1V C I A N,
17+ LES TYRRHENIENS.
oublia de repousTer le Dauphin en la mer,afin de regaigner au plustost Corintherau moyen de-
quoy le poistonexpira sur ia greue;auquel Periander depuis iit faire vne fort belle sepulturedà
où les Nautonniers furent crucifiez.Ce qu il resume encore en son Astronomique,au chapitre
du Dauphinstequel il ditlà,auoiresté logé au Ciel par Bacchusen côtemplation de cette affe-
«ftion charitablc qu’il monstraenuers Arion:ou bienpour vn tesmoignage de la vengeâce qu’il
pritde ces outrageuxCorsaires. Cequi s’accorde à cepastagede Philostrate. Ouideau i.liure
desFastes, Aulugelleau 15». chapitredu i6'.iiurc , apresHerodote&: assezstautres , ontaussl
touché cette narration d’ Anon,si commune à tous,que ce Poëte renfourne par ce vers cv.
£)uod mare non nouit ,quœ nejcit i_Ariona teiUts T
Mais Lucianen ses Dialoguess’dbatlàdessusfortplaisamment encettesorte.
Neptvne. îc vom enJcay bongré,& faites tres-bien, entrevom autres Dauphrns, d'ejlre ainsi bien
ajfechonnez, enuers lesperfonnes ; car vomportasses üdis lessls d'ino en l' Ijihme, l'ayant recueilly des rochers
Scyroniensssont il s’esloitprecipite auecJa mere> & toy maintcnant ayant receufur ton dos ce ioueur de Harpe
CMethymmens toutfoonequipage,&fin inftrumentjassauuéa nage en Tenare, & nassoujfertque cespol-
trons de Nautonniers lesjsentainfiperir malheureufiment. Les Davphins. Ne teftnerueille pas
(Sire Neptune)finoussaisins volonùers du seruice aux hommes,car dihommes nous auons eftéfiitspoijjôns*
Nept v n e. Et ceftpourquoy ieblajme Bacchus , qu’apres vous auoirdeffaitsen bataillenauale, il vousa.
ainfitransformeziveu quilvom deuoitsairefeulementprifinniers,; comrne ilsest comporté enuers Les autres
quila reduitfoousJonobeyJsance. Malscommepajfecequieftaduenu touchantcet Mnon-cyiL e s Dav-
îhins. Periander(cecroyons-nous)prenoitfortgrandplaisirauperfonnage,& l’enuoyoitfiuuentquenr
pour raijon de son art : mais luy fe voyant dejia enrichy du Tyran, eut enuie de faire voile en foonpays de Me-
thymnepoursaire morftre defies richejfes.Et s’eftant cmbarquépourypajferfiur vn vaijseau de ïenefiay^ quel-
les mefchantes canailles,apres qu’ils eurent defecouuertqu’ilportoittoutplein d’er& d’argent auecluyfjbudam
qu ilsfurent arriuez, au miLieu de la mer Egée, les mal-heureux commencerent k machiner contre luy. Puis
doncques que telle eft voftre volonté( leur ditdl,car iefioutois le tout,nageant cofte a cofte d’eux)a tout le moins
que ie me pare de mes ornemens ; & apres auoir dit queique chanfonpour mes suneraiLles, pcrmettcz que de
rnon bongré ie meprecipite de moy-mefme.Les Mattclots luy octroyerenti & lors ilprintfon cquipagc,& com-
menca a chanter fur ia Harpe ie nefiay quoy de sort doux & meledieuxpuisfe lança en la mercomme siL euft
deumourirtout a iheure. Maislayantreceu&chargêJùrmondos,ie trauersiayauec Luy iufqu’aTenare*
Nept v n E. Ie louégrandementtonsiing& aJseEHen enuers La Musiquc-,&certestul’asfortbienrecom-
pensé de ce quetuauois ouydeluyI>z cette grande amitié au reste,&: de la beneuolence que par vn
instindnaturelies Dauphinsportentauxhommes,voyez toutle8.chapitreduy. liuredePli-
ne: lequel est plein de cela; & semblablement la sin du trai&é de Plutarque, Lesquelsparticipent
plus deraifon,les animauxdeLaterre,ouceuxdeieauhù.où pour le regardde laMusique,que Phiio«
strate diticy estre singulierementaiméedes Dauphins, il aliegue ccs vers de Pindare:
£ dihqÏÏVOÇ ')xî
70V jusij dzvjjÿvoç CM 7T0VT0V 7Tè/\çly{
rwXcûV CMiVHCTiV ëgçtTVV JjÀTÿÇ.
