LES MANUSCRITS A MINIATURES DE LA
BIBLIOTHÈQUE DE DIJON
C'est de l'ancienne abbaye de Cîteaux que provient le groupe le plus nombreux des
manuscrits conservés à la Bibliothèque de Dijon et décrits au CaÈrAjyne yé/ié/vH c/ea
ma/Jusc/vA c/ea ÆNhpAéyne.? pub/iyuea (/e France, in-8°. Dépa/'FmenF, tome V :
312 volumes sur un total actuel de 1955. Si le fonds Baudot, acquis au xix^ siècle,
compte quelques unités de plus, son origine est si disparate qu'il est fort loin d'offrir
l'homogénéité qui distingue l'ensemble des manuscrits cisterciens. Et ce sont les mêmes
livres qui apportent à l'histoire de la miniature la contribution la plus importante, la
plus riche et la plus originale. Il convient donc, dans une description de nos manuscrits
à miniatures, de leur réserver la place de choix que leur vaut légitimement leur
exceptionnelle valeur.
I
LÉS MANUSCRITS CISTERCIENS
On connaît l'histoire de Cîteaux. Saint Robert de Molesme, désespérant de faire
régner, dans le monastère qu'il avait fondé, l'ancienne discipline bénédictine, aban-
donne Molesme avec le prieur Aubry, Etienne Harding et quelques autres moines pour
créer, le 21 mars 1098, au milieu de la forêt de Citeaux, à quelque distance de Dijon,
le Aouceau-dTo/ra^F/'e. Tandis que, dès 1100, saint Robert doit retourner à Molesme
sur l'ordre du légat Hugues de Romans \ Cîteaux végète pauvrement, l'épidémie
décime la communauté, lorsque soudain l'ascétisme de l'abbaye naissante attire à elle,
en 1112, le hls du seigneur de Fontaine, Bernard, et tout un essaim de ses frères et
de ses parents. Essaim vraiment, puisque, dès l'année suivante, une nouvelle abbaye
naît de Cîteaux, La Ferté (1113), puis Pontigny (1114), puis Clairvaux qu'illustrera
saint Bernard lui-même (1115), enfin Morimond (1115). Et de ces quatre hiles aînées
sortiront quatre grandes lignées peuplant la France et l'Europe d'une profusion de
monastères : 330 en 1151, à la mort de saint Rainard, 694 à la lin du xm^ siècle T Par
1. J. Laurent, Ca/Ju^a^res Je Éaè^ape Je Afo^es7?re, I, 151-142.
2. Guignard, Les MonumentsJe Za y'ègJecûJe/'ctennep.xv; D. Ursmer Berlière, L'OrJre monasLyue
Jes orûymes au AQL sû?(Je, p. 239.
BIBLIOTHÈQUE DE DIJON
C'est de l'ancienne abbaye de Cîteaux que provient le groupe le plus nombreux des
manuscrits conservés à la Bibliothèque de Dijon et décrits au CaÈrAjyne yé/ié/vH c/ea
ma/Jusc/vA c/ea ÆNhpAéyne.? pub/iyuea (/e France, in-8°. Dépa/'FmenF, tome V :
312 volumes sur un total actuel de 1955. Si le fonds Baudot, acquis au xix^ siècle,
compte quelques unités de plus, son origine est si disparate qu'il est fort loin d'offrir
l'homogénéité qui distingue l'ensemble des manuscrits cisterciens. Et ce sont les mêmes
livres qui apportent à l'histoire de la miniature la contribution la plus importante, la
plus riche et la plus originale. Il convient donc, dans une description de nos manuscrits
à miniatures, de leur réserver la place de choix que leur vaut légitimement leur
exceptionnelle valeur.
I
LÉS MANUSCRITS CISTERCIENS
On connaît l'histoire de Cîteaux. Saint Robert de Molesme, désespérant de faire
régner, dans le monastère qu'il avait fondé, l'ancienne discipline bénédictine, aban-
donne Molesme avec le prieur Aubry, Etienne Harding et quelques autres moines pour
créer, le 21 mars 1098, au milieu de la forêt de Citeaux, à quelque distance de Dijon,
le Aouceau-dTo/ra^F/'e. Tandis que, dès 1100, saint Robert doit retourner à Molesme
sur l'ordre du légat Hugues de Romans \ Cîteaux végète pauvrement, l'épidémie
décime la communauté, lorsque soudain l'ascétisme de l'abbaye naissante attire à elle,
en 1112, le hls du seigneur de Fontaine, Bernard, et tout un essaim de ses frères et
de ses parents. Essaim vraiment, puisque, dès l'année suivante, une nouvelle abbaye
naît de Cîteaux, La Ferté (1113), puis Pontigny (1114), puis Clairvaux qu'illustrera
saint Bernard lui-même (1115), enfin Morimond (1115). Et de ces quatre hiles aînées
sortiront quatre grandes lignées peuplant la France et l'Europe d'une profusion de
monastères : 330 en 1151, à la mort de saint Rainard, 694 à la lin du xm^ siècle T Par
1. J. Laurent, Ca/Ju^a^res Je Éaè^ape Je Afo^es7?re, I, 151-142.
2. Guignard, Les MonumentsJe Za y'ègJecûJe/'ctennep.xv; D. Ursmer Berlière, L'OrJre monasLyue
Jes orûymes au AQL sû?(Je, p. 239.