DIX CENTIMES LE NUMÉRO
PARIS : 20, cité d'Antin. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebègue et Cic.
TURIN : Mattirolo Luigi, Via Po. Directeur el Rédacteur en chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Bbkktaho Brothers.
Paris et Dc'p. : Un an, 5 fr. — Six mois, 2 fr. 50 ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE Union postale : Un an, 8 fr. — Six mois, 4 Ir.
EXPLICATION DES PLANCHES
Flacon en or émaillé.
initiales richement enluminées, le manuscrit comprend trois parties
distinctes : les prières de la messe de la Pentecôte, celles du Jeudi
saint, celles enfin que le prêtre récite après le SanctUs. Chacune d'elles
est précédée d'une belle miniature à pleine page dont le sujet, suivant
l'usage, se rapporte à l'office qui vient après. La première et la plus
remarquable, celle que nous reproduisons aujourd'hui, représente la Des-
cente de VEsprit-Saint sur la Vierge et les Apôtres; la seconde et la
Ce flacon, qui fait partie de l'argenterie des Médicis au palais Pitti,
est faussement attribué à Benvenuto Cellini. Il a été très probablement
exécuté par l'orfèvre allemand Steffan troisième, de moindres proportions, un
Herman, sur les dessins du silhouettiste ^zsSSptK. Cardinal embrassant la sainte Croix;
Mathias Beitler, pour un des princes-arche- /Ê^^^kx l'autre, le Christ crucifié. Mais ce qui
vêques de Salzbourg de 1587 à 1617. La m la mérite surtout d'attirer l'attention, ce sont
belle gravure qui le reproduit fait partie lll jn les riches encadrements qui entourent ces
du volume de M. Eugène Pion sur Ben- \S^_---</^ miniatures, les fleurs multicolores, les
venuto Cellini. ^ÊSssBfr animaux fantastiques, s'enlevant sur un
fond d'or vif d'un incomparable éclat. La
Miniature inédite d'un missel du XVI" siècle, ^S^^^»^ première miniature est, à cet égard, un
par Giulio Clovio. 'jâBMMfjir^wBlf véritable chef-d'œuvre.
Pour connaître la date des miniatures
Les archives de l'archevêché de Ra- .^.^S^^3^?^^^^ et le nom du possesseur de ce missel, on
venue, dit M. Charles Diehl, peuvent ^r<'^iB?Pk'?^ rencontre dans le manuscrit même de
justement compter parmi les plus intéres- /v[''~\ ?» \ précieuses indications. Au bas des trois
santés des petites villes d'Italie. A côté M^t^^^^^&ÊSm>. compositions se trouvent, suivant l'usage,
d'une riche collection de documents diplo- dÈÊrl^f^î ' ^'<1^i||k reproduites dans des médaillons, les
matiques, chartes, bulles de papes, par- J^^^^^^^^t ^StÈKv ■ armes du propriétaire. Ce sont celles très
chemins de toutes sortes, dont quelques-uns .^f^wEsT^^Sr *: •'- 1 • 'ieV connues de l'illustre maison de Rovere : le
remontent jusqu'au v" et au vie siècle, elles ,"j 1 •-/ ^JS^lj^, ^'llÈtilîi chêne d'or sur champ d'azur. Le chapeau
renferment encore de précieux manuscrits. • / , ' 1 , .. 1 , de cardinal qui supporte ces armoiries
Sans parler d'un texte de saint Ambroise ûr^^^^g^^^î gan^'^'W^S^~^><^^^^rel^r^' marque de quelle dignité était revêtu le
écrit au vi° siècle, et assurément l'un des fo v , éW^fh ' - 1 '{ , personnage : i! s'est (ait au reste repre-
plus anciens des œuvres de ce père, ni l^llr^Jiv^tà ' ' )^Mfy$ÊÈÊÈï senter lui-même couvert de la pourpre
cardinalice dans l'une des miniatures du
manuscrit. Sur la couverture, les mêmes
d'une collection de Vies des saints réunie
au xii° siècle, l'un des plus curieux monu-
ments de cette bibliothèque est le manu-
scrit illustré de riches miniatures dont
indications se retrouvent, les plaques
d'argent qui retiennent les fermoirs du
nous reproduisons l'une aujourd'hui, nous Χî\,"s5 /s'oo'1'^ volume portent également gravées les
réservant de donner à nos lecteurs les »8«ç> armes des la Rovère. Or, parmi ses arche-
autres par la suite. vêques l'église de Ravenne n'a compté
C'est un beau missel in-folio, ou mieux, n:';r.i :i:ci:i i>rc >< c celle il in si ru maison : c'est
une partie de missel, ce que la langue - , ' ", V ,•; ' L\ '.\ . ', ' , }&0'0Ê?T ' ' celui qu'on nomme le cardinal d'Urbin.