Touteslesquelleschosesontfaitqu’ancienfementîeDauphin estoit en fort grandc recom-
mendation enucrs lcs personneSjiusqu’à ; en abftenir du tout,ny de le prendre,ny d’en mager3
à cause de lapriuée accointâce & famiiiàrité qu’il a auec nous: voire telle qu’il se presente sou-
uet és perils & naufrages pour sauuer ceux qui seroiet tombez en la mer. Ainsi mesme que nous
lisons du corps d’Hesiode,lequel ayantesté massacré dans ie temple de Neptune en Nemée,&
ietté dans la mer,fut rapporté parles Dauphins au riuage. Etpareiilemetceiuy de Melicerte,
que Sisyphus trouuaenl’ïsthme. Plusd’vne ieunefille Lesbienne, &d’vn sienamoureux, qui
estans tombez en la 111er, furent par ccs benins poissons ramenez sains & sauues à bord. Et de
Phalantus Lacedemonien,lequel nauigeat cn l’Italie auoit fait naufrage au golphe de Crjstces
comme raconte Pausanias en ses Phocaïques.Telemachus austi ie fils d’Vlystes,suiuâtle Poeté
Stesichorus,estât encore ieune garçon àfolastrcr sur vn riuage releué,tomba à bas,où les Dau-
phins le recueillirent & rertiirènt dessus la greue : de sorte que son pere porta tousiours du de«
puis vn Dauphin en lieu d’armoiries,tât dedans sonescu,& enson espée, qu’à son cachet ordi-
naire:ce qui auroit esté cause que Lycophron en sa Cassandre ie surnomme JïXtpivbwfjÿç.V
roit toutesfois estre (ce que nostre Autheur toucheenses Heroïques) qu’il estoit quelquepeu
camuSjComme aussi sontles Dauphins de nature:& pourtantse delcdent d’estre appellez par
ce 110m de Simon qui le signifiej&y viennentfort volontiers,selon que dit Pliheau lieu cv-deL
sus allegué.MaisqueleDauphinsoitattribuéaustiàBacchus,& niisensespeintures,on lere-
fere à ce que le vin arrousé d’vn peu d’eau de mer segarde mieux ; à ce que tesmoigne Coiu-
melle quiditl’auoiresprouué. Dioscoride enrendlaraisQii,& Plinepateillcment.
17+ LES TYRRHENIENS.
oublia de repousTer le Dauphin en la mer,afin de regaigner au plustost Corintherau moyen de-
quoy le poistonexpira sur ia greue;auquel Periander depuis iit faire vne fort belle sepulturedà
où les Nautonniers furent crucifiez.Ce qu il resume encore en son Astronomique,au chapitre
du Dauphinstequel il ditlà,auoiresté logé au Ciel par Bacchusen côtemplation de cette affe-
«ftion charitablc qu’il monstraenuers Arion:ou bienpour vn tesmoignage de la vengeâce qu’il
pritde ces outrageuxCorsaires. Cequi s’accorde à cepastagede Philostrate. Ouideau i.liure
desFastes, Aulugelleau 15». chapitredu i6'.iiurc , apresHerodote&: assezstautres , ontaussl
touché cette narration d’ Anon,si commune à tous,que ce Poëte renfourne par ce vers cv.
£)uod mare non nouit ,quœ nejcit i_Ariona teiUts T
Mais Lucianen ses Dialoguess’dbatlàdessusfortplaisamment encettesorte.
Neptvne. îc vom enJcay bongré,& faites tres-bien, entrevom autres Dauphrns, d'ejlre ainsi bien
ajfechonnez, enuers lesperfonnes ; car vomportasses üdis lessls d'ino en l' Ijihme, l'ayant recueilly des rochers
Scyroniensssont il s’esloitprecipite auecJa mere> & toy maintcnant ayant receufur ton dos ce ioueur de Harpe
CMethymmens toutfoonequipage,&fin inftrumentjassauuéa nage en Tenare, & nassoujfertque cespol-
trons de Nautonniers lesjsentainfiperir malheureufiment. Les Davphins. Ne teftnerueille pas
(Sire Neptune)finoussaisins volonùers du seruice aux hommes,car dihommes nous auons eftéfiitspoijjôns*
Nept v n e. Et ceftpourquoy ieblajme Bacchus , qu’apres vous auoirdeffaitsen bataillenauale, il vousa.
ainfitransformeziveu quilvom deuoitsairefeulementprifinniers,; comrne ilsest comporté enuers Les autres
quila reduitfoousJonobeyJsance. Malscommepajfecequieftaduenu touchantcet Mnon-cyiL e s Dav-
îhins. Periander(cecroyons-nous)prenoitfortgrandplaisirauperfonnage,& l’enuoyoitfiuuentquenr
pour raijon de son art : mais luy fe voyant dejia enrichy du Tyran, eut enuie de faire voile en foonpays de Me-
thymnepoursaire morftre defies richejfes.Et s’eftant cmbarquépourypajferfiur vn vaijseau de ïenefiay^ quel-
les mefchantes canailles,apres qu’ils eurent defecouuertqu’ilportoittoutplein d’er& d’argent auecluyfjbudam
qu ilsfurent arriuez, au miLieu de la mer Egée, les mal-heureux commencerent k machiner contre luy. Puis
doncques que telle eft voftre volonté( leur ditdl,car iefioutois le tout,nageant cofte a cofte d’eux)a tout le moins
que ie me pare de mes ornemens ; & apres auoir dit queique chanfonpour mes suneraiLles, pcrmettcz que de
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menca a chanter fur ia Harpe ie nefiay quoy de sort doux & meledieuxpuisfe lança en la mercomme siL euft
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plus deraifon,les animauxdeLaterre,ouceuxdeieauhù.où pour le regardde laMusique,que Phiio«
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uet és perils & naufrages pour sauuer ceux qui seroiet tombez en la mer. Ainsi mesme que nous
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que Sisyphus trouuaenl’ïsthme. Plusd’vne ieunefille Lesbienne, &d’vn sienamoureux, qui
estans tombez en la 111er, furent par ccs benins poissons ramenez sains & sauues à bord. Et de
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comme raconte Pausanias en ses Phocaïques.Telemachus austi ie fils d’Vlystes,suiuâtle Poeté
Stesichorus,estât encore ieune garçon àfolastrcr sur vn riuage releué,tomba à bas,où les Dau-
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ce 110m de Simon qui le signifiej&y viennentfort volontiers,selon que dit Pliheau lieu cv-deL
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fere à ce que le vin arrousé d’vn peu d’eau de mer segarde mieux ; à ce que tesmoigne Coiu-
melle quiditl’auoiresprouué. Dioscoride enrendlaraisQii,& Plinepateillcment.