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L' art pour tous: encyclopédie de l'art industriel et décoratif — 44.1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.22779#0065
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Praeteriti fides, spes futuri.

Yj\^Y POVR TOVS novvelle sér,e 1905

(XLIVme année). N° II.

LA COUPE DE KOSROÈS

ART PERSE

Notre planche 85, en couleur, reproduit un monument
d'orfèvrerie perse au sujet duquel la notice explicative du
verso ne saurait fournir suffisamment de renseignements.
Comme c'est là un objet d'une extrême importance histo-
rique et artistique, nos lecteurs nous sauront peut-être gré
d'en parler un peu plus longuement ici, en empruntant, du
reste, la plupart des renseignements qui suivent au remar-
quable Catalogue des camées antiques et modernes de la
Bibliothèque nationale, par M. Ernest Babelon.

Disons, tout d'abord, que notre planche, quoique exécutée
avec soin, n'a pas la prétention de reproduire rigoureuse-
ment le brillant effet de l'original, la transparence et la
vivacité de couleur des pierreries. Les disques rouges, en
particulier, ne sont pas assez carminés et les plaquettes
vertes pas assez montées de ton.

« Cette coupe précieuse, dit M. Babelon, qui occupe une
place importante dans l'histoire de l'orfèvrerie cloisonnée,
a la forme d'un plat circulaire, peu profond, muni d'un pied
très bas. Ses parois sont formées d'un réseau en or, ajouré,
travaillé au marteau, qui sert d'armature ou de châssis à
des médaillons en cristal et en verre de couleur. Au centre
est le médaillon principal, en cristal de roche ; on y voit,
sculpté en relief, comme un camée, — le relief faisant saillie
sous la coupe, du côté convexe — le roi Chosroès II, en
costume d'apparat, assis, de face, sur un trône dont les
pieds sont des chevaux ailés, aux ailes recroquevillées, sou-
venir du Pégase classique. » Les effets de perspective, ajoute
le savant auteur, sont traités avec une naïveté dont l'art
oriental offre, sans doute, maints exemples, et il admet que
l'artiste s'étant trouvé embarrassé pour rendre le dossier
du siège, au second plan, derrière le monarque, l'a placé
tout bonnement à côté de celui-ci ; ce sèrait l'objet carré,

La vignette qui orne l'eu-téte de cette page reproduit un fragment
de soffite antique en marbre blanc, dont l'ensemble comporte deux
rangs de caissons semblables à ceux-ci, provenant du forum de Trajan
(musée profane du Latran, à Rome).

orné de losanges, que l'on voit à l'extrême droite, au-dessus
du pied du meuble. Nous nous demandons, pour notre part,
s'il y a vraiment là une maladresse, et si le roi n'est pas
assis sur une sorte de canapé ou de banquette sans dossier,
l'objet en question étant un coussin d'appui ou même un
insigne quelconque placé sur le trône.

Le costume royal mérite quelque attention. Le monarque
a les cheveux partagés en deux grosses touffes frisées qui
retombent sur ses épaules, coiffure qui lui est commune
avec la plupart des princes sassanides ; il a la barbe courte,
non frisée ; le tissu de sa tunique ou candys est parsemé de
fleurons probablement tissés ou brodés et des cordons de
pierreries dessinent le col, la naissance des épaules, le haut
de la poitrine et la large bordure inférieure du vêtement ;
une grosse agrafe ferme celui-ci sur la poitrine. Une large
ceinture de soie laisse flotter à gauche ses bouts, garnis
chacun de trois houppes ; cette ceinture est, avec la tiare et
le trône, un des emblèmes essentiels de la royauté. Les
pantalons ou anaxyrides sont pareils à ceux que portent
les Sassanides sur tous leurs monuments ; de larges et flot-
tants qu'ils sont en haut, ils diminuent graduellement de
façon à être collants à la cheville. Ce sont presque des
pantalons d'aimées. Quant aux chaussures, chose étrange,
elles paraissent se rapprocher des chaussures Louis XV,
elles en ont ou semblent en avoir les hauts talons, les vastes
nœuds de ruban. La tiare est ornée d'un croissant et de
pointes crénelées ; un autre croissant, supportant le globe
solaire, est fixé au-dessus du premier ; il s'en détache deux
bandelettes flottantes. A la partie inférieure de la tiare sont
adaptés des fanons. Enfin, des deux mains, le roi s'appuie
sur le pommeau de son épée, dont le fourreau est richement
ciselé. Ce costume devait être d'une grande richesse et les
shah de Perse en ont conservé longtemps la tradition.

« L'identification iconographique de la figure royale à
Chosroès II (Kosrou Parviz), roi de Perse de 590 à 628
après J.-C, et non pas, comme on l'a cru longtemps, à
Chosroès Ier (531-579), est fondée sur la ressemblance par-
faite de cette figure avec l'effigie monétaire de ce prince, et
sur la forme de la tiare royale, qui, on le constate par les
 
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