ecclésiastique appelle un canon. On nomme ' t\ ''"^ - Jules de la Rovère était le second fils
ainsi un livre sacré contenant une portion *, ^P,^">' ' ' du fameux duc d'Urbin, François-Marie Ier,
seulement des offices, à la différence du • V"'if jj^*ûSffi^^T^T 'f ' s' connu par le portrait du Titien con-
naisse! qui renferme en un seul volume la 'ït^' ^ - l^^^^M^^^St^ - / serve aux Offices, et d'Éléonore de
liturgie complète des grandes fêtes de yCéVr ••■'. •. ■ v^^^^^^^^»^?-;a:;sgg^^^* Gonzague. Né à Mantoue en 1533, il reçut
l'année. D'ordinaire les canons sont au ^^^•-^^sSSSMSSsç^^^^^^^^^^^^'' à l'âge de treize ans la pourpre de cardinal
nombre de trois : l'un commençant à et, après avoir administré plusieurs évê-
,A Flacon en or e m aillé, ,
1 office de Noël, l'autre à celui de Pâques, < chés, il obtint en 1566 l'archevêché de
le troisième à celui de la Pentecôte. C'est Ravenne. Pendant les sept années qu'il
un canon de cette dernière espèce que les archives de Ravenne ont
conservé ; les deux autres volumes qui le complétaient ont disparu sans
qu'on en puisse trouver trace. Écrit avec un soin attentif, orné de lettres
occupa ce siège, il travailla sans relâche à rendre à son église son ancienne
splendeur. Sentant, comme la plupart des prélats instruits de la fin du
xvi° siècle, que, pour combattre le protestantisme avec efficacité, il fallait
PARIS : 20, cité d'Antin. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebègue et Cic.
TURIN : Mattirolo Luigi, Via Po. Directeur el Rédacteur en chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Bbkktaho Brothers.
Paris et Dc'p. : Un an, 5 fr. — Six mois, 2 fr. 50 ON S'ABONNE SANS FRAIS DANS TOUS LES BUREAUX DE POSTE Union postale : Un an, 8 fr. — Six mois, 4 Ir.
EXPLICATION DES PLANCHES
Flacon en or émaillé.
initiales richement enluminées, le manuscrit comprend trois parties
distinctes : les prières de la messe de la Pentecôte, celles du Jeudi
saint, celles enfin que le prêtre récite après le SanctUs. Chacune d'elles
est précédée d'une belle miniature à pleine page dont le sujet, suivant
l'usage, se rapporte à l'office qui vient après. La première et la plus
remarquable, celle que nous reproduisons aujourd'hui, représente la Des-
cente de VEsprit-Saint sur la Vierge et les Apôtres; la seconde et la
Ce flacon, qui fait partie de l'argenterie des Médicis au palais Pitti,
est faussement attribué à Benvenuto Cellini. Il a été très probablement
exécuté par l'orfèvre allemand Steffan troisième, de moindres proportions, un
Herman, sur les dessins du silhouettiste ^zsSSptK. Cardinal embrassant la sainte Croix;
Mathias Beitler, pour un des princes-arche- /Ê^^^kx l'autre, le Christ crucifié. Mais ce qui
vêques de Salzbourg de 1587 à 1617. La m la mérite surtout d'attirer l'attention, ce sont
belle gravure qui le reproduit fait partie lll jn les riches encadrements qui entourent ces
du volume de M. Eugène Pion sur Ben- \S^_---</^ miniatures, les fleurs multicolores, les
venuto Cellini. ^ÊSssBfr animaux fantastiques, s'enlevant sur un
fond d'or vif d'un incomparable éclat. La
Miniature inédite d'un missel du XVI" siècle, ^S^^^»^ première miniature est, à cet égard, un
par Giulio Clovio. 'jâBMMfjir^wBlf véritable chef-d'œuvre.
