Clément, François [Hrsg.]: L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 3) (Paris, 1787) [Cicognara, 2479-III-1-2]

DES MARGRAVES DE BRANDEBOURG, PUIS ROIS DE PRUSSE. 511

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

D E S

MARGRAYES DE ERANDEBOURG, PUIS ROIS DE PRUSSE.

Article dressè snr les Mêmoires de M. Ernst, tirês en grande partie de VHistoire gènêrale , civile et po-
litique de la Prusse et des pays qui en dèpendent, etc., par M. Charles-Frédéric Pauli, Prosesseur de
Droit public et d’Histoire , Membre de V Académie royale allemande de Konigsberg, T. I, à Halle,
1760.

La Marche de Brandebourg faisoit partie de Pancienne Saxe; elle'est située entre îa basse Saxe etles fron-
tieres de Pologne, ayant au Nord le MecKelbourg et la Poméranie, au Midi le Duché de Saxe, la Lusace
et la Silésie. On la divise en vieille Marche, moyenne Marche et nouvelle Marche, dite aussi PUcKermarK.
Henri I, R.oi de Germanie, après avoir vaincu, en 926, les Henetes , lës Vandales, et les autres Sclaves du
Nord, nomma des Gouverneurs pour défendre ses frontieres contre les incursions des Barbares. Ils furent
d’abord amovibles, puis héréditaires sous le titre de Margraves. Les Auteurs varient sur la suite chrono-
logique de ces premiers Margraves. On suit ici l’Annaliste saxon, l’Historien contemporain le plus exact et
le plus instruit pour la Saxe.

SIGEFROI.

Sigesroi , fils de Thierri, Comte de Ringelheim et
frere de Mathilde, seconde femme de Henri I, Roi de
Germanie, dont il devint gendre en épousant sa fille
du premier lit, obtint, dit-on, cle ce Prince le gou-
vernement de la vieilie Marche ; les autres Marches
n’y furent jointes que successivement, par conquêtes
sur les Sclaves, ou par acquisitions. Sigefroi avoit sous
ses ordres Bernard, Gouverneur particulier des Rhé-
tariens, qui défit les Barbares en 900. Sigefroi mou-
rut, en 907, sans laisser d’enfans de sa femme, dont
on ignore le nom. Voilà ce que nous apprend la foule
des Aiodernes touchant Sigefroi. Mais en lui donnant
le titre de Marquis de Brandebourg, ils sont contredits
par Wittexinde, lequei assure formellement que
Henri 1, Roi de Germanie, après avoir vaincu les He-
veldes, laissa à ces peuples leur RoiTugumir, quil’é-
toit par droit héréditaire. Fuit quidam Slavus, dit-il,
à Pisge Henrico relictus, quijure gentis paternâ suc-
cessione dominus esset eorurn qui dicuntur Hevelcli,
dictus Tugumir..

GÉRON, Comte DE Stade.

907. Géron, fils de Géron, Comte de Stade et de
Hartzfeld, créé Margrave de Lusace par le Roi Idenri I,
le fut aussi, suivant l’opinion commune, de la Mar-
che de Brandebourg par le Roi Otton en fè'j. Cepen-
dant M. Pauli ( %. 143, p. 138) conteste à Géron le
titre cle Marquis de Brandebourg , avouant néan-
moins qu’il avoit reçu en fief d’Otton le Grand le
Royaume brandebourgeois des Hevelins , qui lui fut
conféré à titre de Duc ou de Gouverneur impé-
rial des pays situés au-delà de l’Elbe. Quoi qu’il en
soit, Géron se conduisit par-tout avec prudence et
valeur ; il évita les embûches des BarbareSj quivou-
loient le faire périr ; et trente de leurs principaux
Chefs, dans un assaut qu’ils lui livrerent, furent mas-
sacrés. 11 vainquit, en 954 , les Sclaves Vehres , et
rapporta de cette expédition un butin considérable.
En 9*55 , il contribua plus que tout autre , par une
habile manœuvre de guerre, à faire remporter à Ot-
ton 1, Roi de Germanie , une victoire complette sur

les Barbares, dans une bataille où leur Roi fut tué.
Géron fonda , l’an 961 , l’Abbaye de Gernrode. II
réduisit, en 963 , le Duc MisecoU et ses sujets sous
l’obéissance de l’Empire. Ce Prince mourut fort âgé,
le 20 Mai 965 , après avoir donné des preuves de sa
gràndè expérience dans les guerres contre les Van-
clales, les Lorrains, les Danois et les Sclaves , et en
Italie où il suivit trois fois l’Empereur Otton. II avoit
épousé Madeleine , de la Maison, à ce qu’on prétencl,
d’Anhalt, dont ii eut deux fils, Géron , mort enfant,
et Sigefroi, tué à l’âge cle vingt ans , en 959, dans une
bataiile contre les Sclaves.

THÉODORIC, ou THIERRI.

965. Théodoric , fils du Comte Bennon, obtint la
Marche de Brandebourg en 965 , après la mort de
Géron. II étoit déja recommandable par plusieurs
belles actions. Les Sclaves, devenus Chrëtiens et tri-
butaires des Empereurs , se voyant traités avec beau-
coup de hauteur et de dureté par Théodoric, prirent
tous les armes sous les ordres de Misti voi Ieur Prince,
s’emparerent cle Plambourg, de Plavelberg et de Bran-
debourg , dont ils brûlerent les Eglises, et retour-
nerent au paganisme. L’Empereur Otton II gagna
sür eux une grande bataille ; mais Théodoric , qui
devoit mieux défendre la province, fut destitué en
983. II mourut en 980 à Magdebourg, où il avoit
une Prébende, laissant un fils , nommé Bernard, qui
dans la Suite fut pourvu du Margraviat, et qualre
filles, savoir Oda, d’abord Religièuse, ensuite mariée
à Micislas, Duc de Pologne ; Teutberge, semme de
Dedon , Seigneur en Misnie; Mathilde, tirée de l’état
religieux pour épouser Prébislas, Prince des Sclaves ;
Otenhulde, morte Religièuse à Quedlimbourg.

LOTHAIRE, Comte de Walbeck.

983. Lothaire , Comte de Walbecx , obtint de
l’Empereur Otton II la Marche à la place de I héodo-
ric en 983. II combattit, en 992 , sous l’Empereur
Otton III contre les Luticiens. L'an 99B, un incen-
die qui consuma la ville de Brandebourg, obligea Lo-
thaire de l’abandonner aux Sclaves. Après la rnors