DIX CENTIMES Xj E NUMÉRO
PARIS : 2ç), cité d'Antin. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebègue et Cie.
TURIN : Mattirolo Luigi, Via Po. Directeur et Rédacteur en Chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
Paris et De'p. : Un an, 5 (r. — Six mois, 2 fr. 50 on s'abonne sans frais dans tous les bureaux de poste Union postale : Un an, 8 fr. — Six mois, 4 [r.
EXPLICATION DES PLANCHES
Pot-pourri en ancienne porcelaine de Saxe.
intendant des finances, de lui révéler le secret d'une nouvelle porcelaine,
furent-ils accueillis avec empressement. On leur donna un laboratoire à
Vincennes et l'on pourvut aux dépenses de leurs essais. Après trois ans de
travaux inutiles qui avaient coûté 60,000 francs, il fallut les chasser. Gravaut,
l'un de leurs ouvriers, avait suivi leurs essais avec intelligence et, par ses
expériences personnelles, il obtint une porcelaine tendre dont il céda le
secret à M. Ory de Fulvy.
Tel fut le point de départ de la manufacture de Sèvres. Ory de Fulvy
On appelle pot-pourri, en céramique, un vase de forme ovoïde un peu
étranglé au-dessous de son ouverture et pourvu d'un couvercle. Il existe
beaucoup de pots-pourris en porce- constitua une société dont les mem-
laine de Saxe. Nous avons déjà parlé bres fondateurs étaient presque tous
longuement de cette délicate porce- lfi|«P intéressés dans les fermes et dont le
laine, si élégante, si décorative. Il n'y .«dlSS&pn fonds social, fixé dans le principe à
a pas lieu d'y revenir. j^°^^S^>i^^^ 90»000 livres et divisé en vingt et une
Cette applique, à trois lumières, È^^^^^^^^Ê^^^^^^^^^^^ mesures furent prises contre les con-
est en ancienne porcelaine de Saxe et ^mÛ^^^M^^^ .J18j|SwS* trefacteurs et la protection s'établit
en bronze doré. Elle appartient à sur des bases sérieuses. Louis XV
S. M. Humbert, roi d'Italie. ^ÉffF^ j^^^^^^^^^^^^jKSM^ chargea le savant Hellot de surveiller
Vase de Sèvres. ^0$$^ ^^j^âB^SÉSSr de fournir des formes, Mathieu et plus
Ce vase est en ancienne porcelaine 9^[^^q^hIH^BK|Sm^ fabrication des pièces,
lie Sèvres, avec monture Louis XVI JBsÈmÉ';-$Ê$™WÈ&-■ '• ^n 'mmense développement dans
en bronze doré. aMByBBBE&v*''"' /Nk, la production fut le résultat de ces
Nous ne pouvons donner ici qu'un ^lliP'jSÎ^'^ïiÉlI—^' mesures. Aussi la société, se trouvant
résumé très succinct de l'histoire de ^fi^9Sx&fSÈÊS^\^^ trop à l'étroit à Vincennes, résolut
la manufacture de Sèvres, du rôle 'abandonner pour s'établir chez
qu'elle a joué et de la composition de titâ^^m V^nSÉp^Jfw^^^ elle. On acheta à Sèvres un vaste
ses produits. C'est dans les ouvrages ^^M^tÊSS^SÈS^ÊSl )Ssmm terrain, sur lequel était la maison de
de MM. Jacquemart et Garnier que /^^L^Ê^Ê^^SSsÊSSKfm^^^^ Lulli, et on fit construire les bâtiments
nous puisons la majeure partie de nos Jpj^^^^^^ASji^gj^^^MHj^ qui sont encore debout et viennent
renseignements. Nos lecteurs qui vou- ^=^ftjjS^^^^ft^P>^c 'X \\ fei^, V d'être restaurés pour recevoir l'école
