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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.22779#0031
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Praeterili fides, spes futuri.

L'ART POVR TOVS

NOVVELLE SÉRIE, 1905
(XLlVme année). N° 4.

PETIT POPJEFEVILLE DE « L'ART POVR, TOYS »
L'ART DÉCORATIF A TRAVERS LES AGES

IL LES CLOCHES'

Quelqu'un nous dira que les cloches ne sauraient être
comprises dans les manifestations de l'art décoratif propre-
ment dit. Si l'on en juge par les piteuses fontes campanaires
de nos jours — nous ne visons ici que la partie décorative
— effectivement, les cloches n'ont rien que d'industriel et
de médiocre ; mais il n'en a pas toujours été ainsi et le
moyen âge a orné ses cloches comme toutes choses. Du
reste, les populations les plus diverses ont eu le plus grand
attachement pour leurs cloches ; celles-ci jouent un rôle actif
dans la vie municipale et dans la vie religieuse, elles sont
volontiers aussi d'éloquents symboles de la cité et, partout,
depuis quelques années, on s'est mis à les étudier et à les
décrire. Pour toutes ces raisons, et aussi pour céder à une
amicale suggestion, nous consacrerons plusieurs pages de
notre texte à une étude d'ensemble sur les cloches, en les
examinant au point de vue décoratif comme au point de
vue archéologique.

Sous ce dernier rapport, et surtout pour la période la
plus ancienne de l'histoire des cloches, nous ferons de larges
emprunts au mémoire spécial publié par Rohault de Fleury
dans le sixième volume de son grand ouvrage sur la Messe
et ses monuments.

« On a prétendu, je ne sais sur quel fondement, dit ce
savant, que saint Paulin avait été l'inventeur des cloches.
C'est bien au-delà de saint Paulin, et comme toujours dans

1 Voyez les figures ci-jointes.

La vignette qui orne l'en-tête de cette page reproduit un fragment
de frise antique en marbre blanc, provenant du forum de Trajan
(musée profane du Latran, à Rome).

l'antiquité même, que nous devons en rechercher l'origine. »

Rien de plus exact. Il faut reléguer parmi les anecdotes
apocryphes tout ce que l'on peut lire généralement sur l'ori-
gine des cloches, lesquelles ne sont absolument pas, comme
beaucoup se plaisent à le croire, d'invention chrétienne.
L'antiquité a connu les cloches, tout au moins l'antiquité
romaine, car les témoignages manquent pour remonter plus
haut. Comment a-t-on pu admettre si longtemps que les
Romains, si habiles à fondre le bronze, si raffinés dans leurs
recherches, n'auraient point su exécuter de cloches d'assez
grande dimension, alors qu'ils fabriquaient par centaines
les clochettes de métal ? Tous les musées possèdent, à défaut
de cloches dont la destruction se conçoit assez, des clochettes
dont certaines sont déjà comme l'indice de la forme que la
cloche devait recevoir définitivement au moyen âge, soit
qu'elles s'évasent et gardent une forme basse (.1), soit surtout
que, moins élargies, elles présentent un galbe plus sinueux
qui deviendra le galbe définitif de l'instrument avec un
simple évasement du bord inférieur (13, C, D). Ce n'est pas
qu'en bronze, du reste, que les Romains nous ont laissé des
clochettes ; il en est de fer battu et rivé, rappelant le type
des clochettes du bétail, qui ont pu atteindre aussi de
grandes dimensions (E).

« Pendant les persécutions, les chrétiens évitèrent sans
doute de se servir des cloches, comme de toutes choses
dont le bruit et l'éclat les auraient trahis. Baronius croit
qu'ils étaient convoqués par des diacres appelés cursores,
et il cite à l'appui un passage d'une lettre de saint Ignace à
saint Polycarpe. Les avertissements devaient être peu né-
cessaires, du reste, à la société chrétienne, encore si res-
treinte, et lorsque les prêtres et les évêques pouvaient si
facilement prévenir le peuple du jour et de l'heure de la
réunion. Pendant la messe, les signaux étaient donnés par
la voix des diacres. »

« Si le silence était une règle de prudence imposée aux
fidèles persécutés, on peut croire que ceux qui purent saluer
 
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