128
L'ART ORNEMENTAL.
La toile sera marouflée dans quelques jours. Dès que l'effet en aura
été étudié à la lumière et qu'auront été faits les raccords avec l'architecture
et les retouches que nécessite habituellement la mise en place définitive
d'une peinture décorative, le foyer sera rendu au public.
La composition occupe en largeur un espace de huit mètres.
L'artiste a indiqué un ciel que circonscrit discrètement une balustrade
de pierre vue en perspective fuyante, avec des vases pleins de plantes
fleuries aux quatre angles
A l'une des extrémités, sur l'appui de la balustrade, s'accoudent
deux dames en robe de soirée : une brune toute à sa rêverie, une blonde
qui suit des yeux le motif mythologique emplissant l'espace central. C'est
la Vérité qui passe, entrevue dans un clair rayon de soleil, nue, un peu
voilée cependant par l'ombre d'une draperie que tendent de petits génies
rieurs. Elle s'impose au Monde par sa beauté et brandit le miroir où la
Comédie et la Tragédie fixent leurs regards.
— M. Albert Lenoir a presque terminé, pour la place Vintimille, son
modèle de la statue d'Hector Berlioz. L'illustre compositeur est représenté
debout, accoudé à un pupitre, la joue dans la main droite, l'autre main
dans la poche de son pantalon.
Ce mouvement lui était familier, ainsi que de porter la tête inclinée
en avant.
— M. Cazin s'occupe du modèle d'une plaque commémorative desti-
CULS-DE-LAMPE,
composés et gravés par Aug. de Sainl-Aubiu.
née à honorer la mémoire de Jules Bastien-Lepage. Après avoir été fondue
en bronze, cette plaque sera posée sur la maison que le jeune artiste a
occupée à Damvillers, lieu de sa naissance.
Il est aussi question d'élever, sur une des places de cette petite ville,
un monument funéraire en l'honneur du peintre de la Récolte des pommes
de terre et d'ouvrir à cet effet une souscription à Paris, à Nancy et à
Damvillers ; on s'est assuré du concours de M. Auguste Rodin pour l'exé-
cution de ce monument.
— On se rappelle qu'il y a quelque temps on mettait aux enchères,
à l'Hôtel Drouot, un des monuments artistiques les plus curieux que
nous possédions de la période gallo-romaine : la célèbre mosaïque de
Lillebonne. Cette mosaïque avait eu les mésaventures les plus étranges,
et, finalement, elle était venue échouer à Paris, dans un atelier du boule-
vard Montparnasse, où elle fut offerte, mais en vain, pendant longtemps
aux amateurs et aux directeurs de Musées. Ce fut M. Gaston Le Breton,
directeur du Musée céramique de Rouen, qui en fit l'acquisition à l'Hôtel
Drouot pour un prix relativement peu élevé. Le conseil général de la
Seine-Inférieure a voulu rentrer en possession de la mosaïque de Lille-
bonne, en raison à la fois de son importance artistique et de son carac-
tère de monument historique local ; il a voté un crédit pour rembourser
M. G. Le Breton de la somme qu'il avait versée pour assurer par anti-
cipation et à ses risques et périls la propriété de la mosaïque au Musée
de Rouen.
G. Dargenty.
Paris. — Imprimerie de l'Art. E. Ménard et J. Augry, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant: EUGÈNE VÉRON.
L'ART ORNEMENTAL.
La toile sera marouflée dans quelques jours. Dès que l'effet en aura
été étudié à la lumière et qu'auront été faits les raccords avec l'architecture
et les retouches que nécessite habituellement la mise en place définitive
d'une peinture décorative, le foyer sera rendu au public.
La composition occupe en largeur un espace de huit mètres.
L'artiste a indiqué un ciel que circonscrit discrètement une balustrade
de pierre vue en perspective fuyante, avec des vases pleins de plantes
fleuries aux quatre angles
A l'une des extrémités, sur l'appui de la balustrade, s'accoudent
deux dames en robe de soirée : une brune toute à sa rêverie, une blonde
qui suit des yeux le motif mythologique emplissant l'espace central. C'est
la Vérité qui passe, entrevue dans un clair rayon de soleil, nue, un peu
voilée cependant par l'ombre d'une draperie que tendent de petits génies
rieurs. Elle s'impose au Monde par sa beauté et brandit le miroir où la
Comédie et la Tragédie fixent leurs regards.
— M. Albert Lenoir a presque terminé, pour la place Vintimille, son
modèle de la statue d'Hector Berlioz. L'illustre compositeur est représenté
debout, accoudé à un pupitre, la joue dans la main droite, l'autre main
dans la poche de son pantalon.
Ce mouvement lui était familier, ainsi que de porter la tête inclinée
en avant.
— M. Cazin s'occupe du modèle d'une plaque commémorative desti-
CULS-DE-LAMPE,
composés et gravés par Aug. de Sainl-Aubiu.
née à honorer la mémoire de Jules Bastien-Lepage. Après avoir été fondue
en bronze, cette plaque sera posée sur la maison que le jeune artiste a
occupée à Damvillers, lieu de sa naissance.
Il est aussi question d'élever, sur une des places de cette petite ville,
un monument funéraire en l'honneur du peintre de la Récolte des pommes
de terre et d'ouvrir à cet effet une souscription à Paris, à Nancy et à
Damvillers ; on s'est assuré du concours de M. Auguste Rodin pour l'exé-
cution de ce monument.
— On se rappelle qu'il y a quelque temps on mettait aux enchères,
à l'Hôtel Drouot, un des monuments artistiques les plus curieux que
nous possédions de la période gallo-romaine : la célèbre mosaïque de
Lillebonne. Cette mosaïque avait eu les mésaventures les plus étranges,
et, finalement, elle était venue échouer à Paris, dans un atelier du boule-
vard Montparnasse, où elle fut offerte, mais en vain, pendant longtemps
aux amateurs et aux directeurs de Musées. Ce fut M. Gaston Le Breton,
directeur du Musée céramique de Rouen, qui en fit l'acquisition à l'Hôtel
Drouot pour un prix relativement peu élevé. Le conseil général de la
Seine-Inférieure a voulu rentrer en possession de la mosaïque de Lille-
bonne, en raison à la fois de son importance artistique et de son carac-
tère de monument historique local ; il a voté un crédit pour rembourser
M. G. Le Breton de la somme qu'il avait versée pour assurer par anti-
cipation et à ses risques et périls la propriété de la mosaïque au Musée
de Rouen.
G. Dargenty.
Paris. — Imprimerie de l'Art. E. Ménard et J. Augry, 41, rue de la Victoire.
Le Gérant: EUGÈNE VÉRON.