d raient avoir sur le grand établisse- '-0S^Wrwf 5^ M^&^SlisËàSSÈÉmÉz, <P?JiÊfe©3lɧk normale supérieure de jeunes filles,
ment national de Sèvres des détails /^^^sC^ii^- ,Zjj^^^^^S^^^i^J^^^^^M^. A partir de ce changement, qui eut
plus complets devraient consulter mWSS^Êj^a^^SSSÊSml^^^l^^^^é^Ê * ~ ^Êk lieu en tySb, le nom même de Vin-
l'histoire de la céramique de M. Car- ^^^^mSSBÊBS^^^^,^^^^^^^^^^^^^^Ml^^^ cennes fut oublié et les anciens pro-
nier, qui leur fournira tous les rensei- xdSBïSfÊ^BrCT^BB?f?^^Wua PMiP^'^^fWfevWy™™"duits aussi bien que les nouveaux
gnements utiles dans un ordre parfait. .^^^^Wm^^^^mf\. JgjgZT n--llT^"^^1^^ prirent le nom de Sèvres. La protec-
Les manufactures de porcelaine z'^tS^fe^" • ;--jg^^!3^nMEfer^ tion devint plus sévère encore, elle
tendre qui avaient été créées en France - ~~^^^^|pi»r^'i " -'émsgjgSÊÊMXIte restreignit les droits des autres usines :
dans la première moitié du xvmc siè- —=^s=^.so'"' ja scuipturei ]a peinture et l'or leur
cle, à Saint-Cloud d'abord, à Lille, à Pot-pourri en ancienne porcelaine de Saxe. étaient interdits; elles ne pouvaient
Chantilly, à Mennecy ensuite, avaient produire que de la vaisselle en ca-
produit des œuvres qui constituaient maïeu. En 1759, le roi devint seul
propriétaire de la manufacture, les secrets de la fabrication lui appar-
tinrent en propre et Boileau, homme intelligent et intègre, fut choisi pour
directeur. Une commission royale fut instituée. Falconet prit la haute
direction des travaux de sculpture et Genest, peintre de talent, fut nommé
chef des peintres sous la direction de Bachelier.
un véritable progrès dans l'industrie céramique, mais dont la décoration
n'avait rien de bien original. C'était toujours une copie plus ou moins
réussie du style oriental ou une imitation de la porcelaine de Saxe, à
laquelle la nôtre restait évidemment inférieure. Aussi, quand en 1740 les
frères Dubois, anciens élèves de Saint-Cloud, vinrent offrir à Ory de Fulvy,
PARIS : 2ç), cité d'Antin. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebègue et Cie.
TURIN : Mattirolo Luigi, Via Po. Directeur et Rédacteur en Chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
Paris et De'p. : Un an, 5 (r. — Six mois, 2 fr. 50 on s'abonne sans frais dans tous les bureaux de poste Union postale : Un an, 8 fr. — Six mois, 4 [r.
EXPLICATION DES PLANCHES
Pot-pourri en ancienne porcelaine de Saxe.
intendant des finances, de lui révéler le secret d'une nouvelle porcelaine,
furent-ils accueillis avec empressement. On leur donna un laboratoire à
Vincennes et l'on pourvut aux dépenses de leurs essais. Après trois ans de
travaux inutiles qui avaient coûté 60,000 francs, il fallut les chasser. Gravaut,
l'un de leurs ouvriers, avait suivi leurs essais avec intelligence et, par ses
expériences personnelles, il obtint une porcelaine tendre dont il céda le
secret à M. Ory de Fulvy.
