DOI Heft:
No. 7
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Praeteriti /ides, spes futuri.
j^'^j^p POVR TOVS novvelle série'1905
(XLIVme année). N° 7.
PETIT PORTEEEVILLE DE « L'ART POYR TOYS »
L'ART DÉCORATIF A TRAVERS LES AGES
IL LES CLOCHES1
Sur le passage du saint viatique, devant les châsses des
saints le jour de leur translation, on agite de riches son-
nettes ornées de rinceaux et de figures découpées à jour ;
bientôt même elles sont attachées à des roues et deviennent,
sous le marteau d'habiles sonneurs un instrument de mu-
sique, origine des carillons. Celle que nous donnons ici
montre bien à quel degré de luxe on en était arrivé pour ce
genre d'instrument. C'est là une œuvre remarquable de la
renaissance italienne.
La cloche n'est pas seulement dans la tour comme la
sentinelle dans son échauguette : elle habite aussi l'église,
elle est suspendue à l'entrée du chœur devant le maître
autel et, après qu'elle a rassemblé les fidèles de leurs loin-
taines demeures dans la maison de Dieu, elle les guidera
dans leurs prières, les instruira des moments solennels du
sacrifice. Dès la fin du XIIe siècle, elle intervient à l'éléva-
tion pour annoncer l'avènement mystérieux du Christ sur
l'autel ; elle fera bientôt retentir aussi sa voix au sanctus,
et enfin, comme aujourd'hui, aux divers moments de la
messe. Avec le progrès de l'industrie les cloches ont suc-
cessivement augmenté de diamètre ; leur forme s'est aussi
modifiée, comme on a pu le remarquer sur les exemples que
nous en avons donnés ; d'abord droites, souvent quadran-
gulaires, elles sont devenues plus évasées, en manière de lis
renversé, toujours circulaires, enfin elles sont chargées d'or-
nements, d'inscriptions répétées et de riches frises.
Au point de vue décoratif, les cloches méritent donc d'être
très sérieusement étudiées, les fondeurs anciens s'étant
1 Fin. Voyez p. 13, 17 et 21 et les figures données avec le n° 4.
• La vignette qui orne l'en-téte de cette page est la reproduction d'une
frise en bois sculpté, découpé et ajouré provenant, avec d'autres ana-
logues, de l'ancien orgue de la cathédrale de Bâle ; longueur totale
lm20. Deuxième quart du XVI" siècle.
appliqués en général à les embellir. A coup sûr, elles ne sont
pas toujours d'un abord bien aisé, mais les ascensions
qu'elles nécessitent ne seront regrettées ni des curieux de
Brescia, Xvle siècle (musée civique de Milan).
renseignements historiques, ni de ceux qui cherchent des
documents d'art intéressants, applicables même à des objets
très différents de ceux qui nous ont occupé ici. Bien que le
sujet n'ait été qu'effleuré, il l'a été suffisamment, nous l'es-
pérons, pour engager quelques-uns de nos lecteurs à se hâter
de recueillir ces documents ; leur disparition est rapide.
j^'^j^p POVR TOVS novvelle série'1905
(XLIVme année). N° 7.
PETIT PORTEEEVILLE DE « L'ART POYR TOYS »
L'ART DÉCORATIF A TRAVERS LES AGES
IL LES CLOCHES1
Sur le passage du saint viatique, devant les châsses des
saints le jour de leur translation, on agite de riches son-
nettes ornées de rinceaux et de figures découpées à jour ;
bientôt même elles sont attachées à des roues et deviennent,
sous le marteau d'habiles sonneurs un instrument de mu-
sique, origine des carillons. Celle que nous donnons ici
montre bien à quel degré de luxe on en était arrivé pour ce
genre d'instrument. C'est là une œuvre remarquable de la
renaissance italienne.
La cloche n'est pas seulement dans la tour comme la
sentinelle dans son échauguette : elle habite aussi l'église,
elle est suspendue à l'entrée du chœur devant le maître
autel et, après qu'elle a rassemblé les fidèles de leurs loin-
taines demeures dans la maison de Dieu, elle les guidera
dans leurs prières, les instruira des moments solennels du
sacrifice. Dès la fin du XIIe siècle, elle intervient à l'éléva-
tion pour annoncer l'avènement mystérieux du Christ sur
l'autel ; elle fera bientôt retentir aussi sa voix au sanctus,
et enfin, comme aujourd'hui, aux divers moments de la
messe. Avec le progrès de l'industrie les cloches ont suc-
cessivement augmenté de diamètre ; leur forme s'est aussi
modifiée, comme on a pu le remarquer sur les exemples que
nous en avons donnés ; d'abord droites, souvent quadran-
gulaires, elles sont devenues plus évasées, en manière de lis
renversé, toujours circulaires, enfin elles sont chargées d'or-
nements, d'inscriptions répétées et de riches frises.
Au point de vue décoratif, les cloches méritent donc d'être
très sérieusement étudiées, les fondeurs anciens s'étant
1 Fin. Voyez p. 13, 17 et 21 et les figures données avec le n° 4.
• La vignette qui orne l'en-téte de cette page est la reproduction d'une
frise en bois sculpté, découpé et ajouré provenant, avec d'autres ana-
logues, de l'ancien orgue de la cathédrale de Bâle ; longueur totale
lm20. Deuxième quart du XVI" siècle.
appliqués en général à les embellir. A coup sûr, elles ne sont
pas toujours d'un abord bien aisé, mais les ascensions
qu'elles nécessitent ne seront regrettées ni des curieux de
Brescia, Xvle siècle (musée civique de Milan).
renseignements historiques, ni de ceux qui cherchent des
documents d'art intéressants, applicables même à des objets
très différents de ceux qui nous ont occupé ici. Bien que le
sujet n'ait été qu'effleuré, il l'a été suffisamment, nous l'es-
pérons, pour engager quelques-uns de nos lecteurs à se hâter
de recueillir ces documents ; leur disparition est rapide.