler dans un moule creux; on obtient
ainsi un objet concret, résistant, auquel on peut donner des formes très
variées, en évitant, autant que faire se peut, les arêtes trop vives, les angles
et les membres rectilignes qui. ne viennent pas bien à la fonte. Mais ce
procédé donne des objets d'un poids relativement considérable et ne
peut guère convenir qu'exceptionnellement si l'on met en œuvre des métaux
d'un prix élevé. Le second procédé consiste à laminer les métaux par le
martelage et.à les repousser, en raison de leur propriété malléable, jusqu'à
ce qu'on leur ait donné le modelé convenable. Les deux procédés peuvent
être employés parfois simultanément dans la fabrication d'un même objet,

Tonneau à liqueurs, en porcelaine de Saxe, XVIIIe siècle.

Ce tonneau est monté en argent ciselé et doré. Ce fut Horold, succes-
seur de Bottger, qui inaugura en Saxe le style européen. Kandler, sculpteur
habile, dit M. Jacquemart, imagina vers 17JI de faire courir sur les vases
des guirlandes en relief, puis y joignit des figures; le peintre Linderer
exécutait les oiseaux et les insectes que tout le monde admire encore. La
guerre de Sept ans interrompit l'élan du progrès ; lorsque revint la paix, il
fallut de grands sacrifices pour rétablir les choses. Dietrich, professeur de
peinture à Dresde, prit la direction artislique; les sculpteurs Luch, de
Frankenthal; Breich, de Vienne, et François Acier, de Paris, prêtèrent
mais le métal repoussé n'ayant Leur concours ; le dernier, venu vers

jamais l'aspect du métal fondu, il —jj i765, introduisit le style de Sèvres

est difficile d'obtenir un résultat /liÊrS? auprès des productions allemandes,

complètement satisfaisant par ce v iTfflL? ï ^s ^ors) une nouvelle ère de suc-

mélange des deux modes. Les par- ^ji ces fut ouverte, et la réputation des

ties fondues peuvent être réunies Je V\ porcelaines de Saxe devint euro-

par le moyen de la soudure, par /^^T^Vfj péenne.

des rivets, des assemblages. Les ^^"sé^""5^?»^ ^e sty'e ^es travaux saxons n'a

orfèvres du moyen âge ont été très ^^^W/^^^^/u^-^7/'''=~~- Pas besoin d'être décrit : chacun

discrets dans l'emploi de ces expé- /T^^^^/Jv ^Tit t^f^^^/^^ connaît les vases à composition

dients, et, autant que possible, leurs ffffck f/f '(filÎÈÉ^mÊ \l\ " ^{f^^it rocaille exubérante, les surtouts,

fontes sont faites d'un jet. Mais la (((^lll Ililt^BË^Ur 4- il^^llnl '\lltl 'eS ^^élabres gigantesques et les

soudure est particulièrement propre ///^V/// lllêj^Ê^llil ^ \\\\ m! <\\\\ v^ÊÈ\ girandoles luxueuses surchargées de

à la confection des objets composés ijl ^ | ^ j '''^1^' jl| {Kjjj I |l| u]| 1 fleurs coloriées; on connaît égale-

de pièces martelées, étirées, repous- | [ ^ I ^Jp^ É jjj Jjw' il ^ I ment les figures et les groupes line-

sées, et ils ont porté très loin cette j-^- ' - Mj [I ^(^^/' l|| f| 'fjjf ê ment modelés, peints avec un soin

industrie qui exige une grande habi- 1 ^g^l|^^Si^gfc'«^^:f^p.l8 "r* f/i minutieux et marqués au coin de

leté et une expérience consommée. ^^^^^^^ç^s^^S^^^^gffi^^m ^^SÉp toutes les hardiesses et de toutes

En effet, lorsqu'il s'agit de souder ^^^^^^fejgp^^^^a^^wHp^^sa' <g^o|jL les fantaisies,
des pièces minces et délicates de

métal, la chaleur modifie la forme ^"^^^^[^^É^^^^^^\?'^^^^^^Wf '''' Motifs décoratifs.

de ces pièces et peut même les /'/\^^^mP>^ '/ v'^-

fondre. D'ailleurs, ces orfèvres du W^^WMWMW^l " CSt t0U'0UrS très inte'ressant
„ ... . f,\ <K^*r^4Sfi^*3wH«âr».- •"■ et particulièrement curieux de saisit-
moyen âge ne possédaient pas les \\ f n*pK iF ^SHKk V^^~jkr\ -'.