Tel fut le point de départ de la manufacture de Sèvres. Ory de Fulvy
On appelle pot-pourri, en céramique, un vase de forme ovoïde un peu
étranglé au-dessous de son ouverture et pourvu d'un couvercle. Il existe
beaucoup de pots-pourris en porce- constitua une société dont les mem-
laine de Saxe. Nous avons déjà parlé bres fondateurs étaient presque tous
longuement de cette délicate porce- lfi|«P intéressés dans les fermes et dont le
laine, si élégante, si décorative. Il n'y .«dlSS&pn fonds social, fixé dans le principe à
a pas lieu d'y revenir. j^°^^S^>i^^^ 90»000 livres et divisé en vingt et une
Cette applique, à trois lumières, È^^^^^^^^Ê^^^^^^^^^^^ mesures furent prises contre les con-
est en ancienne porcelaine de Saxe et ^mÛ^^^M^^^ .J18j|SwS* trefacteurs et la protection s'établit
en bronze doré. Elle appartient à sur des bases sérieuses. Louis XV
S. M. Humbert, roi d'Italie. ^ÉffF^ j^^^^^^^^^^^^jKSM^ chargea le savant Hellot de surveiller
Vase de Sèvres. ^0$$^ ^^j^âB^SÉSSr de fournir des formes, Mathieu et plus
Ce vase est en ancienne porcelaine 9^[^^q^hIH^BK|Sm^ fabrication des pièces,
lie Sèvres, avec monture Louis XVI JBsÈmÉ';-$Ê$™WÈ&-■ '• ^n 'mmense développement dans
en bronze doré. aMByBBBE&v*''"' /Nk, la production fut le résultat de ces
Nous ne pouvons donner ici qu'un ^lliP'jSÎ^'^ïiÉlI—^' mesures. Aussi la société, se trouvant
résumé très succinct de l'histoire de ^fi^9Sx&fSÈÊS^\^^ trop à l'étroit à Vincennes, résolut
la manufacture de Sèvres, du rôle 'abandonner pour s'établir chez
qu'elle a joué et de la composition de titâ^^m V^nSÉp^Jfw^^^ elle. On acheta à Sèvres un vaste
ses produits. C'est dans les ouvrages ^^M^tÊSS^SÈS^ÊSl )Ssmm terrain, sur lequel était la maison de
de MM. Jacquemart et Garnier que /^^L^Ê^Ê^^SSsÊSSKfm^^^^ Lulli, et on fit construire les bâtiments
nous puisons la majeure partie de nos Jpj^^^^^^ASji^gj^^^MHj^ qui sont encore debout et viennent
renseignements. Nos lecteurs qui vou- ^=^ftjjS^^^^ft^P>^c 'X \\ fei^, V d'être restaurés pour recevoir l'école
d raient avoir sur le grand établisse- '-0S^Wrwf 5^ M^&^SlisËàSSÈÉmÉz, <P?JiÊfe©3lɧk normale supérieure de jeunes filles,
ment national de Sèvres des détails /^^^sC^ii^- ,Zjj^^^^^S^^^i^J^^^^^M^. A partir de ce changement, qui eut
plus complets devraient consulter mWSS^Êj^a^^SSSÊSml^^^l^^^^é^Ê * ~ ^Êk lieu en tySb, le nom même de Vin-
l'histoire de la céramique de M. Car- ^^^^mSSBÊBS^^^^,^^^^^^^^^^^^^^Ml^^^ cennes fut oublié et les anciens pro-
nier, qui leur fournira tous les rensei- xdSBïSfÊ^BrCT^BB?f?^^Wua PMiP^'^^fWfevWy™™"duits aussi bien que les nouveaux
gnements utiles dans un ordre parfait. .^^^^Wm^^^^mf\. JgjgZT n--llT^"^^1^^ prirent le nom de Sèvres. La protec-
Les manufactures de porcelaine z'^tS^fe^" • ;--jg^^!3^nMEfer^ tion devint plus sévère encore, elle
tendre qui avaient été créées en France - ~~^^^^|pi»r^'i " -'émsgjgSÊÊMXIte restreignit les droits des autres usines :
dans la première moitié du xvmc siè- —=^s=^.so'"' ja scuipturei ]a peinture et l'or leur
cle, à Saint-Cloud d'abord, à Lille, à Pot-pourri en ancienne porcelaine de Saxe. étaient interdits; elles ne pouvaient
Chantilly, à Mennecy ensuite, avaient produire que de la vaisselle en ca-
produit des œuvres qui constituaient maïeu. En 1759, le roi devint seul
propriétaire de la manufacture, les secrets de la fabrication lui appar-
tinrent en propre et Boileau, homme intelligent et intègre, fut choisi pour
directeur. Une commission royale fut instituée. Falconet prit la haute
direction des travaux de sculpture et Genest, peintre de talent, fut nommé
chef des peintres sous la direction de Bachelier.
un véritable progrès dans l'industrie céramique, mais dont la décoration
n'avait rien de bien original. C'était toujours une copie plus ou moins
réussie du style oriental ou une imitation de la porcelaine de Saxe, à
laquelle la nôtre restait évidemment inférieure. Aussi, quand en 1740 les
frères Dubois, anciens élèves de Saint-Cloud, vinrent offrir à Ory de Fulvy,