DOI Heft:
Nr. 162 (6 Mars 1886)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19488#0027
dix; centimes le numéro
PARIS : 2Q, cité d'Antin. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebègue et Gi0.
TURIN : Mattirolo Luigi, io,Via Po. Directeur et Rédacteur en ehef : Gc. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
Puis et De'p. : Un u, 5 tr. — Sii mois, 2 fr. 50 on s'abonne sans frais dans tous les bureaux de poste Union posttle : Un in, 8 fr. — Six mois, 4 fr.
EXPLICATION DES PLANCHES
Soupière en argent.
Cette belle pièce de vaisselle est d'Antoine Jean de Villeclair, qui
naquit en novembre 1706, et fut reçu maître le icr juillet 1750.
Banc.
Le banc que nous reproduisons est un travail de la Renaissance, qui a
été, selon toute probabilité, exécuté dans le nord de la France. Il fait par-
tie de la collection de M. Edmond Bonnaffé.
Salon français, commencement du XVIIe siècle.
ai-
La décoration appliquée aux édifices de 1620 à 1660, dit M. Viollet-le-
Duc, est sobre, finement étudiée, et s'allie à la structure au lieu de s'étaler
en dépit de ses exigences. Certaines parties des tours du château de Fontai-
nebleau, des anciennes parties de Versailles et quantité d'hôtels et de
maisons de plaisance encore debout, font ressortir ces qualités.
C'est surtout dans les intérieurs que la décoration prend à cette époque
un caractère original. Les appartements dits d'Anne d'Autriche, à Fontai-
nebleau, quelques salles du palais Mazarin, l'hôtel Lambert, etc., nous ont
conservé des spécimens de ces décorations intérieures si bien appropriées
a l'habitation et dans lesquelles la richesse ne détruit ni l'unité ni la tran-
quillité de l'ensemble.
Notre figure reproduit un de ces spécimens. Les murs sont garnis de
boiseries et de panneaux de tapisserie d'un ton généralement calme,
sombre, avec rehauts de dorure. Des plafonds largement composés, soute-
nus par des voussures ornées de sculptures fines et d'arabesques ; des
Portes larges et basses.
Comme motif principal, la cheminée. Des croisées hautes, bien percées
pour obtenir des effets de lumière propres à faire valoir la décoration. En
)
tout cela quelque chose de chaud, d'intime, de tranquillisant pour les gens;
rien d'offensant, d'impertinent dans la richesse qui sente le parvenu vani-
teux. L'or réparti discrètement et non prodigué. En un mot, du goût et de
la distinction ; qualités françaises devenues si rares aujourd'hui dans nos
édifices 1
Vers la même époque, l'Italie présente de beaux motifs de décoration
intérieure mais rien qui soit une expression aussi parfaite de l'habitation.
Ce sont des salles faites plutôt pour donner des fêtes que pour servir à un
usage journalier. Dans ces décorations italiennes la peinture prend presque
toujours le rôle principal, sauf à Venise, où dans les palais, on trouve cette
alliance si heureuse de la boiserie, de la sculpture fine, qui convient au
PARIS : 2Q, cité d'Antin. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. N. Lebègue et Gi0.
TURIN : Mattirolo Luigi, io,Via Po. Directeur et Rédacteur en ehef : Gc. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
Puis et De'p. : Un u, 5 tr. — Sii mois, 2 fr. 50 on s'abonne sans frais dans tous les bureaux de poste Union posttle : Un in, 8 fr. — Six mois, 4 fr.
EXPLICATION DES PLANCHES
Soupière en argent.
Cette belle pièce de vaisselle est d'Antoine Jean de Villeclair, qui
naquit en novembre 1706, et fut reçu maître le icr juillet 1750.
Banc.
Le banc que nous reproduisons est un travail de la Renaissance, qui a
été, selon toute probabilité, exécuté dans le nord de la France. Il fait par-
tie de la collection de M. Edmond Bonnaffé.
Salon français, commencement du XVIIe siècle.
ai-
La décoration appliquée aux édifices de 1620 à 1660, dit M. Viollet-le-
Duc, est sobre, finement étudiée, et s'allie à la structure au lieu de s'étaler
en dépit de ses exigences. Certaines parties des tours du château de Fontai-
nebleau, des anciennes parties de Versailles et quantité d'hôtels et de
maisons de plaisance encore debout, font ressortir ces qualités.
C'est surtout dans les intérieurs que la décoration prend à cette époque
un caractère original. Les appartements dits d'Anne d'Autriche, à Fontai-
nebleau, quelques salles du palais Mazarin, l'hôtel Lambert, etc., nous ont
conservé des spécimens de ces décorations intérieures si bien appropriées
a l'habitation et dans lesquelles la richesse ne détruit ni l'unité ni la tran-
quillité de l'ensemble.
Notre figure reproduit un de ces spécimens. Les murs sont garnis de
boiseries et de panneaux de tapisserie d'un ton généralement calme,
sombre, avec rehauts de dorure. Des plafonds largement composés, soute-
nus par des voussures ornées de sculptures fines et d'arabesques ; des
Portes larges et basses.
Comme motif principal, la cheminée. Des croisées hautes, bien percées
pour obtenir des effets de lumière propres à faire valoir la décoration. En
)
tout cela quelque chose de chaud, d'intime, de tranquillisant pour les gens;
rien d'offensant, d'impertinent dans la richesse qui sente le parvenu vani-
teux. L'or réparti discrètement et non prodigué. En un mot, du goût et de
la distinction ; qualités françaises devenues si rares aujourd'hui dans nos
édifices 1
Vers la même époque, l'Italie présente de beaux motifs de décoration
intérieure mais rien qui soit une expression aussi parfaite de l'habitation.
Ce sont des salles faites plutôt pour donner des fêtes que pour servir à un
usage journalier. Dans ces décorations italiennes la peinture prend presque
toujours le rôle principal, sauf à Venise, où dans les palais, on trouve cette
alliance si heureuse de la boiserie, de la sculpture fine, qui convient au