Pour connaître la date des miniatures
Les archives de l'archevêché de Ra- .^.^S^^3^?^^^^ et le nom du possesseur de ce missel, on
venue, dit M. Charles Diehl, peuvent ^r<'^iB?Pk'?^ rencontre dans le manuscrit même de
justement compter parmi les plus intéres- /v[''~\ ?» \ précieuses indications. Au bas des trois
santés des petites villes d'Italie. A côté M^t^^^^^&ÊSm>. compositions se trouvent, suivant l'usage,
d'une riche collection de documents diplo- dÈÊrl^f^î ' ^'<1^i||k reproduites dans des médaillons, les
matiques, chartes, bulles de papes, par- J^^^^^^^^t ^StÈKv ■ armes du propriétaire. Ce sont celles très
chemins de toutes sortes, dont quelques-uns .^f^wEsT^^Sr *: •'- 1 • 'ieV connues de l'illustre maison de Rovere : le
remontent jusqu'au v" et au vie siècle, elles ,"j 1 •-/ ^JS^lj^, ^'llÈtilîi chêne d'or sur champ d'azur. Le chapeau
renferment encore de précieux manuscrits. • / , ' 1 , .. 1 , de cardinal qui supporte ces armoiries
Sans parler d'un texte de saint Ambroise ûr^^^^g^^^î gan^'^'W^S^~^><^^^^rel^r^' marque de quelle dignité était revêtu le
écrit au vi° siècle, et assurément l'un des fo v , éW^fh ' - 1 '{ , personnage : i! s'est (ait au reste repre-
plus anciens des œuvres de ce père, ni l^llr^Jiv^tà ' ' )^Mfy$ÊÈÊÈï senter lui-même couvert de la pourpre
cardinalice dans l'une des miniatures du
manuscrit. Sur la couverture, les mêmes
d'une collection de Vies des saints réunie
au xii° siècle, l'un des plus curieux monu-
ments de cette bibliothèque est le manu-
scrit illustré de riches miniatures dont
indications se retrouvent, les plaques
d'argent qui retiennent les fermoirs du
nous reproduisons l'une aujourd'hui, nous Χî\,"s5 /s'oo'1'^ volume portent également gravées les
réservant de donner à nos lecteurs les »8«ç> armes des la Rovère. Or, parmi ses arche-
autres par la suite. vêques l'église de Ravenne n'a compté
C'est un beau missel in-folio, ou mieux, n:';r.i :i:ci:i i>rc >< c celle il in si ru maison : c'est
une partie de missel, ce que la langue - , ' ", V ,•; ' L\ '.\ . ', ' , }&0'0Ê?T ' ' celui qu'on nomme le cardinal d'Urbin.
ecclésiastique appelle un canon. On nomme ' t\ ''"^ - Jules de la Rovère était le second fils
ainsi un livre sacré contenant une portion *, ^P,^">' ' ' du fameux duc d'Urbin, François-Marie Ier,
seulement des offices, à la différence du • V"'if jj^*ûSffi^^T^T 'f ' s' connu par le portrait du Titien con-
naisse! qui renferme en un seul volume la 'ït^' ^ - l^^^^M^^^St^ - / serve aux Offices, et d'Éléonore de
liturgie complète des grandes fêtes de yCéVr ••■'. •. ■ v^^^^^^^^»^?-;a:;sgg^^^* Gonzague. Né à Mantoue en 1533, il reçut
l'année. D'ordinaire les canons sont au ^^^•-^^sSSSMSSsç^^^^^^^^^^^^'' à l'âge de treize ans la pourpre de cardinal
nombre de trois : l'un commençant à et, après avoir administré plusieurs évê-
,A Flacon en or e m aillé, ,
1 office de Noël, l'autre à celui de Pâques, < chés, il obtint en 1566 l'archevêché de
le troisième à celui de la Pentecôte. C'est Ravenne. Pendant les sept années qu'il
un canon de cette dernière espèce que les archives de Ravenne ont
conservé ; les deux autres volumes qui le complétaient ont disparu sans
qu'on en puisse trouver trace. Écrit avec un soin attentif, orné de lettres
occupa ce siège, il travailla sans relâche à rendre à son église son ancienne
splendeur. Sentant, comme la plupart des prélats instruits de la fin du
xvi° siècle, que, pour combattre le protestantisme avec efficacité, il fallait