\ .^Z&xW&SSfflfh'ii \ >/ -s^è une impression première et comme

moyens qui nous sont connus au- V*V3l \Wf'■'■■ M,IfMV J ,''-/S-^ï2^ ;. 1 1

vu ■ n c 1 -i 1 V^SfB W £ Vf! WDÙT '•téeê&^j&rJ f-S~$££¥':- l'ébauche d'une idée, surtout si elle

jourd hui. Pour fondre, ils n'avaient /,.: . .. ; W Èsw' "mi\ I Wfii ''

111 i a, , ■ ,- •--V' JfflWsaSl 17 JP \ WSÎil i.'-'- émane d'un grand artiste. C'est à ce

que le charbon et des soufflets qui _ ^v^WSm ■ ttm "' %i \ wÊv^^^^^^^P^^t'^'"•

1 • . ii . C% '■^'''■'■JmÙmmB / Jm"''-- v Xw^âSÊ^^I^^^^ê^f-'^'' titre que nous reproduisons ces nw-

remplaçaient nos chalumeaux per- f ■'^■■^'■■tÉme^Êw f > ' •>v\\ » ^BÊWr^^^^^^^^''/--^

e . n ... • ^WËïSI^Ê^^''' tifs décoratifs attribués à Carrache.

tectionnes. Cette pauvreté de moyens ^W^^^S^Sa^^ '■ *^S^$y^lÈÈiïmû'- S&ÊSiaÈffi!?^''^
n'était pas un obstacle pour eux

^-=^~^s-^^ÊÊ^Mȧ'' ' Frontispice du

puisque nous voyons une grande : ■rmmW^^^^^^mMmm^Ê ~~y-~~vifimàiîm- ^mmffii**??' ■■ ■' » , . , TT

• • , ^"MM^^^^L^KmÊ'ïm Hf h^àmflmmbf^~i^\ m-WÊ&â?% « Commentaire sur la Hennade ».

quantité de pièces d orfèvrerie des ^^Ê^^^^y iMKjjJ^^^jÊÊ A vf^^»iiPi&£^—~^\^!ÊPa&wv'?

xii'' et xmc siècles, et même anté- ^^^^^^Ê[i itCP^ÊÊ^^^Êm l^xw\ ^^^^^ÊÊBS^^^^^^f Lorsque la librairie Le Jay mit

rieures à cette époque, très adroite- "^S^^u^^^fir' i^U ^^^S/^^Sll }**IÊÈ^^ en vente le Commentaire de la Hen-

ment réunies par le moyen de la ^

*?Ëjîkêy riade, par La Beaumelle, la feuille

soudure. Le métal fondu pouvait être J^^^^^^Ê Ip3^ fÊÊ^im «ÉL' j^^PT^ du titre fut remplacée par l'estampe

retouché par la ciselure ou au burin : '. "'■'^Ê^.Mm^^ mm^^9^*^^^ <lue nous reproduisons, où figure

aussi ces artisans employaient-ils , ~4^g -^&^^^JÊÊÊILm.__g- Ur. ^^I-^cr^ Voltaire flanqué de Langleviel et

ces procédés qui, entre des mains "^^^^g^^^^r^^I^^^j ■ tfeS'î^ïîE^-"- " ' . de Fréron.

habiles, enlèvent à la fonte l'aspect >-'*"0 :T" W&r*' ' "J. On sait quelle haine Voltaire

mort et froid qu'elle conserve habi- ' ( ^ $orff~" avait vouée au journaliste adversaire

tuellement. Quant aux pièces mar- _ „ décidé des nouvelles doctrines philo-

r 1 o n n e a <u a liqueurs, en porcelaine de 3AIE,

telées, elles étaient également re- sophiques et littéraires, et qui ne le

touchées au burin, gravées, et le ménageait guère, Pour que rien ne

manquât à cette niche d'un goût douteux, l'estampe avait à peine paru que

Le Jay en faisait tout aussitôt passer une épreuve à Voltaire par Rosset,

libraire à Lyon. Le philosophe se tira d'affaire par ces quatre vers :

Le Jay vient de mettre Voltaire
Entre La Beaumelle et Fréron ;
Ce serait vraiment un Calvaire
S'i s'y trouvait un bon larron.

repoussé acquérait ainsi de la vivacité et quelque chose de précieux. Il est
évident que ces procédés si simples et qui demandent un outillage si peu
important prenaient leur valeur de l'adresse et du talent de l'ouvrier qui
les employait.

« La main de l'homme, qu'aucun moyen mécanique ne surpasse, se
sentait partout sur ces pièces d'orfèvrerie, mais quand les procédés maté-
riels ont été très développés, leur exactitude, leur précision même, leur
inintelligence ont remplacé peu à peu cet attrait qui s'attache à tout ce
que la main façonne. Aussi ne doit-on pas être surpris si l'on a tant de
peine aujourd'hui, dans l'orfèvrerie comme dans tant d'autres branches
de l'industrie, à obtenir des objets qui aient le charme des choses anciennes.
Le voisinage du moyen mécanique a déshabitué la main de l'ouvrier de ce
travail intelligent et personnel, et ses efforts tendent à imiter la régularité
sèche et froide de la machine. »

PETITE CTTï^OISrTQ L7E

— Veut-on savoir quelles vicissitudes a subies le merveilleux tableau
de Watteau, le Gilles, célèbre Pierrot de la comédie italienne, qui figure
actuellement au Musée du]Louvre, dans la collection Lacaze ?
 
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